AVENGERS : INFINITY WAR (Anthony & Joe Russo)

En ce qui me concerne, il est sympa ce Infinity War mais je ne ressors pas aussi satisfait qu’après la vision d’autres films Marvel.

C’est le point fort du film qui lui fait aussi défaut. La trop grade profusion de personnages fait aussi qu’ils se marchent sur les pieds et peinent à respirer individuellement. Disons que les grands moments sont un peu engoncés dans une intrigue bourrée d’action. Et là, les « moments émotionnels forts » se comptent quand même sur les doigts d’une main. D’autant plus que le film en garde (trop?) sous le pied pour le prochain volet : la transformation de Hulk, la rencontre Cap/Stark, la relation Veuve Noir/Banner qui est soufflée lors d’une scène de quelques secondes à peine, tout comme la black order. Je ne parle pas de Captain America qui doit avoir deux phrases dans le film. Même les « moments propices » lancés pendant le film (Strange qui avoue qu’il laissera mourir Stark et Parker, Quill réagissant à la mort de sa bien aimée) trouve difficilement écho. Seul Thor parvient au bout de son arc narratif. Ce qui est d’autant plus surprenant que c’était le seul vengeurs qui était mal servi lors des deux précédents volets.

L’autre point qui me chiffonne, c’est clairement l’auto-indépendance du film, affichée par les auteurs avant même sa sortie (ils prenaient les deux derniers Captain America en exemple) et qui n’existe absolument pas. Si on reprend les exemples ci-dessus, c’est le premier film qui met en suspend un nombre important d’intrigues dont les plus attendues par les spectateurs et, ce, malgré une sérialisation très importante de la franchise dans sa globalité. En outre, ça ne me dérange pas. Je n’avais aucun mal à imaginer un Avengers à la sauce « Seigneur des Anneaux » dans sa portée épique mais le fait d’avoir communiqué dans le sens inverse (et probablement honnêtement de la part des Russo) fait que la fin arrive comme un cheveux sur la soupe. Un gros twist qui n’a pas forcément l’effet escompté alors que je m’étais fait cueillir par les précédents. Enfin, au moins, ils ont maintenant une raison de s’appeler les Vengeurs.

Pour conclure, il y a deux problèmes qui hantent le film. La première relève clairement d’une mauvaise communication de la part de la maison mère. La deuxième se fait sentir dans l’exercice sur lequel il repose, cet assemblage de nombreux héros (sorte de Avengers 1 survitaminé). C’est un problème mineur qui n’est imputable à personne, vraiment. Pas même aux scénaristes qui auront bien du mal à trouver un équilibre en jonglant avec 30 héros différents. Surtout que si le film se loupe sur l’individualisation, il tire sa carte en présentant des groupes hétéroclites aux dialogues (parfois) savoureux.

Je parais un peu critique comme ça, mais je précise quand même que j’ai passé un super moment devant l’écran. Thanos justifie le film à lui seul. Et si la portée du film empêche les héros de briller, le fait que le titan soit présenté comme le protagoniste principal fait sens. Il en fallait au moins un.

En aparté, je ne pense pas que la discussion entre Thanos et Stark confine à la prophétie. Je crois même qu’elle se suffit à elle-même. En somme, Thanos dit qu’il se reconnait en Stark, que la « fin justifie les moyens », et c’est suffisant.

Si DC/Warner tente, vainement et gauchement, de copier Marvel Studios, et si DC a aussi essayé de faire ses personnages « à la Marvel » avec le New52 (plus jeunes, plus nerveux, plus agressifs, moins confiants en eux et entre eux, avec plus de soucis personnels), je trouve que le REBIRTH est une réussite assez exemplaire, et clairement venue de nulle part.
Au point que Marvel court, maintenant, après, avec un Fresh Start qui se veut une réponse tardive, là où le one-shot Marvel Legacy faisait aussi office d’une reprise du one-shot DC REBIRTH, mais avec moins de réussite (faut dire aussi que des Prehistoric Avengers et des gemmes d’Infini comme intrigue, face au retour de Wally West, la reprise de la continuité et une grosse menace polémique, ça fait pâle figure).

