X-MEN : DAYS OF FUTURE PAST (Bryan Singer)

En ce qui concerne le « vieillissement » du film que j’évoquais plus haut, et qui ne semble pas être ressenti à part moi, je précise un peu ma pensée.

Je ne parle pas du look des acteurs ou même de la photo du film quand je parle de « coup de vieux ». Pour reprendre l’exemple du « Superman » de Donner, c’est pas parce que les coupes de cheveux de Christopher Reeve ou de Margot Kidder sont ringardes que le film est « vieux », ni même du fait de la photo du film, avec son aspect « cotonneux » (surtout pour les scènes kryptoniennes ou de la Forteresse).
Au contraire, je trouve que ce film vieillit remarquablement bien, du fait de sa structure surtout : une bonne heure d’exposition consacré aux « origines », c’est un modèle qui fait encore florès (les « Spider-Man », que ce soit celui de Raimi ou celui de Webb). Et les scènes de vol continuent à produire leur petit effet…

Non, c’est ailleurs que le vieillissement du premier « X-Men » de Singer se joue, à mon avis. Notamment la structure, avec cette vieille ruse de sioux, certes efficace mais pas moins éculée pour autant, de faire découvrir un univers par les yeux d’un ou plusieurs nouveau(x) arrivant(s). « Inception » de Nolanreposait aussi sur cette facilité.
De plus, l’ambiance et le design du film renvoient en effet à tous ces films post-« Matrix », qui paraissent aujourd’hui affreusement datés, les « Equilibirum », « Ultraviolet » et consorts…
Les scènes d’action, très cheap (c’est pas vraiment le fort de Singer), étaient pas jojo à la base, mais à la revoyure, c’est pire : les derniers développements du genre « action », réussis ou pas, avec l’emphase sur le côté nerveux (renforcé par des prises de vue « documentaires » ou "à l’arrachée) ont totalement ringardisé le film de Singer.
D’autre part, le film échoue totalement (ça avait été relevé par les critiques à l’époque) à restituer le côté collectif typiquement comics de ces scènes, comme ça a été précisé plus haut (et de ce point de vue, à mon sens, seul le « Avengers » de Whedon via un plan-séquence vraiment bien pensé parvient à rendre ce feeling et à en faire du cinéma, même si j’ai été déçu globalement par le film mai c’est un autre débat).

Ce qui sauve un peu le film, c’est le talent de « casting » (la qualité la plus importante peut-être d’un metteur en scène, j’entends par casting le choix de tous les intervenants du film, équpie technique incluse) et de directeur d’acteurs de Singer, et la tenue globale de sa mise en scène, sans génie mais solide dans son dispositif assez classique finalement (pas du Rattner quoi), nonobstant les défauts évoqués plus haut.