WOLVERINE/PUNISHER : REVELATION #1-4
4 mois après la fin de la première mini-série estampillée Marvel Knights sur le Punisher, Tom Sniegoski et Christopher Golden remettent ça en juin 1999, mais en accompagnant le justicier angélique du mutant griffu le plus célèbre du monde (bon, on apprendra plus tard que c’était en fait un Skrull, ce qui n’est pas plus mal pour lui).
Petit rappel des (mé)faits : le Punisher a dorénavant des flingues qui sortent à sa guise de son pardessus, depuis qu’il s’est tué et qu’il a été ressuscité par un ange (pas très) gardien. On ne connait pas son niveau de puissance, il parait quasiment immortel (ce qui, soit dit en passant, le rend quand même bien imprudent), son niveau de pouvoir et sa capacité à sortir des armes inconnues semble limitée qu’à son imagination.
Le voilà rattrapé par un quotidien qu’il ne connait pas vraiment : un mal inconnu, invisible et mortel frappe le quartier où vit la sœur d’un ancien camarade de l’armée. Il va donc rejoindre les égouts new-yorkais pour éliminer cette menace (et accessoirement savoir ce qu’il se passe).
Parallèlement, Logan est aussi engagé dans cette galère, puisque son énième petite amie vient tout juste de mourir de ce même mal (les circonstances, on s’en fout, le principal est qu’il soit là). Pour rappel, à cette époque, ses os ne sont plus recouverts d’adamantium (mais ça aussi, on s’en fout, ce ne sera pas exploité). Evidemment, les deux héros trouvent la coupable : une ancienne Morlock, qui avait été mise dans une sorte de cuve en stase en attendant de trouver une solution pour gérer son pouvoir, puisqu’elle rendait les gens malades malgré elle - et finissaient par les tuer. Cependant, des travaux de recherches dans ce secteur l’avaient libérée (et on découvrit que cette période de stase l’avait complètement chamboulée, et sa réalité était fantasmée), ainsi que les éléments de sécurité (des robots) qui avaient été créés pour l’empêcher de se libérer. Sauf que ceux-ci aussi étaient complètement déglingués, et ils sautaient sur tout ce qui bouge, notamment notre duo d’immortels, qui commençaient à moins devenir immortels.
Et alors qu’ils pensaient afin pouvoir s’occuper de la jeune mutante (tout en se demandant s’ils devaient la garder vivante ou pas), un deuxième niveau de sécurité sorti du chapeau du labo, pour la toucher mortellement et lancer une bombinette bien explosive. Heureusement, le manteau du Pupu est capable de tout supporter (bien mieux que ma veste en cuir, visiblement) et Révélation (oui, c’est son petit nom) fut emportée par les nouveaux meilleurs amis de Castle (j’en parle plus bas), et les deux justiciers repartirent chacun de leur côté.
Dans mes souvenirs vieux de plus de 20 ans, j’avais en tête que le démarrage du Punisher dans Marvel Knights n’était vraiment pas terrible. En relisant la mini-série précédente, je me suis dit qu’il y a avait pire en fait, qu’à l’époque je devais être sûrement surpris de la nouvelle condition de Castle. Sauf que j’avais oublié cette autre mini-série, et là, ce fut une nouvelle révélation : Golden et Sniegoski étaient capables de faire pire (et surtout : comment ont-ils réussi à pondre un truc pareil à deux ?). Mais vraiment bien pire. Je crois, avec le recul que j’ai aujourd’hui, que c’est le pire récit que j’ai pu lire du Punisher et de Wolverine (et pourtant, pour lui, j’ai dû en lire des bouses). Je crois que tout est raté. Le scénario est plat et limite indigent, sans saveur et sans contenu. C’est tout aussi convenu qu’un autre récit, sauf qu’il n’y a rien à sauver. Les antagonistes ne sont pas très intéressants et assez immatériels, en fait. Le déroulé est assez perturbant dans le sens où à force de changer d’avis, on ne sait plus ce que Frank et Logan veulent faire de la petite, jusqu’au dernier épisode, où, là, ça devient clair mais un peu étonnant (mais avec quelles solutions ?). Pour le coup, Bendis a écrit plus tard un épisode dans la même veine dans une série Ultimate (X-Men je suppose), avec une fin très dure, mais qui allait de sens avec le perso. Les auteurs ajoutent en plus, une sorte de confrérie d’anges, qui veulent avoir le Punisher dans leurs rangs, mais lui refusant catégoriquement d’être enrolé … bref, un truc un peu lourd, qui sent, soit le plan à long terme (qui n’existera pas), soit le Deus Ex Machina pour cette fin. Et tant qu’à en ajouter sur la religion, on met la petite autour de tout ça … je reste surpris que l’éducation religieuse ait été une des marottes des Morlocks, mais bon, c’est sûrement moi qui manque d’ouverture.
Cependant, il y a pire que le scénario. Il y a le dessin. Pat Lee, qui s’était fait une petite place chez les Indé avec la première série de Darkminds, se trouvent déjà propulsé chez Marvel, la maison de la mauvaise idée. C’est tout bonnement pas beau, ça frôle l’amateurisme en terme de graphisme. C’est raide et les perso son mono-faciales si bien que les sentiments transpirent difficilement (la scène entre Logan et sa bien-aimée n’est vraiment pas belle). ça manque de mouvement, de souplesse, de variation… et dire qu’il est associé à Alvin Lee à l’encrage, qui aurait préféré démarrer comme dessinateur. La couleur, assurée aussi par Pat Lee, mais aussi Angelo Tsang, est à l’avenant, aussi fade et froide que les coups de crayon. Avec une telle description, il n’est pas étonnant de dire que les robots sont les moins ratés.
Une catastrophe industrielle, ce truc. Heureusement que le rebond existe, comme nous pourrons le voir après.
(Parce que Kab en parle avec autant d’amour que moi, vous pouvez vous rendre au message 71)