En ce qui me concerne, il est sympa ce Infinity War mais je ne ressors pas aussi satisfait qu’après la vision d’autres films Marvel.
C’est le point fort du film qui lui fait aussi défaut. La trop grade profusion de personnages fait aussi qu’ils se marchent sur les pieds et peinent à respirer individuellement. Disons que les grands moments sont un peu engoncés dans une intrigue bourrée d’action. Et là, les « moments émotionnels forts » se comptent quand même sur les doigts d’une main. D’autant plus que le film en garde (trop?) sous le pied pour le prochain volet : la transformation de Hulk, la rencontre Cap/Stark, la relation Veuve Noir/Banner qui est soufflée lors d’une scène de quelques secondes à peine, tout comme la black order. Je ne parle pas de Captain America qui doit avoir deux phrases dans le film. Même les « moments propices » lancés pendant le film (Strange qui avoue qu’il laissera mourir Stark et Parker, Quill réagissant à la mort de sa bien aimée) trouve difficilement écho. Seul Thor parvient au bout de son arc narratif. Ce qui est d’autant plus surprenant que c’était le seul vengeurs qui était mal servi lors des deux précédents volets.
L’autre point qui me chiffonne, c’est clairement l’auto-indépendance du film, affichée par les auteurs avant même sa sortie (ils prenaient les deux derniers Captain America en exemple) et qui n’existe absolument pas. Si on reprend les exemples ci-dessus, c’est le premier film qui met en suspend un nombre important d’intrigues dont les plus attendues par les spectateurs et, ce, malgré une sérialisation très importante de la franchise dans sa globalité. En outre, ça ne me dérange pas. Je n’avais aucun mal à imaginer un Avengers à la sauce « Seigneur des Anneaux » dans sa portée épique mais le fait d’avoir communiqué dans le sens inverse (et probablement honnêtement de la part des Russo) fait que la fin arrive comme un cheveux sur la soupe. Un gros twist qui n’a pas forcément l’effet escompté alors que je m’étais fait cueillir par les précédents. Enfin, au moins, ils ont maintenant une raison de s’appeler les Vengeurs.
Pour conclure, il y a deux problèmes qui hantent le film. La première relève clairement d’une mauvaise communication de la part de la maison mère. La deuxième se fait sentir dans l’exercice sur lequel il repose, cet assemblage de nombreux héros (sorte de Avengers 1 survitaminé). C’est un problème mineur qui n’est imputable à personne, vraiment. Pas même aux scénaristes qui auront bien du mal à trouver un équilibre en jonglant avec 30 héros différents. Surtout que si le film se loupe sur l’individualisation, il tire sa carte en présentant des groupes hétéroclites aux dialogues (parfois) savoureux.
Je parais un peu critique comme ça, mais je précise quand même que j’ai passé un super moment devant l’écran. Thanos justifie le film à lui seul. Et si la portée du film empêche les héros de briller, le fait que le titan soit présenté comme le protagoniste principal fait sens. Il en fallait au moins un.
En aparté, je ne pense pas que la discussion entre Thanos et Stark confine à la prophétie. Je crois même qu’elle se suffit à elle-même. En somme, Thanos dit qu’il se reconnait en Stark, que la « fin justifie les moyens », et c’est suffisant.