1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

AMAZING SPIDER-MAN ANNUAL 15

En 1981, le Punisher ne fera qu’une apparition … mais s’il n’en fallait qu’une, ce serait assurément celle-là.
Tout débute dans le spectacle d’un « gourou », qui annonce avoir un pouvoir de mort sur les gens, que lui seul peut retirer. Peter Parker assure le reportage. Et alors que le charlatan touche une jeune fille, il se fait abattre par quelqu’un en coulisse qui s’avère être … le Punisher. Spider-Man le poursuit, mais la bataille sur les toits tourne rapidement à l’avantage du tueur. Cependant, Spidey a bien conscience que la jeune fille risque de mourir du jeu du spectacle, puisque le gourou n’a pas pu fournir l’antidote.
Plus tard, à la morgue, le Punisher tente de récupérer la bague de sa victime, qui contient le poison (le vrai « pouvoir de mort »), mais il est attaqué par le Docteur Octopus, qui récupère donc le corps en entier.
De son côté, Spider-Man suit la piste de celui qui accompagnait le gourou et il s’avère donc que ce sont en fait des passeurs de drogue et que son frère doit livrer la marchandise sur un quai. Le temps que l’araignée s’y rende, le Punisher le devance et découvre une base sous-marine du Docteur Octopus, le fameux client de la drogue. On apprend qu’Octavius va empoisonner 5 millions de new-yorkais et pose un ultimatum au maire. Cependant, Castle ne peut rien y faire, et se fait même empoisonner. C’est à ce moment que le monte-en-l’air arrive et sauve le Punisher en trouvant un antidote grâce aux notes et au matériel d’Octopus. Il le ramène sur les quais et l’entoile sur un poteau.
Spidey amène son sérum à l’hôpital, ce qui sauve la petite et file vers le Bugle : il comprend que les 5 millions de morts seront liés aux lecteurs du journal. Octopus est déjà présent dans la fabrique (je ne sais plus si c’est comme cela que ça s’appelle) et au moment d’intégrer le poison à l’encre, Spidey l’en empêche. Le combat qui suit n’est pas sans difficultés, surtout avec Jameson dans les pattes. L’Araignée s’en sort en faisant accrocher les tentacules dans les presses.
Pendant ce temps, le Punisher se fait arrêter sur les quais … dans une scène d’anthologie.

Passer des épisodes du mensuel d’Amazing Spider-Man à cet annual a quelque chose de percutant.
Tout est différent : la narration, le graphisme, la mise en page, la manière d’associer les perso, l’humour même (qui se cache dans les détails). Y a pas mieux pour Panini que de terminer la première intégrale par cet épisode, parce que derrière, on a envie d’enchaîner avec la suivante.
Alors, c’est peut être pas encore du grand Miller. Je ne sais pas si c’est l’édition, mais les arrière-plans vides et les quelques parties sans cases des pages se voient bien, peut être beaucoup. Je n’avais pas se souvenir dans les pages de DD. Mais ça, en fait, on s’en fout. On reconnait l’animation des planches de Miller (alors certes, il utilise deux fois la même ficelle, mais c’est terriblement efficace et à bon escient), ses mises en page, son dynamisme, sa manière de poser des scène (celle avec le jeune flic et le Punisher en fin d’épisode… c’est quelque chose, avec les récitatifs de Dennis O’Neil). Son Octopus est méchant, et machiavélique (avec une motivation pourtant assez basique), l’utilisation des tentacules est vraiment dynamique, vivante même. J’aime également la construction. O’Neil et Miller profitent de l’espace qu’ils ont pour changer les codes et faire du fil rouge assez amusant, d’ailleurs. Y a un humour presque pince sans rire, assez inhabituel pour du Spidey, qui est plus frontal à ce sujet (d’ailleurs, il y a une réplique, dite aujourd’hui, qui est très drôle. Comparer le journal avec la toile, ça fait très sens de nos jours). On sent une construction en scène, beaucoup plus qu’à l’accoutumée. Il y a de la rupture palpable entre celles-ci, comme une respiration.
Je pense que ça fait un bout de temps que je n’ai pas lu du Miller de cette époque. Et là, après avoir lu les autres épisodes, y a un côté wahou qui me fait dire que Miller, c’est un peu comme Neal Adams à la fin des années 60 : il fait bouger les codes.
Je ne sais pas si tout Miller est déjà là, mais y en a pas mal ! On pourrait y passer des heures à discuter de cet épisode.

Je me suis régalé !

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