AMERICAN WAY (Maurice Phillips)

Comédie
Long métrage américain/britannique
Réalisé par Maurice Phillips
Scénarisé par Scott Roberts
Avec Dennis Hopper, Michael J. Pollard, Eugene Lipinski, James Aubrey…
Titre original : The American Way
Année de production : 1986

Depuis des années, un antique bombardier B-29 sillonne l’espace aérien américain. Aux commandes, une bande de doux dingues vétérans de la guerre du Vietnam diffuse S&M TV, une télévision pirate qui interrompt régulièrement les programmes habituels, pour la plus grande joie d’une partie des spectateurs…mais pas des autorités et des milieux conservateurs. Après tout ce temps, les membres de l’équipage de S&M TV se demandent s’ils doivent accepter une offre d’amnistie, afin de diffuser légalement et de retourner à des vies plus « normales ». Mais avant cela, le capitaine décide qu’ils doivent remplir une dernière mission : empêcher l’élection de Mme Westinghouse, une candidate d’extrême-droite dont l’arrivée à la Maison Blanche amènerait pour lui une nouvelle guerre…

Dès les premières minutes, la caméra glisse le long de la carcasse de cet avion qui semble tenir miraculeusement dans les airs (le réparer relève de l’exploit…et c’est d’ailleurs une scène assez savoureuse) avant de pénétrer dans sa carlingue pour faire connaissance avec ceux qui font vivre S&M TV. Dennis Hopper (prolifique année 1986 puisqu’il a ensuite tourné Massacre à la tronçonneuse 2 et Blue Velvet) était un choix naturel pour jouer le capitaine, un homme qui aime son pays mais qui est dégoûté par les hypocrites à la tête de ses institutions gouvernementales et religieuses. Et il compte bien faire tout ce qu’il peut pour foutre le bordel…

À ses côtés, il y a notamment un co-pilote défoncé à longueur de journée, un génie de l’électronique qui bidouille des trucs incompréhensibles, un bricoleur/présentateur revenu estropié du Vietnam, un cuisinier/réparateur, un « reporter » de terrain qui se déplace en jet-pack et même un Vietnamien peu loquace qui passe tout le film à méditer sur une bombe (avant l’inévitable référence au Docteur Folamour). Le scénario se repose beaucoup sur la dynamique de ces sympathiques anarchistes cathodiques et si les improvisations ne fonctionnent pas toujours (on voit bien que les acteurs sont souvent en roue libre et une scène en particulier en devient un chouïa confuse), le ton de cette oeuvre méconnue et inclassable est souvent jubilatoire.

American Way est un film très ancré dans son époque mais son sujet montre bien que « plus les choses changent, plus elles restent les mêmes », comme dirait Snake Plissken. La satire de la machine électorale, représentée par une candidate prête à flatter tous les lectorats pour se faire élire, ne manque pas de piquant et se révèle encore actuelle par bien des aspects. Et si American Way n’est pas le genre de comédie hilarante qui fatigue les zygomatiques, voir cette fine équipe ridiculiser les travers des politiques, de l’armée et autres prédicateurs télévisuels par le pouvoir des images et de la musique donne le sourire pendant tout le visionnage…

Réalisateurs de clips (pour Whitesnake, Chris De Burgh ou encore Billy Ocean), Maurice Phillips avait signé avec American Way son premier long métrage. Il n’en a réalisé que deux de plus avant de s’installer sur le petit écran pour tout le reste de sa carrière, de manière plus classique que ses héros de S&M TV.

1 « J'aime »

J’ai le DVD qui traîne dans un coin (caché dans le boîtier d’un autre film, avec un DVD dont le visuel est celui de la jaquette… Et même le menu du DVD est celui de cet autre film !), avec une qualité VHS…
Tu m’as donné envie de le revoir, ce que je viens de faire !

Bon, le doublage français n’est pas terrible (et gâche une partie de l’intrigue, mais ce n’est pas trop grave (et je ne sais pas ce que ça donne en VO, en plus)), mais ça reste assez sympa.

Ah, et tu oublies de parler de la musique, qui a une place importante dans ce film, je trouve.

Tori.

C’est compliqué…^^

Bon, le doublage français n’est pas terrible (et gâche une partie de l’intrigue, mais ce n’est pas trop grave (et je ne sais pas ce que ça donne en VO, en plus)

Si tu parles de Westinghouse, je trouve que l’effet est à peu près le même en V.O. On peut se demander comment ils ne s’en sont pas rendu compte plus tôt…mais je pense que ça participe bien au sujet, des électeurs aveugles sur leur candidate tant qu’elle leur donne ce qu’ils veulent entendre…

Ah, et tu oublies de parler de la musique, qui a une place importante dans ce film, je trouve

Tu as raison…du coup, j’ai rajouté une pitite mention…

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Ah, ton analyse se tient (et merci pour l’info sur la VO).

Tori.

L’affiche française :

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Légèrement à côté de la plaque, quand même…

Les Américains ont aussi eu celle-ci (avec le titre alternatif Riders of the storm) :

et celle-là (pour le Laser Disc) :


Ou encore cette version (dans un pays germanophone, manifestement) :

On a aussi des versions plus sobres :

Tori.