1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

Erik Larsen :

Jim

Frank Castle et Jake Gallows par Tom Morgan :

HhXbur8U_0603231303181gpadd.jfif

Jim

Jake Gallows, le Punisher 2099, par Tom Morgan :

Jim

Recherches de Tom Morgan pour Punisher 2099 :

Jim

Dans la deuxième série What If, lancée en 1989, le Punisher, qui n’avait pas fait l’objet d’un récit dans la première mouture, fait son apparition dans le dixième numéro, signe de sa popularité accrue depuis la première itération du titre.

Autre signe distinctif, le récit a droit a une couverture signée Mike Zeck, rattachant la proposition au style de celui qui a contribué à faire du flingueur une vedette auprès du public.

Le postulat est simple : le Gardien nous présente un monde où une tempête inattendue vient gâcher le picnic des Castle dans le parc. Pliant bagage, la famille rentre à la maison, échappant de peu au massacre.

Frank Castle, ancien Marine qui s’attriste de ne pas retrouver dans la société civile l’honneur et la droiture qu’il a éprouvés dans l’armée, s’engage dans la police, à la grande fierté de sa femme et de ses enfants.

Il fait équipe avec un vieux briscard et éprouve beaucoup de respect pour le travail des super-héros, dont Spider-Man, qui arrêtent les criminels. En cela, il est en désaccord avec la ligne éditoriale du Daily Bugle. Mais son équipier, rompu aux rouages de la justice, lui fait découvrir la corruption qui gangrène la justice.

Comprenant que cela touche également la police, Frank s’en ouvre à son supérieur et commence à amasser des dossiers sur les ripoux qui l’entoure. Ce qu’il ne sait pas, c’est que son supérieur est également en lien avec cette chaîne de corruption.

Un soir, alors qu’il se repose en famille, Frank reçoit la visite de son cousin Jake, que les enfants sont ravis de voir. C’est le soir où les policiers corrompus décident de liquider le policier honnête qui détruit leur réseau, en attaquant l’appartement afin de faire passer cela pour un attentat des mafieux.

Après l’assaut au fusil mitrailleur, les ripoux finissent le travail à coup de grenade. Frank, qui souffre d’insomnie, était dans la salle de bain. Il est le seul survivant de l’assaut, son épouse, ses enfants et son cousin périssant dans l’incendie provoqué par l’attaque.

Le corps du cousin Jake laisse croire aux autorités que Castle est mort dans l’attentat. À titre posthume, il a donc droit à des funérailles, durant lesquelles son supérieur est abattu. Si la police et la justice ne comprennent pas, les lecteurs saisissent bien que Castle est rattrapé par son destin de « Punisseur ».

Après avoir envoyé des dossiers compromettant à la fois à la pègre, afin d’envoyer un message, et à la rédaction du Daily Bugle en vue de répandre l’information, Frank Castle abat la dernière personne qu’il connaît dans le réseau de corruption avant d’entamer une nouvelle existence, celle du Punisher.

L’épisode, qui a les allures d’un polar désabusé, est écrit par Doug Murray. Il est illustré par Rik Levins, parfaitement soutenu par l’encrage de Bob McLeod, ce qui confère aux planches un caractère classique assez épatant et un réalisme très convaincant.

Jim

4 « J'aime »

What If volume 2 #7 :

Jim

2 « J'aime »

À une période où il produit aussi pas mal de couvertures pour un titre Marvel Tales alors spécialisé dans la réédition d’histoire plus ou moins anciennes (en ces temps où les tpb sont encore rares, et souvent réservé pour des arcs jugés suffisamment importants pour y avoir droit).

J’aimais bien ces rééditions.

Jim

Par sa nature d’archétype à la limite de la parodie, de personnage représentatif d’une époque, d’un genre et d’une tendance, le Punisher invite à trois types d’interprétation : la super-héroïsation consistant à lui trouver des adversaires et des menaces à sa mesure répondant aussi aux critères du genre dominant, la satire sociale provoquant des rires plus ou moins gras, ou le réalisme d’intrigues basées sur des structures de thriller et des notions de politique ou de géopolitique.

Le graphic novel Punisher - Kingdom Gone répond à la définition de la troisième catégorie, faisant marcher le justicier expéditif dans les plates-bandes d’un Jack Ryan ou, plus près des bédéphiles, d’un Largo Winch.

