REALISATEUR
Stuart Rosenberg
SCENARISTE
Sandor Stern, d’après le livre de Jay Anson
DISTRIBUTION
James Brolin, Margot Kidder, Rod Steiger, Don Stroud, Murray Hamilton…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : The Amityville Horror
Année de production : 1979
En 1965, la famille De Feo déménage dans une nouvelle maison située dans la petite ville côtière d’Amityville, sur Long Island. Neuf ans plus tard, Ronald Jr, le fils aîné, assassine ses parents, ses frères et ses soeurs pendant leur sommeil avec sa carabine de chasse. En 1975, les Lutz rachètent la demeure des De Feo pour un prix abordable. Mais ils finiront par partir après avoir été témoins de phénomènes inexpliqués, une histoire dont l’écrivain Jay Anson tirera une version romancée qui a servi de base au long métrage de Stuart Rosenberg (Luke la main froide), échec critique mais aussi succès financier en 1979.
Ce qui est arrivé aux Lutz n’a jamais été prouvé et il y a toujours eu beaucoup de scepticisme autour de leur expérience, notamment de la part des acteurs qui les ont incarnés à l’écran. Mais cela reste un bon sujet pour un film d’horreur et c’est justement un spécialiste du genre, Samuel Z. Arkoff (pourvoyeur de bis depuis les années 50…il fut le premier producteur de Roger Corman avec son compère James H. Nicholson), qui a acheté les droits du bouquin de Jay Anson…qui n’a depuis jamais cessé d’être revisité puisque la franchise Amityville compte maintenant 9 livres, 11 films et un téléfilm !
Dans son essai Anatomie de l’horreur, Stephen King (qui n’est pas vraiment fan du film) a une analyse que je trouve plutôt bien vue. Il en parle comme d’un « cauchemar financier »…et il est vrai que le parcours des Lutz (interprétés par James Brolin et Margot « Lois Lane » Kidder) représente ce qui pourrait arriver de pire à des jeunes mariés qui viennent d’acheter une maison. Rien ne fonctionne et les questions d’argent pourrissent l’équilibre du couple. Il y a pas mal de scènes et de dialogues intéressants qui abordent ce sujet dont celle de la disparition de la liasse de billets, bien écrite, bien jouée et source de tensions.
Dans l’ensemble, le long métrage de Stuart Rosenberg n’est pas mauvais mais il reste tout de même assez inégal. Les effets ne sont pas toujours bien dosés, entre jump scares téléphonés (et un brin ridicule pour l’un d’entre eux) et passages nettement plus efficaces, comme les cauchemars qui hantent les nuits des Lutz. La durée n’est pas non plus bien maîtrisée, avec quelques longueurs ponctuées par les interventions fantomatiques. James Brolin et Margot Kidder offrent une solide interprétation…Rod Steiger en fait lui un peu trop en prêtre opposé aux forces du mal…
Dans les récits de hantise, il est coutume de dire que les maisons sont des personnages à part entière…et ici, c’est encore le cas ! Avec ses fenêtres particulières et les différentes façons dont elle est filmée et éclairée, la demeure impose une présence inquiétante. La véritable maison n’a plus cette apparence, elle a été repeinte et les lucarnes, qualifiées de « regard diabolique », ont été remplacées par des fenêtres de forme rectangulaire. Depuis l’affaire De Feo, la propriété est passée entre les mains de plusieurs acquéreurs…qui ne sont jamais restés très longtemps entre ses murs…