BLACK PANTHER (Ryan Coogler)

ça couvait peut être avant, aussi !

Va savoir

Bah, y a quand même une période d’incubation … donc si tu l’as chopé juste après, le film est innocent !

Va savoir bis repetita

C’est bon c’est fini Doctissimo ?

Quand Xavier Fournier sauve les meubles : http://www.xavierfournier.com/?p=6351&fb_action_ids=10215519237953590&fb_action_types=news.publishes

Xavier Fournier a également eu l’occasion d’évoquer un peu plus longuement le sujet sur France 5 : http://www.xavierfournier.com/?p=6357&fb_action_ids=10215532910375392&fb_action_types=news.publishes

Je sais plus où (ARTE, chez Elisabeth Quin, je crois), quelqu’un a dit que ce serait « le premier blackbuster de l’année », expression que j’ai trouvée savoureuse.

Jim

J’en sors. J’ai beaucoup aimé.
Je l’avoue et j’assume : je suis très client et fan du MCU, et grosso-modo je vois mal ceux qui ne supportent pas la formule du MCU apprécier ce Black Panther ; mais le film ne suit pas forcément à la ligne le programme « habituel » d’un film MCU, et ça fait aussi sa force.
Tourné uniquement sur le Wakanda, son rapport au monde et son rapport à soi, le long-métrage est finalement très politique, autant dans l’opposition entre T’Challa et Killmonger (différent de la BD sur la forme, mais similaire sur le fond, et qui porte en plus une orientation d’homme en colère très juste et pertinente), que dans l’opposition entre les deux mondes et valeurs qu’ils représentent.
Avec, en plus, un vrai travail sur le Wakanda, son organisation, son fonctionnement, ses traditions, sa technologie, bref en créant ce microcosme et en le faisant réellement fonctionner, ce Black Panther impressionne et me plaît beaucoup. Si le scénario a, quand même, plusieurs moments un peu « faciles » (plusieurs rebondissements, quand même), l’ambiance, l’environnement, et surtout les personnages permettent de lever ces obstacles.
Grâce, en effet, au casting général (les acteurs sont excellents, même si Killmonger est souvent plus intense que T’Challa lui-même), mais surtout à des personnages vraiment creusés et qui existent (avec, aussi, trois voire quatre femmes très fortes et primordiales, rare et très apprécié), qui osent diverger de leurs homologues de papier (Zuri, même si je ne supporte plus Whittaker ; Nakia, que j’ai observé longuement en craignant le pire ; Shuri, excellente divergence du personnage de base ; M’Baku, surprenant mais intéressant) le film fait monter la pression, la tension, et les rebondissements avec un dynamisme réel.

Beau, puissant, inspiré, finalement plus profond qu’on pouvait le penser, intelligent dans ses personnages, à défaut d’être original dans son intrigue, Black Panther est une vraie réussite - en plus d’être une vraie belle entrée d’un super-héros noir, entouré de héros et vilains noirs, sans besoin de blancs pour superviser (Ross est présent mais a un rôle d’allié, pas de sauveur ou de conseiller).
Un moment fort, et surtout un très bon moment du MCU. Vivement la suite.

Pareil, j’en sors et j’ai passé un super moment…comme souvent avec les films du MCU de toute façon. Je développe ça dès que j’ai le temps…

Eh bien, désolé, mais on n’a visiblement pas vu le même film.

Vision de l’Afrique à pleurer ; pseudo drame shakespearien ; charisme des acteurs en grève (Chadwick Boseman était mieux dirigé dans Civil War) ; histoire plate de chez plate ; action sans intensité dramatique ; enjeux intéressants mais réduits à leur plus simple et naïve expression ; bad guy qui ne peut forcément être qu’un négatif du héros (comme dans Iron Man 1, Ant-Man, etc.) ; Martin Freeman trop trognon ; des rhinocéros en armure de vibranium, supposés révolutionner l’art de la guerre moderne ; une jeune scientifique qui injecte un peu de peps dans un océan de fadeur, mais a) qui fait passer Tony Stark pour un bricoleur du dimanche et b) qui résume à elle seule la science du Wakanda (oh, les scénaristes… déjà que les labos décorés à l’africaine, ce n’est pas puissant).

