BATMAN & ROBIN (Joel Schumacher)

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REALISATEUR

Joel Schumacher

SCENARISTE

Akiva Goldsman

DISTRIBUTION

George Clooney, Arnold Schwarzenegger, Uma Thurman, Chris O’Donnell, Alicia Silverstone, Michael Gough, Pat Hingle…

INFOS

Long métrage américain/britannique
Genre : action/aventures
Année de production : 1997

« Sur Batman Forever, je tournais un film. Sur Batman & Robin, j’avais l’impression d’être dans une pub pour des jouets », dixit Chris O’Donnell (Dick Grayson/Robin). Une longue et très chère publicité pour des jouets, avec son budget de 160 millions de dollars…et ce n’est pas une exagération car le réalisateur Joel Schumacher est souvent revenu sur ses réunions avec les exécutifs de la Warner et les responsables de sociétés comme Walmart ou McDonalds. Des réunions qui n’avaient pas pour but de discuter de l’histoire (surtout pas), mais de toutes les possibilités de merchandising. Sur ce point bien précis, la Warner et ses partenaires n’étaient pas vraiment satisfaits du superbe Batman le Défi de Tim Burton (pas vraiment le genre de film qui pense d’abord à écouler des millions de jouets), Batman Forever a donc opéré une transition entre les Tim Burton (qui avait encore une participation, aussi limitée soit-elle, en tant que producteur) et le nouveau style de la franchise qui a éclaté pleinement (ça fait mal aux mirettes, cette Gotham fluo) dans Batman & Robin.

Terminée la noirceur, place à une légèreté qui, d’après Schumacher lui-même, vient principalement des vieux comics, ceux qui avaient déjà inspiré la série TV des sixties avec Adam West et Burt Ward. Les défenseurs du film voient d’ailleurs Batman & Robin comme un hommage au Bat-Show de 1966, mais ce n’était pas initialement voulu. Joel Schumacher et Akiva Goldsman ont travaillé en suivant la direction voulue par le studio, ce qu’ils ont regretté par la suite. L’aspect campy du Batman d’Adam West fonctionne en tant que produit de son temps…l’humour de Batman & Robin est forcé, avec des dialogues grotesques tellement appuyés qu’ils ont l’air de sortir tout droit d’une parodie de parodie de Jack Slater, le personnage joué par Schwarzenegger dans Last Action Hero.

Tout est donc exagéré dans Batman & Robin. Les costumes, les décors, l’ampleur des scènes d’action…et l’interprétation. D’après John Glover, qui joue le Dr Jason Woodrue (Floronic Man dans les comics), Joel Schumacher criait avant chaque scène « et n’oubliez pas que c’est un cartoon ! ». Presque tous les acteurs se sont au mis au diapason (il n’y a guère que Michael Gough, le fidèle Alfred, qui s’en sort encore plutôt bien). Chaque phrase de Mr Freeze (Arnold Schwarzenegger) n’échappe pas à une blague à deux balles et ce jusqu’à sa dernière scène avec Batman, ce qui ruine les aspects les plus touchants de son drame personnel (la maladie de sa femme Nora). Uma Thurman livre une composition hystérique en Poison Ivy et le troisième méchant, Bane, est réduit à sa plus simple expression, un gros crétin qui a du mal à aligner plus de trois mot d’affilée…

Du côté des héros, ce n’est pas non plus la joie. Parce qu’il était déjà engagé sur Le Saint, Val Kilmer n’a pas rempilé dans le costume de la Chauve-Souris. Mais il a été aussi confirmé que Joel Schumacher ne voulait plus travailler avec lui à cause de son comportement sur le tournage de Batman Forever. William Baldwin fut un temps envisagé et c’est finalement George Clooney qui a hérité du rôle, pour sa première expérience sur un blockbuster de studio (qu’il a tourné parallèlement à la série Urgences). Une expérience loin d’être mémorable pour l’acteur (qui n’a jamais manqué par la suite de dézinguer le film et sa prestation), qui a l’air aussi mal à l’aise en Bruce Wayne que dans sa combinaison de latex. Chris O’Donnell est insupportable et Alicia Silverstone, alias Batgirl, fait ce qu’elle peut avec un rôle très mal écrit (elle qui a du aussi supporter pas mal de choses nauséabondes à propos de sa prise de poids à l’époque du tournage).

