SPIDER-MAN ET LES HEROS MARVEL : LA COLÈRE DE HULK
Spider-Man a pour la première fois croisé la route de l’ Incroyable Hulk dans le 14ème numéro de Amazing Spider-Man en 1964. Une rencontre due au hasard puisque le titan vert vient « déranger » le premier affrontement entre Spidey et le Bouffon Vert, permettant à ce dernier de s’éclipser. Hulk et l’Araignée ont partagé l’affiche de nombreuses bandes dessinées au fil des ans et l’album Spider-Man et les Héros Marvel : La Colère de Hulk en avait compilé trois, représentant autant de versions différents de l’alter-ego monstrueux de Bruce Banner.
Il y a d’abord Amazing Spider-Man#119 et 120 (1973). L’histoire imaginée par Gerry Conway fait partie d’une intrigue au long cours impliquant le docteur Octopus et Tante May (et qui a failli se terminer par le mariage entre les deux un an plus tard). L’enquête de Peter Parker le mène au Canada et histoire de se trouver un bon alibi pour que J.J.J. lui paye le voyage, il se glisse parmi les journalistes qui couvrent les manoeuvres de l’armée contre Hulk. Bien évidemment, Peter ne reste pas longtemps un observateur passif et il se change en Spidey pour essayer de limiter les dégâts (ce qui n’est pas une mince affaire vu le caractère du colosse). De l’action bien orchestrée par Conway et les dessinateurs John Romita Sr et Gil Kane…
On passe ensuite au Hulk gris, plus cynique, avec le #328, le dernier numéro d’ Amazing dessiné par Todd McFarlane. L’épisode fait partie de ce crossover bordél…chaotique de 1990, Les Actes de Vengeance , dans lequel les super-vilains s’échangeaient leurs adversaires. Sebastian Shaw engage Hulk pour se débarrasser de Spider-Man…mais il était mal tombé puisque l’Araignée venait juste d’acquérir l’Uni-Power de Captain Universe. Des nouveaux pouvoirs que Spidey a bien du mal à contrôler, surtout lorsqu’il envoie Hulk en orbite d’un seul coup de poing ! Acts of Vengeance n’était pas terrible, mais ce chapitre est fun, avec un David Michelinie qui s’amuse de la situation par quelques clins d’oeil aux héros de la Distinguée Concurrence.
Et on termine avec Amazing#381 et 382 (1993) et le Hulk plus intelligent, période Panthéon. « Doc » Banner perd pourtant le contrôle à cause d’un « virus gamma » qui avait d’abord infecté Leonard Samson. Mais le virus change d’hôte entre les deux parties, l’occasion d’un bon cliffhanger menant à un deuxième épisode nerveux, une bonne grosse baston solidement illustrée par Mark Bagley (pendant que Michelinie développe la sous-intrigue avec le retour des parents de Peter Parker).
Les visages de l’univers Spider-Man à l’écran (I) :
Nicholas Hammond a interprété le rôle de Peter Parker dans les 13 épisodes de la série TV The Amazing Spider-Man diffusée aux Etats-Unis entre 1977 et 1979. Fred Waugh, le coordinateur des cascades, s’occupait des scènes d’action en tant que Spider-Man.
La distribution de la série a principalement utilisé des nouveaux personnages (même si la secrétaire du Daily Bugle Rita Conway peut être vue comme une variation de Glory Grant). Mais on retrouve des visages incontournables, comme celui de J. Jonah Jameson…qui en a eu deux entre le pilote et le reste des épisodes.
Le rôle a d’abord été joué par David White (et ses faux airs de Pierre Bellemare) dans le premier épisode
et par Robert F. Simon dans le reste de la série.
Joseph « Robbie » Robertson a fait une brève apparition dans le premier épisode sous les traits de Hilly Hicks.
Tante May n’est apparue que deux fois et elle a également été jouée par deux actrices différentes : Jeff Donnell dans le premier épisode de la saison 1 et Irene Tedrow dans l’épisode 5.
Pas de vilains des comics bien entendu, mais il y a un Dr Stillwell (le créateur du Scorpion dans les Amazing de Lee et Ditko) dans un épisode de la saison 2.
Dans l’arc narratif en 3 numéros qui va de Fantastic Four#347 à 349, Walt Simonson a remplacé les 4 Fantastiques par les plus grandes stars du moment (Spider-Man, Hulk, Wolverine et Ghost Rider) suite aux manipulations d’une Skrull venue sur Terre pour retrouver une arme très particulière, sous la forme d’un oeuf qui doit donner naissance à un « technotroïde inorganique » , une machine à tuer qu’elle compte utiliser pour assassiner l’empereur Skrull. Cette saga en trois parties est pleine d’action, de rebondissements, d’humour, de créatures, du comic-book bien fun et idéalement servi par les superbes dessins de Art Adams, grand amateur de monstres classiques (et ici, il s’en est donné à coeur joie avec les extraterrestres métamorphes et les habitants de l’Île de l’Homme-Taupe).
Ce qui est aussi amusant, c’est que cette histoire a été imaginée parce que Walt Simonson était en retard sur ses délais et qu’il avait besoin de temps pour poursuivre ses intrigues en cours. Il s’est alors dit qu’un team-up avec Spider-Man serait une chouette idée. Et c’est Kurt Busiek qui lui a suggéré d’utiliser Ghost Rider, Wolverine et le Punisher, que l’on retrouvait (sans exagérer) absolument partout en ce début des années 90. Sauf que Art Adams n’aimait pas vraiment le Punisher et a donc demandé à ce que le Hulk gris prenne sa place.
Tous les éléments étaient donc assemblés pour ce très bon divertissement. Walt Simonson s’en est même amusé avec les accroches de la revue : The World’s Greatest Comic Magazine a donc été remplacé par The World’s Goofiest , The World’s most commercialest et The World’s most collectable Comic Magazine . Mais pour que le gag soit complet, il fallait bien le « cameo le plus opportuniste du monde » . Le Punisher a donc eu droit à une apparition totalement inutile sur la dernière page. Tellement inutile qu’elle a été supprimée lors de la première traduction dans Nova avant d’être réintégrée dans la réédition de ces numéros dans la collection Spider-Man et les Héros Marvel !
En 2014, Marvel a publié un numéro spécial pour célébrer ses 75 ans d’existence. Parmi la dizaine d’histoires au sommaire, Tom DeFalco (ancien rédacteur en chef de Marvel, scénariste de Spider-Man sur une longue période et également scénariste de plusieurs séries Archie dans les années 70 et 2000) s’est souvenu de l’influence que les comics Archie ont eu sur les comics du Tisseur (voir le post #29 pour un petit exemple).
Parker, vie de Héros ! est une petite pastille de 5 pages qui imagine une aventure de Spidey à la sauce Archie . C’est certes très anecdotique (du genre vite lu, vite oublié) mais c’est assez amusant comme exercice de style. Et c’est dessiné par Stan Goldberg, l’un des dessinateurs emblématiques des comics Archie …et qui fut également le coloriste de la toute première histoire de Spider-Man dans Amazing Fantasy #15 en 1962.