BONNES FUNERAILLES, AMIS, SARTANA PAIERA (Anthony Ascott)

REALISATEUR

Giuliano Carnimeo (alias Anthony Ascott)

SCENARISTES

Roberto Gianviti & Giovanni Simonelli

DISTRIBUTION

Gianni Garko, Daniela Giordano, Ivano Staccioli, Helga Liné…

INFOS

Long métrage italien/espagnol
Genre : western
Titre orginal : Buon funerale amigos!.. paga Sartana
Année de production : 1970

Sartana est un héros de western spaghetti apparu pour la première fois dans Se incontri Sartana prega per la tua morte de Gianfranco Parolini en 1968 (tout simplement Sartana en V.F.). Ce film qui a rencontré un certain succès a été suivi de quatre suites sorties sur une période de 2 ans. Ces quatre longs métrages ont été réalisés par Giuliano Carmineo (plus connu sous son pseudonyme américanisé Anthony Ascott), un familier du genre déjà croisé dans ces colonnes à l’occasion d’un billet sur Quand les colts fument…on l’appelle cimetière.
À une exception près (le deuxième film, C’è Sartana… vendi la pistola e comprati la bara!, traduit en France sous le titre Django arrive, préparez vos cercueils…oui, il y en a qui se sont emmêlé les pinceaux sur ce coup là), le personnage a été incarné par le comédien italien né en Croatie Gianni Garko.

Garko avait déjà interprété un cow-boy prénommé Sartana dans Les Colts de la Violence en 1967, mais ce Sartana en particulier était un personnage un peu louche, frère peu scrupuleux du héros. Ce western ayant connu un petit succès, un producteur italien engagea alors Garko pour camper un pistolero du même nom, mais qui serait cette fois-ci le héros du film. Garko sera Sartana quatre fois, dans Sartana, dans Le Fossoyeur, dans Bonnes funérailles, ami…Sartana paiera et dans Una nuvola di polvere… un grido di morte… arriva Sartana (je n’ai pas retrouvé le titre français, là). Cette première série conserve une certaine continuité (à part celui avec George Hilton dans le rôle-titre bien sûr), avec un Sartana qui conserve les mêmes spécificités et reste constant dans son look et ses méthodes.
Sartana reviendra par la suite dans une bonne dizaine de pelloches, qui capitaliseront sur le succès des Gianni Garko, sans vraiment parvenir à y arriver. L’acteur principal change quasiment à chaque fois et Sartana rencontre d’autres figures du western spaghetti, comme Django et Trinita (mais pas de Franco Nero et Terence Hill à l’horizon).

Bonnes funérailles, amis…Sartana paiera est donc le quatrième Sartana et le troisième avec Gianni Garko. Au début de l’histoire, Sartana assiste à l’assassinat d’un prospecteur, Benson. Il se rend ensuite à la ville d’Indian Creek et y rencontre Abigail, la nièce de Benson, et se propose de lui racheter le terrain qu’elle vient d’hériter. Mais ce terrain attise les convoitises, celles du banquier Hoffman et de Lee Tse Tung, le propriétaire d’une maison de jeux…

Autant le dire tout de suite, cette intrigue n’est pas toujours très bien ficelée. Les scénaristes ont du mal à maintenir l’intérêt sur la durée et les motivations des différents protagonistes de l’histoire ne sont pas toujours clairement bien définies. Contrairement à Quand les colts fument…on l’appelle cimetière, plus punchy, la réalisation de Anthony Ascott est ici un peu moins assurée et son film souffre de quelques chutes de rythme.

Si le film ne manque pas d’intérêt, c’est surtout grâce à sa tête d’affiche et sa caractérisation de Sartana. Gianni Garko a d’ailleurs pleinement participé à son développement, en insistant sur sa ruse, sa psychologie et son côté manipulateur. Toujours tiré à quatre épingles, Sartana est bien évidememment une fine gâchette et est un peu le James Bond de l’Ouest puisqu’il utilise des gadgets, comme des montres-miroirs et des jeux de carte aux bords coupants. Il a aussi la particularité d’apparaître et de disparaître à n’importe quel moment, traverse les gunfights sans broncher et anticipe toutes les actions de ses ennemis. Ce qui pourrait paraître comme des facilités scénaristiques désamorçant le suspense assure en fait un divertissement très bande dessinée dans l’esprit, ce qui se révèle souvent savoureux (il y a quelques gags vraiment très sympas) malgré les faiblesses du scénario et de la mise en scène.

Bonnes Funérailles, amis… se distingue aussi par ses personnages féminins au fort tempérament, campées par Daniela Giordano (Vendredi Sanguinaire) et Helga Liné (Kriminal). La musique est l’oeuvre de Bruno Nicolai, ami, élève et collaborateur régulier de Ennio Morricone, à l’aise sur tous les genres et particulièrement très bon sur le western (on le retrouve aussi, entre autres, sur des Corbucci et des Sollima).
Bref, un bon western spaghetti, qui sait souvent faire oublier ses défauts grâce à la qualité de son interprétation et à son charismatique personnage principal.