ALERTE DANS LE COSMOS (George McCowan)

shape_of_things_to_come_poster_01

REALISATEUR

George McGowan

SCENARISTES

Martin Lager, Mike Cheda et Joseph Glazner, très…mais alors très librement inspiré de l’oeuvre de H.G. Wells

DISTRIBUTION

Barry Morse, Eddie Benton, Nicolas Campbell, Jack Palance, Carol Linley, John Ireland…

INFOS

Long métrage canadien
Genre : science-fiction
Titre original : The Shape of Things to Come
Année de production : 1979

Mi-roman, mi-essai (d’après mes infos vu que je ne l’ai pas lu), The Shape of things to come est une oeuvre de science-fiction de H.G. Wells publiée en 1933. Dans ce livre, le créateur de La Guerre des Mondes et de La Machine à explorer le temps a conçu « une histoire alternative du futur » qui commence avec la prédiction de la Seconde Guerre Mondiale et va jusqu’en 2106 et l’établissement d’un « état mondial » comme solution aux problèmes de l’Humanité.
H.G. Wells a librement adapté les concepts de son bouquin pour son scénario de Things to come, long métrage produit par Alexander Korda et réalisé par William Cameron Menzies en 1936.

Sortie en 1979, le film canadien à petit budget H.G. Wells’ The Shape of things to come (le titre original de Alerte dans le cosmos) n’a, malgré son titre, absolument rien à voir avec l’oeuvre de l’écrivain. En lieu et place d’une science-fiction spéculative, l’histoire parle de guerre de robots, d’humains exilés vers la Lune et de dictateur encapé.
Oui, Star Wars est passé par là…

SHAPE_09

Le futur…« le demain après demain », comme le signale le déroulant qui ouvre le film. La planète Terre a été dévastée pendant les grandes guerres des Robots et les humains vivent maintenant sur la Lune, dans des villes protégées par des grands domes. À cause d’un empoisonnement du aux radiations propagées pendant la Guerre, la survie de l’Humanité dépend d’un médicament appelé Radic Q-2, régulièrement approvisionné depuis la planète Delta-3. Seulement voilà, le commandement de Delta-3 a été usurpé par Omus, un scientifique dont le but est de prendre le contrôle de la Lune avec ses armées de robots en fer blanc qui dandinent comme des canards.
Comme premier avertissement, Omus envoie un vaisseau de livraison de Radic Q-2 percuter le dome de Washington et promet de nouvelles attaques si les citoyens de la Lune ne se soumettent pas à sa volonté.

Les autorités de la Lune, guidées par l’intelligence artificielle Lomax, hésitent à attaquer Delta-3, prétextant que ce ne serait pas « prudent ». Le noble Dr Caball, qui fut le professeur de Omus, est contre une telle perte de temps. En secret, il embarque sur le vaisseau Starstreak avec son fils Jason, la technicienne Kim et une poubelle ambulante affublée du nom de Spark (droïde qui remplit le rôle de faire-valoir comique…enfin, il essaye péniblement) en direction de Delta-3, dans le but d’aider les colons de la planète et de stopper les plans de conquête de Omus.

Bref, rien à voir avec le livre de H.G. Wells, mis à part les noms de quelques personnages qui ont été conservés, comme le Dr Caball…

SHAPE_11

Mis en chantier pour surfer sur la vague de space-opera qui a suivi le succès de La Guerre des Etoiles en 1977, Alerte dans le cosmos devait à l’origine être produit par Sylvia Anderson (Les Sentinelles de l’air, Cosmos 1999…) et tourné en Angleterre. Le développement connut des complications et le projet passa ensuite entre les mains de Harry Alan Towers, producteur radin principalement connu pour ses collaborations avec l’espagnol Jess Franco (Sumuru, la cité sans hommes, Les Nuits de Dracula…). Celui-ci délocalisa l’ensemble au Canada (où les taxes étaient plus profitables) et rogna considérablement sur les frais…ce qui donne l’impression que le long métrage a été tourné avec un budget inférieur à un épisode de Battlestar Galactica.

Les réécritures n’ont également pas fait de bien à un scénario troué de toutes parts (pourquoi coloniser la Lune ? Les domes auraient pu être aménagés sur la Terre. En plus, les héros font à un moment escale sur la Terre et elle a l’air tout à fait habitable…et si le Radic Q-2 est si important, pourquoi ne pas avoir colonisé directement Delta-3 ?..etc, etc…).
L’interprétation ne relève pas le niveau. Seul cette vieille baderne de Jack Palance semble s’amuser dans le rôle d’Omus, le dictateur en toc.
Barry Morse, le professeur Bergman de Cosmos 1999, et le vétéran John Ireland assurent le service minimum tandis que Nicolas Campbell (Dead Zone) déambule comme un zombie et cherche son charisme dans des décors passe-partout.

SHAPE_05

Ainsi, on ne fait pas vraiment la différence entre la Terre et Delta-3, qui utilisent les mêmes extérieurs. Le repaire d’Omus est branlant (il y a même un morceau qui tombe sur la tête d’un Jack Palance surpris pendant le climax…matos de bêtisier qui a été conservé au montage final), les robots font peine à voir tout comme le nombre réduit de rebelles sur Delta-3 qui doivent se contenter de piques en alu et de couvercles de poubelle pour résister aux armées d’Omus.
Ca manque de rayons lasers, tout ça…

Je sauve quand même quelques jolies maquettes, comme le vaisseau Starstreak et les extérieurs de la base d’Omus. Mais globalement, cheap est le maître-mot d’une production d’une grande pauvreté, ennuyeuse et platement réalisée.

Attention aux anglicismes… ~___^

Pour le coup, ça ne m’a pas donné envie de voir le film, mais de lire le roman…

Tori.

Oups…merci, c’est corrigé… :wink:

On peut dire que Star Wars/La Guerre des étoiles est en quelque sorte devenu le carbone 14 de la S-F à l’écran (et principalement le space opera ou ce qui en tient lieu).

Pas tout à fait : le carbone 14 permet de donner l’âge…
Ici, l’équivalent serait plutôt un événement majeur comme la naissance du Christ, l’Hégire, la fondation de Rome, la proclamation de la République, etc.
On a un avant SW, et un après SW (et, significativement, les dates dans SW sont données en avant ou après la bataille de Yavin, événement survenant dans le premier film…).
Bon, on ne parle pas de l’an 40 avant ou après SW, mais je pense que l’idée est là tout de même : SW fut un événement majeur.
Le rôle de Dark Vador, s’il eût été plus court, toute la face vidéo de la SF aurait changé. ~____^

Tori.

[quote=« Tori »]

/La Guerre des étoiles est en quelque sorte devenu le carbone 14 de la S-F à l’écran (et principalement le space opera ou ce qui en tient lieu).
Pas tout à fait : le carbone 14 permet de donner l’âge…[/quote]

Hum, ça s’appelle une métaphore poétique.