BOMB-X t.1-2 (Vincent Brugeas / Alexis Sentenac, Brice Cossu, Ronan Toulhoat)

Certes, avec des pages moins denses (ce qui me fait penser que c’est peut-être une volonté de Toulhoat aussi) et des intros de chapitres qui filent pas mal d’infos.
Mais faudrait voir si un 70 ou 80 pages chapitré, ça ne lui irait pas.

Jim

Je trouve que c’est très franco belge, le concept du tome 1 qui fait l’intro de l’intro en gros.

Hum … tu veux qu’on parle des comic books ?

L’avantage du comicbook et du manga même, c’est que t’as plusieurs chapitres dans un TP donc t’as pas le même souci et même si on parlait de VO, dans un cas t’as la suite le mois suivant et l’autre la semaine suivante, donc le côté feuilletonnant passe mieux, quand dans la FB tu te tapes un an d’attente.

C’est vraiment ce rythme qui fait la différence.

Jim

Ouais. Parce qu’attendrre le 6eme episode de Bendis dans Avengers pour savoir s’il y aura du yaourt au dessert… ça fait long quand même.

T’exagères pas un peu la ? Non ? Non mais sérieux quoi… Il fallait attendre le dernier épisode du 5eme arc pour le savoir.

peut être, je ne le disais pas en tant que « spacialiste » vu le peu que je lis, mais c’est surtout l’impression que j’ai eu sur les 4/5 dernières bd FB que j’ai lues

Jim a plus de connaissance en vieilleries FB que moi et faut dire, qu’avant, les histoires n’étaient pas construites de cette manière (album autonome, pré-publication dans des périodiques, etc…), mais je me demande quand même si ce n’est pas un phénomène récent (et quand je dis récent, je parle en fonction de l’existence du francobelge)

Je crois qu’on ne savait pas à ce moment-là s’il y avait du coulis.

Ah oui c’est pas faux.

Hm défini ton récent ? J’essaie de creuser et il me semble que le 1er lanfeust avait le même souci sauf que j’ai lu genre les 5 premiers d’un coup donc pas marquant en termes de frustration.

Attends, c’est pire encore quand tu attends le 6e épisode de Bendis dans Avengers pour savoir… qu’il n’y aura pas de yaourt au dessert !

De tout temps, en fait.
Dans les années 1970 et 1980, les éditeurs se targuaient de fournir de belles planches, un produit « d’auteur », là où les bandes dessinées américaines et italiennes (la production italienne était moins décriée pour deux raisons : d’une part elle n’était pas victime de l’anti-américanisme qui régnait sur l’édition à l’époque, et d’autre part certains éditeurs avaient déjà promu un Pratt, un Manara ou un Serpieri au rand d’auteur, là où les efforts de Bharusha pour faire de même avec quelques auteurs américains étaient regardés de haut ou bien servaient de contre-exemples pour dénigrer le reste de la production mainstream) se contentaient de faire « du commercial ».
Bon, on se doute bien que c’était surtout une manière de dénoncer la concurrence à peu de frais. Surtout qu’à l’époque, les éditeurs principaux (Dupuis, Dargaud, Casterman…) avaient leur revue de prépublication. Donc ils pouvaient fournir une dose hebdomadaire aux lecteurs, donc faire « du commercial ». Aujourd’hui, les revues ont disparu, mais la pratique a demeuré.

