1962-2022 : BON ANNIVERSAIRE THOR !

Art Adams :

Nick Bradshaw :

Les personnages influencés par le Captain Marvel de Fawcett (avec parmi eux Thor/Don Blake) :

Echoes of Captain Marvel (SHAZAM!)

Artist by: Alex Ross

Ciro Tota :

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Chris Hemsworth au Saturday Night Live (2015) :

Je n’aurais pas pensé à y inclure Ultraman, Spectreman ou Eightman.

Tori.

Larry Stroman :

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THOR #271 :

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Six ans avant son run historique, Walt Simonson avait déjà travaillé sur la série du Dieu du Tonnerre, mais uniquement au dessin. Simonson fut en effet le dessinateur de Thor pendant un an, du #260 au #271, une prestation qui n’a pas pour le moment pas encore été rééditée depuis la revue Thor Le Fils d’Odin publiée par Arédit en 1984. Dans la tradition des sommaires chaotiques de cet éditeur, les lecteurs de l’époque ont du attendre plusieurs mois pour lire le #271, dans le tout dernier numéro de Thor (collection Flash Nouvelle Formule) en 1985.

De la période Len Wein, je n’ai lu que cet épisode dans le Thor #15 , qui fait le lien avec le début du run de Roy Thomas. L’éditeur Arédit allait mettre la clé sous la porte et Thor a ensuite été repris par Lug dans Ombrax-Saga . Avec les récapitulatifs de l’époque, il n’est pas difficile de prendre le train en marche de ce chapitre final du combat de Thor et des Avengers contre le super-ordinateur appelé Faust. Len Wein a terminé son cycle d’histoires sur Thor par une menace à l’échelle mondiale, l’exposition pose bien les enjeux avant le combat final centré sur le duo formé par l’Asgardien et Iron Man, les deux Vengeurs s’étant infiltrés dans la forteresse spatiale de Faust pour combattre le mal de l’intérieur.

Ce Thor #271 n’est pas mauvais mais je préfère les Roy Thomas/John Buscema qui ont suivi (la saga Ragnarok, post 22). Et graphiquement, c’est un poil décevant avec un Walt Simonson méconnaissable à cause de l’encrage trop envahissant de Tony Dezuniga (ce sera une toute autre histoire à partir du #337).

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THOR - SON OF ASGARD #1-6 :

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De mars 2004 à janvier 2005, Marvel a publié la série Thor : Son of Asgard qui suivait les aventures du fils d’Odin à une époque où il n’était pas encore digne de soulever le marteau Mjolnir. Son of Asgard devait être à l’origine une mini-série en 6 épisodes (et la fin du #6 montre bien que les choses auraient pu en rester là) mais devant la bonne réception du titre, l’éditeur a décidé d’une rallonge, six numéros supplémentaires formant deux arcs narratifs.

Thor : Son of Asgard est l’oeuvre du scénariste Akira Yoshida et du dessinateur Greg Tocchini. Nous savons maintenant que derrière le nom de plume Akira Yoshida se cachait C.B. Cebulski, qui était alors le découvreur de talents de Marvel et qui est depuis devenu le rédacteur-en-chef de la Maison des Idées (la révélation de son pseudonyme ayant causé une petite controverse au moment de sa promotion). Quant à Greg Tocchini, il s’agissait là de l’un de ses premiers travaux dans les comics et je l’ai trouvé plus lisible que sur certaines de ses prestations qui ont suivi. J’ai aimé sa façon de dessiner les jeunes asgardiens, le dynamisme des scènes d’action et le soin apporté aux détails, dans les décors notamment.

Dans The Warriors Teen , Odin charge Thor, Sif et Balder de retrouver des éléments mystiques qui lui permettront de forger une nouvelle épée enchantée. Le but inavoué de cette quête étant également d’éprouver la valeur au combat de Thor et de ses camarades et leur dynamique en tant que guerriers et frères d’armes. Bon, il faut aussi occuper ces jeunes pour éviter qu’ils fassent trop de dégâts au sein des murs dorés d’Asgard, Loki n’étant jamais très loin pour causer le chaos.

