WONDER WOMAN t.1-6 (Brian Azzarello / Cliff Chiang, Akins) + INTÉGRALE

Je continue mon avancée dans le rayon Diana de ma bibliothèque (j’ai quand même préféré laisser de côté un vieux Paris-Match) pour attaquer la presta d’Azzarello. Vu le monde qui est passé sur ce sujet avant moi, ce n’est pas une surprise de dire que l’auteur semble prendre un autre chemin, mais juste « semble » car je dirais plutôt qu’il prend, pour le moment un chemin similaire, mais en passant par l’autoroute.

Alors il passe très vite sur les origines de WW en les modifiant, ce qui lui apporte également un ingrédient déclencheur de son intrigue pour finir ce 1er tome sur une guerre de trône. En soit, ce n’est pas différent de ce qu’a fait Pérez (via Arès) et Rucka (via Athéna/Pallas), sauf que ça va plus vite (enfion, disons que ça se lit plus vite), puisqu’il ne s’encombre pas de la vie publique, des obligations et tout le reste qu’avait Diana avec les autres auteurs. Il s’en débarrasse même d’un revers de la main scénaristique, comme ça, c’est réglé. Sa WW est d’humeur plutôt mutine et rebelle avec ses congénères et ne pardonne pas à sa mère, contrairement aux précédentes versions. Donc, déjà, chez Azza’, y a bien moins de densité pour le moment (l’époque n’est pas la même aussi).

Après, il y a sa manière de dialoguer ici, qui laisse par moment un peu de doute. Les dialogues qui passent d’une scène ou page à l’autre, qui se terminent dans la bouche d’un autre, y a en pléthore dans les deux derniers épisodes, au moment où on sent que l’intrigue véritable débute enfin. Et en plus, c’est bourré d’interrogation (on aura sûrement les réponses plus tard), notamment vis à vis de Lennox qui dit ne s’être pas préoccupé des Dieux pendant toute sa vie, mais qui semble bien au courant de beaucoup de choses, et qui agit comme un Constantine (mais sans la magie). J’ai trouvé ça un peu facile, et je ne vois pas son intérêt là-dedans (aussi bien je crois au sentiment de responsabilité familiale vis-à-vis de Zola pour WW, aussi bien j’y crois pas du tout pour Lennox). Mais bon, je vais éviter de confondre vitesse et précipitation et attendre patiemment dans les prochains tomes (parce que j’ai quand même trouvé ça pas mal et j’ai bien aimé les dessins de Chiang). Et quand je vois que Nemo (l’homme qui murmure à l’oreille des philosophes) et Victor (dans la peau de Jonathan Hickman) ont également eu un peu de mal à saisir les enjeux à la fin de ce premier tome, ça me rassure.