Si l’on oublie un peu l’arsenal portatif du héros, assez réduit somme toute dans cet album, on retrouve des ressorts comparables : des malversations, un état insulaire corrompu, un gouvernement américain en mode real politik qui ne sait réagir que par l’intervention musclée, du drame humain sur fond de crise internationale, et un électron libre au milieu de tout cela.

Tout commence avec Frank Castle qui tente de dessouder un certain Hamilton Greaves, un bandit en col blanc qui a bâti une fortune en nettoyant l’argent sale. Malgré le plomb qu’il largue, et s’il parvient à décapiter les opérations de sa cible en Amérique, celle-ci lui échappe.

Cependant, sou peu, le douteux personnage réapparaît dans une petite république bananière d’apparence tranquille, vivant du tourisme, Puerto Salvaje. Un État dont Chuck Dixon, le scénariste, dresse le portait, en gouvernement fantoche aux rouages corrompus. Parfaite pour Hamilton Greaves, bien décidé à utiliser son argent pour s’implanter et à relancer ses affaires.

Le temps passe, Frank fait des planques soporifiques afin de coincer quelques trafiquants, en espérant avoir des nouvelles de Greaves.

De son côté, le président, homme de paille mais politique roué, commence à en avoir marre de son invité un peu encombrant, dont l’argent prolifique ne justifie pas qu’il s’immisce à ce point dans les affaires de l’île. Il demande l’aide aux Américains qui la refusent sous prétexte que l’ingérence serait mal vue, puis joue les candides, menant les mêmes agents à interpréter ses propos de travers. Craignant un mouvement de la part des Cubains (l’album, supervisé par Carl Potts, est sorti en 1990), ils décident de prendre des mesures.

Les troupes débarquent donc, et Dixon a la finesse de ne pas montrer cette « invasion pacifique », de la glisser hors-champ, Microchip et Frank n’apprenant la nouvelle que par la télévision. Bien entendu, la présence sur le sol de Puerto Salvaje des troupes américaines et la surveillance radar constante rend plus difficile l’arrivée du Punisher. Difficile, mais pas impossible.

Trouvant finalement un moyen de débarquer (à force de fréquenter le milieu, on se fait des relations…), le Punisher est parachuté sur l’île. Là, plutôt que se cacher, il chipe un uniforme sans affiliation, se faisant discrètement passer pour un gradé de la CIA, du genre auquel personne ne parle, ce qui facilite son travail de renseignement.

Mais il comprend bien vite que le camp fortifié dans lequel Greaves a installé ses opérations est impénétrable, et qu’il lui faudra entrer par la grande porte. Il se fait donc passer pour un colonel d’infanterie et réquisitionne un escadron afin d’aller monter une patrouille de reconnaissance.

Bien entendu, une fois sur place, il commence à faire son travail, ce qui provoque des échanges de tirs auxquels sont mêlés les soldats américains laissés à l’entrée, puis éveille la curiosité du général responsable de toute l’opération, bien content de se dégourdir les jambes.

Le chaos est tel que Greaves préfère se rendre aux Marines afin de disposer d’un procès sur le sol américain, durant lequel, espère-t-il, ses avocats réduiront sa peine à peau de chagrin.

Au milieu de tout cela, Dixon glisse du drame humain en la personne d’une jeune ressortissante que Greaves a invitée de son force dans son hacienda barricadée, et dont le destin sera tragique.

Comme annoncé, Greaves bénéficiera d’un traitement de faveur dans une prison dorée. Le récit se termine sur son transfer, un transfer qui n’ira pas jusqu’au bout.

Dixon livre un récit sans super-vilain, assez réaliste, comme peut l’être un film d’action aux connotations politiques. Le dessin est assuré par Jorge Zaffino, au style étrange. Très ombré, il emprunte beaucoup à la veine Alex Toth / David Mazzucchelli / Chris Samnee, et bien entendu on peut le comparer à John Paul Leon pour ses ombres travaillées et son rendu clair-obscur. Mais parfois, son trait est tellement suggestif qu’il confine à l’abstraction. L’ensemble est bien déstabilisant, alternant les cases géniales et les représentations difficiles à décrypter.

Jim

4 « J'aime »

J’avais arrêté avant le marasme vers fin 96 …
Mais effectivement, le début de décennie était particulièrement enthousiasmant et particulièrement chez DC.
Quand on voit ce que propose DC actuellement, ça file presque envie de chialer; même leur sous Buffy de l’époque en deviendrait presque novateur.

