Spider-Man: The Gilded Cage (Bob Layton/Paul Smith/Barry Windsor-Smith)
Au sein de la gamme des Marvel Graphic Novels des ères Shooter & DeFalco, quatre récits consacrés à Spidey ont été publiés : Hooky (1986), Parallel Lives (1989), Spirits of the Earth (1990) et Fear Itself (1992).
Plusieurs autres graphic novels consacrés à Spidey auraient du voir le jour (c’est notamment le cas du Web of Fortune de Peter David et Ron Frenz) mais celui qui a bénéficié d’une des équipes créatives les plus prestigieuse est sans nul doute The Gilded Cage , avec Bob « Iron Man » Layton au scénario, Paul « Leave It to Chance » Smith au dessin, et Barry « Conan the barbarian » Windsor-Smith à l’encrage.
Durant cette première moitié des années 80, Bob Layton tâte du scénario en solo sans Michelinie avec notamment la mini-série sur Hercules (qui aura droit à plusieurs suites par le même auteur), Barry Windsor-Smith revient en douceur dans le giron de Marvel (une histoire courte sur Ben Grimm dans Marvel Fanfare , une remise de pied à l’étrier sur le plan séquentiel avec Herb Trimpe sur Machine Man , un retour sur les X-Men entamé avec le fameux « Lifedeath ») et le petit nouveau Paul Smith marque les esprits durablement avec ses dix numéros sur les X-Men (restés à la postérité tant ils sont bons, il est vrai qu’il y a de quoi rester fan à vie de ce dessinateur suite à la découverte de ces épisodes, au moins toute une génération de lecteurs peut en témoigner, aka celle de Paul Renaud).
L’ascension de Smith chez Marvel est assez rapide, et il s’y distingue sur 3 titres ( Marvel Fanfare , Doctor Strange et bien sûr Uncanny X-Men ). Smith revient ensuite sur le Docteur Strange pour le final du cycle de Stern et sur les X-Men de Claremont pour une rencontre avec Alpha Flight (à noter également le début de la mini-série sur le Faucon ainsi qu’une histoire sur la Vision dans Fanfare). Après une petite infidélité à Marvel (une partie d’un Annual de Batman chez DC et une participation au Sun Runners de McKenzie chez Pacific), Smith choisit de partir vers l’indé chez First (un peu de Grimjack & d’ American Flagg et surtout dix numéros du Nexus de Baron/Rude), avant un autre retour sur les mutants (loin d’être le dernier, sans qu’aucun d’eux n’arrivent à la cheville de son passage initial sur ces personnages).
Pour avoir un aperçu de que donne la collaboration des Smiths (PMS & BWS hein, pas le groupe de Morrissey), il suffit de jeter un oeil à une poignée de pages du second numéro d’ X-Men/Alpha Flight (alors que Paul Smith avait reçu l’aide de plusieurs encreurs pour pouvoir tenir la cadence des deadlines), où le style de BWS est reconnaissable sans pour autant totalement supplanter celui de Smith.
Comme il explique dans l’interview qu’il avait accordé à la revue promotionnelle Marvel Age en 1983, Layton avait alors planché sur une histoire assez ambitieuse et peu commune (pas l’ombre d’un super-vilain à l’horizon), dont les répercussions auraient du s’étendre jusque dans les différentes séries régulières du tisseur (Layton devait également s’occuper du dessin et de l’encrage à la base).
Après avoir été gravement blessé lors d’une fusillade, un Spidey mal à point devait se faire soigner par la femme d’un mafieux, pour ensuite entamer une liaison de courte durée avec celle-ci (jusqu’à ce que le tisseur se décide, non sans hésitations, à sauver la vie du mari).
Les astres auraient pu s’aligne pour donner vie à ce projet, mais il en a été autrement.
Smith n’étant pas connu pour être le dessinateur le plus rapide qui soit (surtout quand il s’encre lui-même, par exemple ses numéros de Dr. Strange espacés par des fill-in de dessinateurs invités), ce projet n’a eu donc de cesse d’être repoussé (entretemps, Layton retourne sur Hercules puis Iron Man , arrive au secours d’un Zeck à la peine sur le 1er Secret Wars et participe au lancement d’ X-Factor ).
Sauf qu’entretemps la situation du pôle éditorial a pas mal changé (DeFalco à la place de Shooter au poste d’editor-in-chief) et l’année 1987 a également vu la concrétisation du mariage entre Peter et MJ. Avec un bague au doigt, la relation de Peter Parker avec une autre femme (mariée de surcroît) n’était donc dès lors plus à l’ordre du jour (un bâton dans les roues de ce GN, dont l’intrigue portait justement là-dessus), sans compter que le projet ne convenait pas à DeFalco de toute façon (trop d’impact pour un récit à part et plus vraiment raccord avec la sacro-sainte continuité du moment).