À part les personnages féminins - à l’exception de la mère interprétée par une Angela Bassett qui joue une vitre - qui s’imposent joliment et un Andy Sirkis qui s’amuse, c’est chamallow. Je soupçonne Ryan Coogler d’être très whedonesque, parce que son écriture des rôles féminins est bien plus inspirée que celle des rôles masculins.

Bref. Après Civil War, je kiffais grave en pensant à Black Panther. On m’offre une Afrique Canada Dry digne d’une disniaiserie, un récit peu palpitant, le tout saupoudré d’une direction artistique peu inspirée.

Je salue Marvel pour sa comm.
Bien joué le coup du premier superhéros black.

Je ne suis pas aussi enthousiaste que les enthousiastes, ni aussi détracteur que le détracteur, mais j’en ressors tout de même bien content.
Je dirais que les structures « plant / pay-off » sont tout de même trop visibles (la seconde confrontation avec M’Baku amène une troisième en recourant non à des ficelles mais à des cordes de marine) et trop nombreuses, et que le fond de l’intrigue est sans doute trop similaire par rapport au Captain America : Civil War, auquel il se rattache ouvertement, mais à qui il emprunte la même colère du méchant et la même fin (intéressante au demeurant) où les deux ennemis contemplent l’horizon dans une espèce de compréhension mutuelle muette. C’est super chouette, mais on vient juste de le voir, c’est encore un peu trop frais, quoi.
J’aime bien les personnages, je suis ravi de contempler un casting noir car, comme Aragon, « j’aimais déjà les étrangères quand j’étais un petit enfant », je trouve effectivement les personnages féminins bien meilleurs, j’ai apprécié la séquence de casino « à la James Bond » mais pas trop, les scènes d’action m’ont bien plu (la poursuite à Busan est chouette), j’aime bien le questionnement politique sur la légitimité de l’autarcie (même s’il est entaché par le thème éculé du secret honteux, voir l’autre film cité plus haut), je trouve que M’Baku profite de meilleurs dialogues que Killmonger (qui est d’abord écrit comme un débutant avant d’être écrit comme un tueur, sans doute pour tromper le spectateur mais c’est un peu maladroit), bref, c’est loin d’être parfait, mais ça m’a bien emporté.
Rajoutons des décors vachement chouettes (j’ai apprécié les plans assez finauds de survol du pays, que ce soit la faune sauvage ou les bergers, qui composent une progression logique dans la couche de secrets du pays), une capitale qui est très jolie (mais qui a peut-être la maladresse de trop rappeler Hong Kong ou Singapour en miniature) et un design assez « sense of wonder » (ah, les postes de pilotage virtuels).
L’impression de voir un Civil War bis m’a un peu ennuyé, mais pas au point de gâcher la vision globale.

Jim

PS : Signalons deux séquences post-génériques. Qui n’apportent pas grand-chose au tableau d’ensemble, avouons-le, mais qui plantent quelques graines pour l’avenir (des petites graines…).

Ouais… Même ça, ils l’ont raté.

Bah alors t’es chonchon ?

Développe.

Je pense qu’il se demande si tu es ronchon. Genre, plus que d’habitude, quoi…

Jim

Même pas.
Je suis surtout trèèèèèèèès déçu.

Si mais comme souvent, nous ne sommes, à quelques exceptions près, pas sur la même longueur d’onde…:wink:

Et tu détractes sur quoi alors ?

Ben, tu vois, je ne suis pas sûr que l’argument black balancé à toute les sauces soit le meilleur à mettre en avant quand on parle de ce film. « Le premier film avec un héros noir », « le film avec le plus de noirs dedans »…
Ça se passe en Afrique. Encore heureux que le cast soit black !

J’ai l’impression que les médias parlent d’un film de Spike Lee. Mais ce n’est qu’un blockbuster qui ne dit pas grand-chose des souffrances des noirs américains (ce n’est pas le sujet, ok, mais Marvel joue avec ça par la bande) ou de l’Afrique.

Que la symbolique du film soit forte aux États-Unis, je comprends. Avec ce qu’ils mangent depuis l’élection du gros tas de merde… Pour le reste, c’est très plat et binaire au niveau du discours.