1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

PUNISHER (Vol.7) #25-30 : LES NEGRIERS

Alors que le Punisher était en position pour se débarrasser d’un énième dealer, une jeune femme en furie débarque, arme à la main et tire sur tout ce qui bouge. Castle n’étant pas homme à gâcher, il en profite pour faire ce qu’il a à faire, puis sauve la femme, Viorica, restée seule dans une impasse face aux sbires du dealer… Cependant, deux policiers passaient par là et sont légèrement molestées par le Punisher, qui ne cherche qu’à leur échapper.
Une fois dans son appartement, il fait parler Viorica… Moldave, elle est en fait victime de sa famille qui l’a vendue à un proxénète qui l’envoie aux Etats-Unis, elle est forcément victime de ceux-ci, elle est victime de la naïveté d’une assistante sociale, et c’est la photo de son bébé mort qui a déclenché sa folle fusillade.
Et là, le Punisher voit rouge ! Il tente de remonter la piste, assez difficilement. Parallèlement, sa présence dans la tuerie dérange tellement les Moldaves, qu’il utilisent leur contact au sein de la Police, Westin, pour lancer un campagne de déstabilisation du Punisher - « tabasseur de flics ». Forcément, ça n’aide pas Castle. Mais il y arrive en récupérant le dossier qu’a monté l’assistante sociale. Dans une maison de campagne, il torture violemment et tue Cristu, le « co-gérant » de la filière d’Europe de l’est. Puis sa femme. Fini par traquer le père de Cristu, plutôt du genre violent, sauvage, qui ne prend pas de gant et qui ne compte pas laisser le business tomber. Le Punisher le tue en le brûlant vif. Ayant filmé la scène, il demande à Westin la taupe au sein de la Police, de livrer le film en Moldavie… que la filière de proxénétisme comprennent qu’ils ne doivent jamais revenir … évidemment, Westin ne reviendra pas non plus …

Pour finir 2005 et commencer 2006, Garth Ennis livre un récit très dur, associé à une certaine froideur du Punisher. Parce que si celui-ci est sensible au récit de Viorica, on sent dans son discours, sa manière d’être tout au long du récit et sa façon de décrire la conclusion de cette histoire, qu’il veut rester en dehors de tout cela. Il n’apprécie pas que ses rues soient salies, et comme pour l’arc sur l’Irlande, semble presque plus excédé que des étrangers viennent pourrir son Amérique. Mais pour autant, il sauve des jeunes femmes, mais faut pas que ça dure… en fait, le Punisher a « un travail » et ne va pas au-delà. Le reste, ce n’est plus son affaire, ce qu’elles vont devenir, ce n’est plus son affaire. Il n’y a pas d’empathie, même si l’injustice le met hors de lui.
Il y a un côté « c’est pas dans ma fiche de poste » et « je délègue », si je puis utiliser cette analogie.

Concernant le récit, Ennis l’agrémente de racisme au sein des Moldaves (et là, la traduction du titre Slavers par Les Négriers prend encore plus de sens), de l’homophobie au sein de la (grande muette) Police, et puis il rappelle un personnage, l’assistante sociale qui est précédemment apparue dans L’homme d’en bas. Et là, il y a une réflexion sur l’objectif à atteindre et la manière. Utiliser le Punisher pour atteindre son but est moralement très compliqué à assumer pour l’assistante sociale, même si les effets sont bien là.
Idem pour les deux policiers qui ont été utilisés et exploités par Westin dans la cabale médiatique contre le Punisher, mais dans une moindre mesure puisqu’ils posent leurs conditions. sauf que le Punisher n’est pas avare en idée quand il s’agit d’arriver ses fins (punir), même sans se salir les mains.
Et comme d’habitude, Ennis ne laisse rien au hasard concernant le déroulé de l’histoire. C’est très organique, les actions de chacun en entraînent forcément d’autres. Et puis il y a le côté Max. Pas de sexe ici. De la violence, mais comme d’habitude. Mais il y a un côté implacable aussi, dans les deux camps. Et puis il y a l’image de ce bébé mort, qu’il aurait pu laisser suggéré. Mais c’est du Max.

C’est la première fois sur ce volume qu’un dessinateur enchaîne 2 arcs d’affilé. Cela dit, Leandro Fernandez change d’encreur et est associé cette fois-ci à Scott Koblish. Et le niveau de détail ne change toujours pas, c’est un vrai plaisir pour les mirettes. On a droit à des planches très marquantes, dès la première page, du dynamisme dans les scènes d’action, des gueules bien marquées, par la vieillesse, les coups ou encore la folie, par exemple. Des gros plans qui ne manquent pas cela.
Les sentiments sont très bien retranscris (je pense à ceux de l’assistante sociale, qui passe par tous les états)

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