Quand on creuse bien (très profondément, hein), il y a des choses intéressantes dans Batman & Robin (l’histoire de Freeze, le combat de Poison Ivy, la construction de la « Bat-Family »…tous ces éléments sont plus ou moins fidèles à certaines périodes des comics) mais la direction prise par la production n’a pas fait de bien à la potentielle efficacité de leur transposition à l’écran. Batman & Robin est un spectacle fatigant, tellement saturé de répliques stupides déclamées par des comédiens qui n’ont pas l’air d’y croire vraiment (surtout Clooney, avec son perpétuel sourire en coin même dans les moments supposés tristes) qu’il en devient vite grotesque.

L’échec aussi bien critique que financier de Batman & Robin a conduit à l’annulation d’un cinquième opus (Batman Unchained aurait enfin été l’occasion pour Schumacher de faire un film plus sombre, avec l’Epouvantail en vilain). Plusieurs projets ont ensuite circulé au début des années 2000 (des adaptations de Batman Beyond et de Batman : Year One, un Batman vs Superman par Wolfgang Peterson) avant le retour de l’Homme Chauve-Souris sur les écrans en 2005 dans Batman Begins, le premier volet de la trilogie de Christopher Nolan avec Christian Bale.

« tes suppliques me laissent de glace! »

Et n’oublions pas la mythique bat-carte de crédit :


« Je ne m’envole jamais sans elle. »

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La réplique de fou : « tu casses, tu paies »

Je n’ai jamais osé le revoir.

Mon film préféré quand j’étais gosse. Je l’ai revu quand j’étais adulte et je me suis dit que ma mère ou mon père me mettait du crack dans mon jus d’orange

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Ça reste une solution pour calmer les gamins.

Je me rappelle surtout de la prestation folle d’Uma Thurman en Poison Ivy… Bon, c’est parce que c’est une super-vilaine!

Dommage pour le film avec l’épouvantail. Il y aurait pu y avoir de bonnes scènes horrifiques.

Pas besoin de crack, la gnole locale suffit :smiley: et ce n’est pas illicite de s’en procurer :wink:

ginevra

Une des rares du casting à ne pas regretter sa participation à ce film, ce registre « camp » lui ayant permis de s’amuser.

Le gag, c’est que la tonalité du film est tout de même à des années-lumière-fluo de la série animée de la même époque…

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Tu as tout résumé, c’est un (trop) looOoong spot publicitaire pour faire vendre des jouets.

Rappelle-toi que tu parles à un Parisien.

Raison de plus, il a toutes les gnoles locales et mondiales à disposition… :smiling_imp:

ginevra

J’ai creusé très profondément, jusqu’à trouver du pétrole même, mais hélas je n’ai pas trouvé. :sweat_smile:
L’un des pires films des années 90. Même « Batman Forever » du même Schumacher, pourtant déjà bien gratiné dans son genre, passe pour une perle à côté.

J’ai essayé d’être un peu gentil. ^^
Mais il y a de temps en temps des efforts, foutus en l’air par la direction prise par la production. Nora Fries en animation suspendue, c’est une belle vision, triste…mais hélas la caractérisation de Freeze est tellement à côté de la plaque que ça ne va pas plus loin. Les motivations d’Ivy sont assez fidèles aux comics, mais Uma Thurman est en roue libre et souvent ridicule.
Bref, j’ai essayé d’être un peu gentil, mais ça reste une grosse daube, hein… :wink:

Ah, quelle année pour les CBM, 1997…Batman & Robin, Spawn (aïe), Steel (ouch)…il n’y a guère que Men in Black qui s’en est assez bien sorti, mais à l’époque quasiment personne ne savait que c’était une adaptation de comics. Et même si je le trouve sympa, il a du mal à supporter plusieurs visions…

Ah ouais, donc tes problèmes ne datent d’hier, quoi…
:wink:

Jim

Et pourtant, même pas un an après…Blade !

(bon après je vous avoue que je préfère largement le B&R aux films de Nolan)

Euh…je n’irais pas jusque là…^^

C’est parce que vous n’êtes pas des fous aventureux qui n’avaient que faire des normes. Libérez vos corps et vos tétons. Excitez vos popotins et dansez la macarena.

C’est autrement plus excitant que 3h00 soporifique d’un gus à qui on ne l’a fait pas et qui veut nous montrer qu’il est plus intelligent que toutes ces conneries de super-slip

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0FTThx2

Après pour revenir (très) rapidement sur les Nolan, je préfère le premier, Batman Begins. J’ai plus de mal (même s’il y a des choses qui me plaisent) avec les deux autres qui sont en effet interminables…

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