REALISATEUR
Giuliano Carmineo
SCENARISTES
Elisa Briganti, Dardano Sachetti et José Truchado
DISTRIBUTION
Robert Iannucci, Alicia Moro, Luciano Pigozzi, Fernando Bilbao, Venantino Venantini…
INFOS
Long métrage italien/espagnol
Titre original : Il giustiziere della strada
Genre : action/science-fiction
Année de production : 1983
Ah, le post-apo italien. Des carrières de pierres à perte de vue (décor low-cost idéal pour représenter la fin du monde civilisé…oubliez la cité futuriste que l’on distingue sur le poster ci-dessus, elle n’existe que dans l’imagination du dessinateur)…des hordes de barbares qui ne pensent qu’à violer, piller et tuer (et pas toujours dans cet ordre)…des défilés de bagnoles poubelles customisées…des distributions anémiques (parce que plus, ce serait trop cher…et puis c’est la fin du monde, hein…), quelques acteurs et une poignée de figurants engoncés dans des costumes chopés dans les friperies du coin…des héros forcément solitaires et forcément désabusés…
Ce sous-genre de la S.F. ne s’est jamais remis de la sortie du génial Mad Max 2 de George Miller au début des années 80 et le cinéma d’exploitation italien s’en est emparé pour livrer des déclinaisons plus ou moins inspirées (enfin, surtout moins) au kilomètre, avec des titres aussi évocateurs que Les Nouveaux Barbares, 2019 après la Chute de New York, 2020 Texas Gladiators ou encore Les Rats de Manhattan de ce vieux tâcheron de Bruno Mattei.
Le long métrage de Giuliano Carmineo (signé sous le pseudonyme de Jules Harrison) n’essaye même pas de cacher son statut de gros rip-off fauché de Mad Max 2. Rien que le titre italien, Il giustiziere della strada, c’est-à-dire Le Justicier de la Route, évoque le titre international du second volet de la tétralogie Mad Max, Road Warrior (Le Guerrier de la Route). Mais comme le principal protagoniste du film, un « sous-Mel Gibson » qui répond au doux nom d’Alien (!) n’a pas grand chose d’un justicier, le distributeur français a préféré traduire le titre U.S. avec Les Exterminateurs de l’An 3000.
Le titre n’est pas le seul point commun. On retrouve également une petite communauté, qui tente ici de survivre dans un monde où les réserves d’eau se sont amenuisées; des courses-poursuites pour mettre la main sur le dernier camion-citerne rempli d’eau (chez George Miller, c’est de l’essence)…et même le chef des maraudeurs, un chauve qui s’appelle Crazy Bull, est habillé comme Wez (Vernon Wells), le bras droit d’Humungus dans Mad Max 2.
Comme souvent dans le bis italien, plusieurs scénaristes (ici 3) se sont succédé à la photocopieuse, dont le prolifique Dardano Sachetti, qui a aussi bien travaillé sur des gros nanars (Ironmaster, la Guerre du Fer) que pour les maestros de l’horreur qu’étaient Mario Bava (La Baie Sanglante) et Lucio Fulci (L’Au-Delà).
S’il est loin (mais alors très loin) d’être un George Miller, le réalisateur Giuliano Carmineo (notamment auteur d’un bon petit western chroniqué dans ces colonnes, Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera) est assez généreux dans la tôle froissée et organise avec les moyens du bord des affrontements nerveux aux allures de demolition derby.
Moins brutale que certaines des autres productions de cette période (même le final est assez niais)…mais tout aussi mal jouée…, Les Exterminateurs de l’An 3000 réserve aussi quelques sympathiques touches nanardesques, comme le gamin sidekick au bras bionique (idéal pour faire d’une petite pierre une arme fatale) et une usine pleine de pièges mortels gardée par des mutants qui ont trop abusé des U.V. !