Yep le style de zafino passe du realisme a l abstraction meme sur les visages
Je trouve que là ca aurait pu etre deux albums qui auraient pu plus plaire a un public europeen graphiquement… comics usa aurait du en tenter un (surement qu il n aimait pas le style)

Vu son origine, j’aurais plutôt dit qu’il emprunte à Breccia :wink:

J’avais aussi songé à Munoz, après avoir écrit le billet.

Jim

Apres comme je le mettais plus haut en postant des planches originales… Il a un jeu sur les couleurs assez particulier car ses planches en n&b rendent complètement autrement.

Sorti en 1990, mais pas supervisé par Carl Potts (remplacé ici par Terry Kavanagh), Punisher - The Prize est un prestige format, dans cette belle présentation que j’aime bien, des comics à dos carré avec un joli papier mat.

Écrit par Chris Henderson, auteur de nouvelles, le récit entraîne le Punisher sur les traces d’une mystérieuse vente aux enchères qui semble exciter toute la communauté de l’espionnage, notamment des hommes du renseignement israélien.

Ce qui interpelle le justicier, c’est que, assistant à un échange entre deux parties, il voit une troisième faction arriver, flinguer tout le monde puis repartir sans s’intéresser aux armes ni à l’argent. Il décide donc de remonter la piste, sous une couverture concoctée par Microchip, celle d’un journaliste.

Ce qui le conduit à croiser le chemin de Jessica Bradley, une caméraman… camérawoman, sans doute ! L’enquête les conduit à Los Angeles puis au Mexique. Toujours sous couverture (ce qui, chez Frank Castle, se résume souvent à une moustache postiche), il sent une certaine tension sexuelle naître entre eux deux, ce qu’il rejette aussitôt.

Durant son périple, Frank repère un homme dégarni dont il se méfie, à force de le croiser. Il finit par confronter l’individu, qui s’avère une tête connue des lecteurs d’Iron Man (première période Michelinie) : Vincent Martinelli, chef de la sécurité chez Stark, puis chez Stane.

L’affaire se précise : les enchères mystérieuses concernent de la technologie de pointe opportunément escamotée lors du rachat d’une entreprise par l’autre. Le récit décolle réellement à ce moment (on a quand même passé la moitié de la pagination). Henderson avait rempli son intrigue, pour l’instant, de poursuites et de fusillades diverses, qui avaient sans doute permis de remplir le compte de pages allouées.

D’une part, on a enfin la définition des enjeux. D’autre part, la journaliste, moins énamourée et naïve qu’on pouvait le croire, a percé à jour l’identité de son associé journaliste.

L’improbable trio s’aventure dans la jungle afin de connaître l’enjeu des enchères. Le trait de Mike Harris, cassant, nerveux, mais un peu trop esquissé, convient mieux aux scènes d’action qu’aux séquences de parlotte.

Finalement, on découvre ce qui mobilise les services secrets du monde entier et les gangs les plus ambitieux des deux Amériques : une vieille armure d’Iron Man reconditionnée.

S’ensuit une ultime baston, avec canonnade à la clé, comme de juste, montrant la manière dont Frank Castle peut se sortir de combats déséquilibrés en jouant la carte du coup vicieux.

Dans l’ensemble, une intrigue sympathique mais trop délayée, une caractérisation pas idiote mais superficielle, et un dessin réaliste agrémenté d’un encrage nerveux au point de sembler être bâclé : n’est pas Bill Sienkiewicz qui veut, et on dirait du Neal Adams encré par un Kyle Baker qui aurait des délais trop courts. Si l’aspect spontané, premier jet, est sans doute volontaire, ça manque de soin et les décors maigrichons laissent une impression de va-vite.

Jim

3 « J'aime »

Et si le Punisher était le héraut de Galactus ? (What If ? vol.2 #25)

Le Pulverizer par Jon Bogdanove (pastiche du Punisher dans la revue comique What the…?) :

Mike Zeck :

5531270

C’est là qu’on se dit que si la production actuelle chez Marvel ressemble à des pochades de What If, on ne peut plus s’étonner de rien !
:wink:

Jim

Sur Kingdom Gone, c’est John Wellington qui assure les couleurs.
C’est qui, sur Assassin’s Guid ?

Jim