Ces immenses talents, on les trouve à des périodes où l’éditorial les soutenait : soit parce que c’était Stan Lee lui-même, soit parce que Roy Thomas poussait ses poulains (Englehart sur Captain America, Starlin sur Captain Marvel, Wein et Cockrum sur X-Men…), soit parce que Shooter incitait ses équipes à aller au bout de leurs idées. Dans tous les cas et notamment dans cette dernière période (toute fin des années 1970 et début des années 1980), on remarquera aussi que les responsables éditoriaux étaient moins nombreux qu’aujourd’hui, géraient chacun moins de titres et suivaient les équipes créatrices de plus près (on remarquera qu’un gars comme Roger Stern voit son nom au générique en tant qu’editor pour au moins deux trucs mémorables, à savoir la saga du Phénix Noir chez les X-Men et Tony Stark alcoolique chez Iron Man : ça veut dire quelque chose).
Là encore, la comparaison entre le monde papier d’il y a trente ou quarante ans et le mondé cinéma d’aujourd’hui me semble instructive : dans les deux cas, on a des gens qui lisent les histoires en amont, qui prennent des décisions, qui encadrent leurs auteurs et qui réfléchissent au parcours de leurs personnages, non pas en créant des formes artificielles (à l’image de « l’invention » de cross-overs à partir de propositions ou de pitch, genre Fear Itself, Flashpoint ou Axis), mais en réfléchissant à la manière d’exploiter le matériel afin de le rendre vivant.
Cette « recette », c’est aussi une structure, un organigramme, des étapes de contrôle, un suivi en amont… Autant d’éléments susceptibles de faire fructifier les efforts des scénaristes et des réalisateurs, qui se trouvent au centre d’un cadre propice à tout ce qui a été relevé : le rythme, la caractérisation, l’humour, le sens de l’épique, la continuité…).
Vu de loin (genre, dans mon cas), tout cela donne simplement l’impression qu’il y a une boîte qui lit les scripts avant d’approuver le tournage, et pas l’autre. Et là encore, j’ai l’impression que ça répète ce qui s’est passé sur le papier il y a bien longtemps.

Jim

T’as clairement mis le doigt dessus Sylvain. Pour moi ça a fait mouche, et c’est probablement le seul film Marvel qui m’a fait éprouver toutes ces émotions. Là on les sent clairement en difficulté, et personne n’est là pour te sortir une vanne pourrie.

La recette était probablement utilisée depuis 10 ans, mais là ils ont rajouté le citron caviar, et ça change tout le goût.

Après, je comprends ce que dit Jack. Effectivement, même pendant la bataille du Wakanda, on voit que War Machine tire trois missiles et basta. Le Faucon, pareil. Beaucoup de monde à gérer, beaucoup de seconds couteaux, y compris Banner dans son armure. Ou alors il aurait fallu ajouter 30 min de baston. Mais franchement, j’ai trouvé mon pied ailleurs.

Et je citais Hitchcock: « Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film »

Je l’ai vu.

Et ça m’a déplut.

Non ?

Biiiiiiiiiien !!!
Pour une fois que ce n’est pas moi le méchant ! :slight_smile:

Vous m’avez cru?

Vous devriez savoir que j’aime tout,en général.

Héhé

Je me disais aussi

Pff, comme tu tues tous les ressorts dramatiques avec ton humour, alors!

Ah… Je suis déçu…

Et voila mon avis en vidéo :

J’en profite pour glisser l’avis d’autres youtubers cinéma qui n’y connaissent rien en comics permettant de découvrir l’avis de non connaisseur :
Le fossoyeur :

Durendal :

Les cousins font du cinéma :

Précisons que lui ne connais rien au cinéma également

Ah je t’avoue que n’y connaissons non plus pas grand chose, je ne peux pas trop le juger à ce niveau xD

oui mais toi t’es choupi avec ton béret et tes chats

Mes chats sont toujours choupis xD

Ton béret est choupi, lui aussi.
Et je découvre enfin qui se cache dessous. :slight_smile:

Chez Zoo, l’auteur de l’article sur les films n’a visiblement pas du tout aimé ce film :

Ça l’occupe. C’est bien. :slight_smile: