Aventures/fantastique
Long métrage américain
Réalisé par Brett Ratner
Scénarisé par Simon Kinberg et Zak Penn
Avec Hugh Jackman, Halle Berry, Ian McKellen, Famke Janssen, Patrick Stewart, Kelsey Grammer, Anna Paquin, Shawn Ashmore, Ellen Page, Aaron Stanford, Rebecca Romijn, James Marsden, Vinnie Jones…
Titre original : X-Men The Last Stand
Année de production : 2006
Après X-Men 2, Bryan Singer a brièvement travaillé sur un troisième film avec ses scénaristes Michael Dougherty et Dan Harris. Dans leur traitement basé sur la Dark Phoenix Saga, une Jean Grey revenue à la vie était manipulée par la Reine Blanche du Club des Damnés (Singer voulait Sigourney Weaver en Emma Frost). Dans cette version, le Phénix était déjà l’expression d’une double personnalité de Jean Grey, l’aspect cosmique n’intervenant que dans la dernière partie de leur proposition. Mais après deux films d’affilée, Bryan Singer avait envie de passer à autre chose et il a eu l’opportunité de développer Superman Returns pour la Warner. Il a proposé à la FOX de réaliser X-Men 3 après son Superman, ce que le studio a refusé, brisant alors son contrat.
Après le départ de Bryan Singer, l’essentiel de l’année 2004 a été consacré à l’écriture du scénario, confiée à Simon Kinberg (Mr & Mrs Smith), qui faisait ici ses débuts sur la franchise, et Zak Penn (l’un des scénaristes du N°2). Les deux hommes ont combiné des éléments du Phénix Noir, pour la partie émotionnelle, et de l’arc narratif Gifted de Joss Whedon et John Cassaday, pour la raison majeure du conflit entre les X-Men et Magneto. Le remède au « problème mutant » est cause de nombreuses tensions qui dégénèrent lorsque Magneto apprend que le vaccin est aussi utilisé comme une arme par le gouvernement…
En février 2005, alors que le film n’avait pas encore de réalisateur, la FOX fixe la date de sortie à mai 2006. Un mois plus tard, Matthew Vaughn (Layer Cake) est engagé. Celui qui avait débuté sa carrière comme producteur pour Guy Ritchie commence la pré-production, retravaille le script avec Kinberg et Penn et choisit de nouvelles têtes comme Kelsey Grammer en Fauve et Vinnie Jones dans le rôle du Fléau…avant de s’en aller quelques semaines avant le début du tournage, citant des problèmes familiaux et l’impossibilité de livrer le film qu’il avait en tête en aussi peu de temps. Le studio se tourne alors vers Brett Ratner, qui faisait partie de la shortlist de metteurs en scène pour le premier X-Men.
Brett Ratner a été confirmé en juin 2005, le tournage s’est étalé de août 2005 à janvier 2006, ne laissant que moins de cinq mois pour la post-production. Un vrai rush…et cela se ressent à la vision du long métrage. En à peine 1h40, X-Men : L’Affrontement Final doit mener de front deux intrigues importantes et gérer un grand nombre de personnages pour un résultat pas vraiment convaincant…car ce que le film gagne en rythme, il le perd en force dramatique (ce qui n’a de toute façon jamais été le fort de Ratner)…
Le cas Jean Grey l’illustre bien. Comme il avait rejoint Bryan Singer sur Superman Returns, James Marsden a ici encore moins de temps d’écran que dans X-Men 2. La mort de Cyclope sert de déclencheur pour montrer que Jean a totalement perdu le contrôle…mais elle survient hors écran, réduisant son impact. Ce qui ne sera pas le cas de l’affrontement tragique entre Jean et le professeur Xavier, qui reste l’une des quelques scènes marquantes du film (car il y en a quand même…un peu). Mais après cela, le Phénix ne fait que se tenir sans rien faire aux côtés de Magneto avant de se déchaîner dans le climax…
Les implications de la création du vaccin sont vite survolées pour laisser la place à la grande scène d’action finale annoncée par le spectaculaire déplacement du Golden Gate Bridge par Magneto (que je trouve toujours très efficace). La grande baston tourne au chaos généralisé, duquel je ne sauve que le face-à-face Kitty Pryde/Fléau, le dernier moment touchant entre Logan et Jean et du biscuit pour fan comme le Fastball Special (s’il reste très léger niveau caractérisation, Colossus fait maintenant partie de l’équipe et participe à l’action).
Kelsey Grammer en Hank McCoy (on devine qu’il faisait partie des premiers X-Men même s’il n’avait pas été évoqué dans le premier opus…la continuité n’a de toute façon jamais été très stricte au sein de la saga) et Ellen Page en Kitty Pryde sont de bons choix de casting. Vu l’écriture, les autres nouveaux venus n’ont pas de quoi faire forte impression (les répliques du Fléau sont juste stupides) et pour la plupart leur potentiel est gâché (voir ce qu’ils ont fait de Warren Worthington et de Jamie Madrox par exemple). Aaron Stanford/Pyro est réduit à la fonction de second de Magneto sans personnalité et son combat attendu contre Iceberg est vite expédié…
Même s’il a récolté un peu moins d’argent que les précédents compte tenu de son budget plus important (210 millions de dollars), X-Men : L’Affrontement Final fut assez rentable pour que les aventures des mutants se poursuivent sur grand écran. Pour la suite, le studio a décidé d’explorer le passé des héros avec X-Men Origins : Wolverine en 2009 et X-Men : Le Commencement en 2011.