REALISATEUR
Damiano Damiani
SCENARISTE
Tommy Lee Wallace, d’après le livre de Hans Holzer
DISTRIBUTION
Burt Young, James Olson, Diane Franklin, Moses Gunn…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Amityville II - The Possession
Année de production : 1982
S’il est souvent considéré comme un classique du film de maison hantée, au point d’avoir été le déclencheur d’une très longue franchise, le Amityville de Stuart Rosenberg est tout de même un long métrage assez inégal malgré des passages intéressants. Fraîchement accueilli par la critique, Amityville : La Maison du Diable fut l’un des succès financiers de l’année 1979. Et quand l’argent rentre, les producteurs ne perdent jamais une occasion d’exploiter le filon. Ce fut le cas du mogul italien Dino de Laurentiis, qui fit l’acquisition du projet dans cette période de sa filmographie très marquée par le genre horrifique (les suites d’Halloween et les adaptations de Stephen King comme Dead Zone et Charlie).
Dino De Laurentiis a confié le scénario à Tommy Lee Wallace, fidèle collaborateur de John Carpenter, en lui demandant de s’inspirer du livre de Hans Holzer sur le massacre des De Feo, à l’origine de toute la saga Amityville. Dans les années 60, le jeune De Feo a tué toute sa famille avec une carabine de chasse. Dix ans plus tard, les Lutz auraient été témoins de phénomènes inexpliqués dans la même maison, ce qui a servi de base au premier Amityville.
Les personnages principaux de Amityville II : Le possédé sont les Montelli, une famille calquée sur le même modèle que les De Feo. Ce deuxième volet pourrait donc être vu comme une préquelle, sauf que certains éléments l’ancrent dans les années 80. Il s’agirait donc plus d’une variation sur le même thème, avec la maison hantée par une présence maléfique comme point commun entre chaque nouvelle entrée de la série. Les Montelli sont loin d’être une famille modèle, une nervosité causée par le comportement du père (Burt Young, éternel Paulie dans Rocky, n’est pas vraiment ici un loser sympathique).
Très vite, des incidents étranges se produisent, ce qui ne fait rien pour adoucir le caractère du père. Pour son seul film américain, le réalisateur italien Damiano Damiani (Un génie, deux associés, une cloche) n’a pas hésité à traiter de sujets particulièrement sombres comme la violence parentale et l’inceste. En effet, possédé peu à peu par une entité maléfique, Sonny, l’aîné de la famille (l’équivalent de Ronald De Feo), va abuser de sa soeur. La structure du récit est classique mais en orchestrant bien ses effets, Damiani a réussi à installer une atmosphère anxiogène et un brin perverse pendant les deux premiers actes du film.
L’interprétation n’est pas toujours le point fort (l’actrice qui joue la mère en fait beaucoup trop par exemple) mais la première heure est très efficace, avec comme point culminant le massacre des Montelli, brutal, très difficile et bien mis en scène, avec une bonne utilisation du décor et des ombres (le jeu de Diane Franklin, la grande soeur, y est particulièrement poignant). Après cette scène-choc, la dernière demi-heure, qui suit les efforts du prêtre de la famille pour exorciser Sonny, est tout de même moins convaincante. La tension se relâche et il y a un côté sous-Exorciste qui n’a pas le même impact que ce qui a précédé.
Malgré cette réserve sur le final, je préfère ce second Amityville à celui de Stuart Rosenberg avec James Brolin et Margot Kidder. Et c’est bien grâce à cette touche bis italienne qui n’est pas pour me déplaire…