Pour cette évocation, Akira « C.B. » Yoshida a évité les dialogues shakespeariens que l’on attribue généralement aux asgardiens depuis Stan Lee & Jack Kirby. Cela donne des répliques un peu plus énergiques qui collent bien à ces adolescents lancés dans une grande aventure rythmée par de nombreuses péripéties. La caractérisation est juste, avec de sympathiques nuances dans la relation qui unit Thor, Sif, Balder…et Loki aussi, lui qui n’est bien évidemment jamais très loin. Les menaces sont variées (dragons, trolls, démons des glaces…) et cette première saga se referme sur une bataille épique, présage de certains événements qui toucheront ces héros dans le futur.

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Ca n’est pas sorti en VF, ça ?

Si Doc le « VFiste » en parle, alors c’est que ça doit être sorti en VF (Hachette ?).

J’ai un doute quand même.

Il semble que non.

Tori.

Je lis aussi de la V.O. tu sais… :wink:
Celui-là, je l’ai eu à petit prix dans un volume de la collection Marvel Pocket Book.

Oui le vrai VFiste ici, ça pourrait être moi.

Il me semble que c est inedit

Tu pourrais avoir un sérieux concurrent.

D’où l’utilisation du conditionnel, pour l’humilité

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Thor: God of Thunder #1-5 (2012/2013) :

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Alors que la plupart de ses runs touchaient à leurs fins respectives (Scalped, Wolverine, PunisherMax, Incredible Hulk, ne laissant donc plus que Wolverine and the X-Men comme seul rescapé), Jason Aaron a été impacté comme tous ses camarades par le jeu des chaises musicales durant « Marvel Now », soit la période post-AvX ayant servi de tremplin à une ribambelle de nouveaux runs (Aaron a même failli écrire Captain America, voir post #150 pour plus de détails).

Le choix judicieux d’Aaron s’est donc porté sur Thor (les one-shots situés dans le passé par Fraction lui ayant donné envie de s’occuper de cet univers mi-fantasy/mi-cosmique, éloigné de son registre habituel), une association qui a fonctionné du tonnerre au final, tant ce très long run (100 numéros & des poussières durant 7 ans) est sans doute ce qui est arrivé de mieux à Thor depuis l’ère du run 80’s de Walt Simonson.

En plus de signer lui-même le pitch initial (une occurence pas toujours systématique puisque l’editor peut aussi s’en charger), Aaron a pu compter sur un atout indéniable avec la présence d’Esad Ribic à la partie graphique (secondé par le coloriste Ive Svorcina, le remplaçant d’un Dean White uniquement présent dans le N°1), alors plus habitué que le scénariste à cette mythologie nordique (depuis sa série Loki avec Rodi).

Aaron : « I was thrilled to get to work with him again. Esad is a guy who can draw pretty much anything, the crazier the better. Esad was perfect to launch the book with — that dark-fantasy-mixed-with-sci-fi kind of tale. Knowing Esad was doing it helped me shoot for the stars in wanting to do this big, sprawling eleven-issue opening arc to take us to different eras of Thor and lean into what made Thor different from everybody else in the Marvel Universe. He is a god, and I wanted to lean hard into that godhood. I like exploring what it means to be a god in the Marvel Universe. I love the idea of a Thor who wakes up every morning, looks at the hammer and does not know if he’ll be able to lift it. »

Quant à la familiarisation entre le personnage principal et son scénariste (toujours associés depuis lors dans le titre Avengers), celui-ci a fait en sorte de ne pas être totalement en terrain méconnu (Aaron avait certes lu le run de Walter Simonson à l’adolescence ou encore adoré l’arc de Kirby/Lee avec Mangog, mais sans pour autant se considérer comme un grand fan de Thor dans l’absolu), en se servant d’un des piliers de sa culture personnelle (comme le prouve cet aperçu d’une partie de sa bibliothèque).

En effet, concernant l’idée des trois périodes distinctes (avec chacune leur propre Thor : le jeune arrogant, l’adulte plus responsable et le vieux roi amer), le scénariste a puisé son inspiration dans ses bouquins de chevet, en particulier Conan le barbare d’Howard (Aaron étant à la base plus fan du cimmérien que de l’asgardien). Une structure narrative qu’il aura d’ailleurs également appliqué à son propre run sur Conan quelques années plus tard (sans oublier sa suite qu’est la mini-série King Conan).

