La série Nightcrawler continue et j’entame donc le deuxième TPB.
L’épisode 7 est le seul co-écrit avec quelqu’un d’autre, en l’occurrence Marguerite Bennett. C’est le récit qui arrive après la mort de Wolverine, il est donc emprunt d’une évidente tristesse. Il est plutôt bien ficelé, avec une atmosphère de nostalgie et de mélancolie bien rendue, mais il tranche, bien évidemment, avec l’optimisme souriant du reste de la série.
Dès l’épisode 8, Kurt reprend sa petite vie d’enseignant. La voix off laisse transparaître un Claremont ironique, qui fait penser à son héros : « C’est étrange, même après la mort d’un ami cher, comme les choses retournent vite à la normale ». Peut-être est-ce là une petite pique concernant les injonctions éditoriales, voire concernant la satisfaction qu’il éprouve à gérer tout seul sa série…
En plein milieu d’une séance d’entraînement, Kurt est contacté par un message télépathique de Bloody Bess. La séquence laisse entendre que la pirate dimensionnelle est sans doute un double de Betsy Braddock venu d’une autre Terre (ce que certaines péripéties à venir tendraient à confirmer), mais j’ai survolé en diagonale quelques pages internet sur le personnage et ça ne semble pas précisé. Ou alors, j’ai lu trop vite, c’est possible…
Les alliés esclavagistes de Bloody Bess se sont retournés contre elle, et elle demande l’aide du héros. Claremont ne garde pas le mystère très longtemps : les vendeurs d’esclaves dimensionnels sont possédés par le Shadow King. Claremont prend le soin d’expliquer le retour de l’ennemi mental des X-Men en renvoyant à l’une des sagas de X-Force version Remender : toujours ce soin de respecter la continuité, mais le vieux lecteur que je suis aurait bien aimé avoir une ou deux notes de bas de case.
L’aventure se résout en trois chapitres, ce qui fait un peu court pour un méchant qui a été mythifié par un épisode de flash-back dessiné par Byrne, puis par deux formidables sagas dans New Mutants puis à la fin de la première période Claremont sur Uncanny X-Men. Mais à force, les grands super-vilains, c’est comme le savon, plus on les utilise et plus ils rapetissent. Là, le Shadow King est réduit à la fonction d’entité maléfique voulant contrôler ses pantins. Les trois épisodes sont bien, dynamiques, rapides, enlevés, et Claremont continue à explorer ses personnages périphériques, comme Bloody Bess ou Ziggy, mais l’aventure n’a pas l’ampleur des apparitions précédentes.
Mais c’est pas bien grave : ça bouge, c’est rapide, et Claremont trouve le temps de rédiger des scènes intéressantes sur l’après-vie, sur le rapport à la foi, ce genre de choses : son personnage est un chrétien fervent et pratiquant qui est mort puis revenu à la vie. Cette confirmation forcée de sa conviction aurait pu en déstabiliser plus d’un, mais le scénariste l’utilise pour en faire un moteur de son héros, conscient de ses doutes mais ayant raffermi ses choix. Joli portrait.
Allez, il me reste deux épisodes, ça sera pour ce soir.