(Il est d’ailleurs étonnant de voir tout ce qui a demeuré alors que le modèle qui en a fixé les règles a disparu : les grandes planches, par exemple, c’est lié au fait que les revues étaient calquées sur les hebdomadaires populaires de l’époque, donc elles étaient imprimées sur des formats voisins, pour exister dans les kiosques. Et ces pages, il fallait les remplir. D’où le grand format et le nombre de cases ; de même, le mode de paiement, l’avance sur droit étant hérité du fait que les auteurs étaient payés pour la parution en magazine, l’intéressement aux ventes de l’album étant calculé dans un deuxième temps ; enfin, la périodicité des albums était estimée en fonction de la rapidité d’exécution, mais s’ils avaient eu moins de cases à dessiner, ils auraient pu sortir des albums plus fréquemment ; même le cartonnage est un héritage de l’ancien temps, c’était la « récompense » pour les séries porteuses (ou celles qu’appréciaient le patron) la norme étant la couverture souple. Tout ce modèle repose sur l’existence de revues qui, étrangement, ont disparu… mais le modèle perdure…)

Le poids de ce modèle est tel que cela impacte la gestion de carrière des auteurs. Par exemple, dans le cas du tandem Brugeas / Toulhoat, on note qu’ils lancent Cosaques et Tête de Chien, qu’ils participent à Bomb-X, qu’ils donnent une suite au Roy des Ribauds… On se doute qu’ils ont une boulimie de travail et qu’ils battent le fer tant qu’il est chaud, mais, sans préjuger de ce qu’ils pensent parce que je ne les connais pas, je me dis qu’ils voudraient peut-être finir un projet avant d’en commencer un autre, et que c’est peut-être leur manière de répondre aux sollicitations des éditeurs qui souhaite conserver le modèle de l’album à suivre décrit plus haut.
Ce tandem pourrait fournir des albums plus souvent dans une sorte de suivi, afin de clore un projet et d’en lancer un autre. Mais le fait de travailler sur plusieurs séries en même temps me semble une manière de s’adapter à un modèle économique (et de distribution) qui n’a pas évolué, qui, lui, pour le coup, ne s’est pas adapté.

Jim

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Heu … on peut taper sur Lanfeust, mais l’intro est tout de même plus dense que pas mal de choses qui sont sorties depuis.
Moi, j’ai commencé ça assez tard (je dirai 2002), et je n’avais pas l’impression de m’être ennuyé dans le premier album. J’avais hâte de lire la suite surtout (bon, je m’étais sevré de FB depuis plusieurs années, à l’époque).

C’était un skrumble en fait !

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Je dirais que c’est fin des années 1980, début des années 1990. Ça correspond à deux choses : d’une part le développement d’un format plus grand (à l’initiative de Delcourt et Soleil, qui montrent une volonté de sortir du modèle classique) et d’autre part une certaine forme de décompression lié à la construction de récits en plusieurs tomes. Vortex, de Stan & Vince, est pensé comme une série, dans la logique d’émancipation du modèle de la revue. Un des grands exemples de décompression, c’est le premier tome de Yiu, en 1999.
Tout ça, c’est toute une décennie à sortir du carcan de ce que Menu avait appelé le « 46CC ». Et petit à petit, les scénaristes ont demandé plus de pages, les dessinateurs ont senti le besoin d’avoir plus de place pour raconter, etc etc.

Pour Lanfeust, je trouve que c’est encore sur le modèle classique. C’est dense, très rapidement présenté, assez bavard aussi, ce qui fait vivre les personnages. C’est un peu le modèle Goscinny, mais modernisé.

Jim

Faudrait que je le refeuillette alors, j’ai le souvenir d’une frustration et d’avoir lu direct le 2nd tome.

Oué donc ça fait un moment

Euh, Lanfeust, c’est récent.

D’ailleurs, soyouz disait :

et quand je dis récent, je parle en fonction de l’existence du francobelge

Trente ans, comparés aux plus de 120 ans de la BD, c’est récent.

Tori.

Après, pour autant, tu oeux avoir des diptyques ou triptyques avec de la densité.
Je pense aux collec du genre 1800, Jour J ou tiens, on peut ne pas aimer mes les récits de Thierry Gloris ne font pas que faire du tome 1.

Ah j!oubliais. J’ai l’impression que La Cagoule ne rentre pas dans cette « critique ».

Quelqu’un comme Jean-Luc Istin a une approche assez classique de la bande dessinée. La décompression, c’est pas pour lui.

Jim

Et la pression ?