Bon, ça faisait plus d’un an que je n’avais pas acheté un mag X-Men, plus ou moins parce que je m’étais aperçu que les numéros s’entassaient sans que je les lise, et que je n’en ressentais aucun manque. Ce qui est mauvais signe, même si, à chaque fois que j’en lisais, j’aimais bien. Mias, comme on dit souvent, « sans plus ».
Là, j’ai pris celui de ce mois-ci, à cause de l’arrivée d’Abnett & Lanning sur New Mutants.
que j’ai donc lu avec gourmandise.
C’est brillant. De bout en bout.
Déjà, pour quelqu’un qui n’a pas suivi, c’est complètement abordable. Incroyable. Je comprends la situation, je saisis qu’il s’est passé des trucs pas cools, je sais qui est Face, ce nouveau personnage étrange, je vois très bien l’état psychologique de chacun des membres de l’équipe, je saisis aussitôt les enjeux et les centres d’intérêts de chacun. Bref, c’est parfait, vraiment, pour un lecteur de passage qui a envie de s’y remettre. En bref, ils parvient en quelques pages à faire ce que certains auteurs, parfois sur une même série depuis des lustres, ne parviennent pas à réaliser : rendre le récit compréhensible, abordable et facile.
Ensuite, l’écriture n’est pas linéaire, les événements décrits ne se passent pas dans l’ordre où ils sont présentés, ce qui renforce le côté « in medias res » ainsi que le sentiment d’urgence de la première scène. Là encore, c’est roublard au possible, et c’est en plus complètement limpide. Impressionnant. Et ça leur permet de finir sur la nouvelle définition de la série, tout en balançant plein d’informations sur les personnages et leur statut actuel.
Enfin, le pitch est astucieux, incroyablement rusé : s’occuper des affaires jamais classées, finir les missions, boucler les dossiers. Là, ça permet aux deux scénaristes (et à leurs fans) de revisiter les différentes périodes de l’histoire du groupe (donc de flatter la nostalgie) tout en appuyant sur les ressorts des groupes mutants actuels (Cyclops confie la mission, donc on est en plein respect de la continuité actuelle…). Et en plus, ça permet aux auteurs de s’amuser avec la mise en abyme et le méta-discours, puisque les personnages n’arrêtent pas de se plaindre du comportement des séniors et ne veulent pas avouer aux autres héros qu’ils sont toujours les « Nouveaux Mutants », ce qui renvoie à l’éternel recommencement des comics.
Là-dessus, en plus d’avoir d’excellents dialogues qui caractérisent très bien les personnages, ces deux premiers épisodes ont aussi de bonnes scènes d’action et une bonne montée en puissance. D’ailleurs, à ce sujet, en à peine deux épisodes, les voilà déjà qui proposent une nouvelle définition, somme toute cohérente, des pouvoirs de Doug Ramsey. Là aussi, brillant.
Bref, c’est excellent, et j’ai réaccroché, grâce à eux, au mensuel.
J’en ai profité pour lire l’épisode de la série de Matt Fraction, et j’y ai trouvé plein de qualité : la gestion politique de la « mutanité », un portrait très fort de Cyclops, toujours sur la brêche, stratège hors pair, mais aussi combattant aguerri près à toutes les agressions. J’ai toujours bien aimé le travail de Fraction sur Cyclops, et là, ce retour à la lecture de la série me confirme que, même si le rythme est lent, il y a un travail de fond dans la redéfinition de l’univers mutant.
Ceci dit, je sens que New Mutants va être ma régalade principale, désormais.
Jim