« My Conan shelf. Every home should have at least one. »

Jason Aaron : « One of the things I always loved about the Howard stories is how he skipped around all throughout Conan’s timeline. We got to see adventures of young Conan and also of grizzled old King Conan. I wanted something that was so huge and epic - a story you could only do with Thor. So the idea of having one villain that he encountered over the course of thousands and thousands of years I thought was fun. »

Aaron: “The future Thor stuff is pretty dark and melancholy. It’s not drinking and carousing. Things have gone to hell. This is by far the oldest Thor we’ve ever seen. I know Dan Jurgens did some stuff with an old Thor who also lost an arm, but this is far beyond that.”

Au fond, peu importe que ce cycle ait des points communs de surface avec l’ensemble de l’ère Jurgens (le seul aspect que JB Vu Van semble avoir retenu, ressassant si souvent cet argument de la pillerie que cela fini par en devenir agaçant, au moins pour votre serviteur), car bien souvent le plus spécifique ce n’est pas tant la relative originalité de qui est raconté (l’intrigue et ses péripéties) mais la manière (donc le style).

De ce point de vue-là, Jason Aaron n’a rien à envier à ses prédécesseurs avec ce bon/grand run (il est clair qu’il écrit Thor à sa façon), qui aura bénéficié d’une qualité plutôt constante tout du long (du début jusqu’à la fin, en passant par la période « Jane/Unworthy ») ainsi que d’une grande cohérence globale sur le plan du propos, notamment envers cette notion de dignité, véritable clé de voûte thématique de l’ensemble de cette période (comme l’attestent les paroles d’un Gorr vraiment convaincu de la justesse de sa cause face à un héros valeureux se considérant déjà fautif, cela annonçant mine de rien des développements futurs).

Aaron, ce dialoguiste hors-pair, s’y distingue par l’usage d’une voix off particulièrement inspirée (mention spéciale à l’anecdote du jeune Thor sur un moment marquant de son enfance), ponctuée d’une pointe de lyrisme (née de l’accumulation des noms de ces dieux disparus ou encore de la description du palais de l’omnipotence) ainsi que de transitions bien gérées entre les époques (comme dans Scalped & Cie).
Le tout égrené au fil d’une enquête prenante (préfigurant en cela ce que l’auteur fera par la suite avec son Original Sin) menant jusqu’à un adversaire charismatique, le bourreau des dieux, dont l’ombre plane sur tout le run d’une manière ou d’une autre (puisqu’en dehors de la violence de ses actes, ses paroles à propos des déités ont eu des répercussions sur le long terme, concernant Thor Odinson en particulier).

Esad Ribic quant à lui n’est pas en reste sur le plan visuel, qu’il s’agisse de ses planches spectaculaires (parfaitement adaptées à ce registre épique et bigger-than-life, passant par la majesté de certains lieux) et de ses designs réussis (notamment le look plutôt badass du vieux roi, auquel la version du présent se rapprochera de plus en plus au fil du run). Le seul léger bémol correspond à une de ses « astuces » (le prix à payer pour qu’il soit en mesure de tenir la cadence mensuelle ?), consistant à recycler des poses (une méthode encore plus voyante avec le Thor Corps de Secret Wars, via ses membres fringués à l’identique).

Tout est réuni au final pour faire de cette saga inaugurale une totale réussite (5 numéros de chaque côtés, séparés par un flashback révélant les origines de Gorr), ne manquant ni de panache dans l’action ni d’hyperbole dans le style (il y a même un peu d’humour bien dosé entre deux abîmes de noirceur).

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Si Thor a fini par devenir indigne de brandir le marteau (pour mieux remonter la pente de la dignité peu à peu en parallèle des aventures de son ex-compagne terrienne), cela n’a pas été le cas d’un Jason Aaron (du moins sur Thor, puisque le constat sur d’autres titres est plus mitigé en comparaison) qui aura offert au(x) dieu(x) du tonnerre bon nombre de ses meilleures histoires toutes périodes confondues.

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