Des Souris et des Hommes…un roman qui m’a marqué plus jeune et que j’ai lu après avoir vu le film de Gary Sinise sorti en 1992. Je me dis d’ailleurs souvent qu’il faudrait que je le relise, ça fait longtemps…
Excellent ce roman ! Je l’ai lu cinq fois ! (je sais, je suis dingue)
Dans La Planète des Singes, Pierre Boulle livre une fable dystopique où le regard critique sur l’humanité passe par un renversement saisissant : une planète où les rôles entre hommes et singes sont inversés. L’astronaute Ulysse Mérou, accompagné de deux compagnons, atterrit sur Soror, un monde semblable à la Terre mais dominé par des singes qui parlent, raisonnent et gouvernent, tandis que les humains y sont réduits à un état primitif et animal.
Au fil des révélations, le roman explore la fragilité de la civilisation, les dangers de l’arrogance scientifique et la relativité de l’intelligence. Le retournement final, où Ulysse découvre que Soror n’est qu’un reflet de l’avenir de la Terre, marque un sommet dans l’art de la science-fiction philosophique.
Boulle nous invite, à travers cette allégorie acerbe et visionnaire, à questionner notre rapport à l’évolution, à la culture et à notre propre humanité.
Prince, la totale de Benoît Clerc est une plongée monumentale dans l’œuvre musicale de l’icône légendaire, Prince. Chaque album, de ses débuts avec For You (1978) à ses créations posthumes, est décortiqué avec une précision remarquable. Plus de 600 chansons, y compris les raretés et les morceaux restés dans l’ombre, sont explorées dans leur contexte de création, leur signification et leur impact.
Clerc met en lumière le génie protéiforme de Prince, son indépendance artistique et son influence incommensurable sur la musique moderne. Ce livre se veut autant une biographie musicale qu’un hommage vibrant à un artiste inclassable, invitant les fans et les curieux à redécouvrir l’étendue de son génie à travers ses compositions. Un ouvrage exhaustif et passionnant pour tous les amoureux de la musique et de l’artiste.
Les Aventures d’Arthur Gordon Pym est le seul roman de l’écrivain Edgar Allan Poe. Récit d’exploration et d’épouvante, il narre les mésaventures du jeune Arthur Gordon Pym, embarqué clandestinement à bord d’un baleinier. Entre mutineries sanglantes, naufrages, et confrontations avec les mystères des terres australes, le roman explore les frontières de l’inconnu, teinté d’angoisse et d’émerveillement.
Dans une prose dense et captivante, Poe mêle réalisme maritime et fantastique, culminant dans une quête mystérieuse vers le pôle Sud. La fin énigmatique, volontairement ouverte, laisse le lecteur entrevoir des abîmes symboliques, faisant de cette œuvre un chef-d’œuvre de l’imaginaire et une source d’inspiration pour d’autres auteurs comme Jules Verne ou Lovecraft.
Necronomicon (Bragelonne, 2012) est un recueil fictif inspiré de l’univers de Lovecraft, mais il ne correspond pas à l’ouvrage mythique qu’évoque l’écrivain dans ses récits. Il se compose de plusieurs parties distinctes, chacune présentée avec un type de police différent, offrant ainsi un Necronomicon enrichi par des documents historiques, des rituels occultes et des récits apocryphes.
Le livre est divisé en plusieurs sections, dont la deuxième contient le Necronomicon d’Abdul Alhazred, l’Arabe dément, auteur fictif de ce grimoire maudit. Ce texte aborde des sortilèges et des connaissances interdites, qui ont conduit ceux qui l’ont utilisé à la folie ou à la mort. Vient ensuite un livre des sorts, détaillant des incantations et rituels capables d’invoquer des forces surnaturelles, avec des notes sur leurs effets, souvent dévastateurs.
La section suivante aborde les portes, des passages mystérieux permettant d’accéder à d’autres réalités ou dimensions, souvent dangereuses pour ceux qui cherchent à les franchir. Enfin, le recueil inclut l’introduction d’un personnage fictif, Simon, un « éditeur » anonyme, qui documente l’histoire de ce livre maudit. À travers ses récits, les lecteurs découvrent les effets des livres et des rituels associés, ainsi que des événements liés à ce Necronomicon au cours des siècles (il cite même Lovecraft).
Bien que cet ouvrage ne propose pas de récits narratifs classiques, il se compose de notes et de réflexions sur les usages du Necronomicon, faisant office de « documentaire » occultiste. Simon, en tant que figure d’historien fictif, fournit des détails datés et précis, accentuant l’illusion d’authenticité de ce livre, qu’on lit en première section. Le tout est soutenu par une bibliographie, probablement elle aussi fictive, et confère à l’ensemble une atmosphère inquiétante et mystérieuse, rendant hommage à l’univers de Lovecraft tout en restant une œuvre en soi.
Comics et Contre-culture de Jean-Marc Lainé explore avec passion et érudition la manière dont les comics ont traversé, influencé, et parfois même défié les courants sociaux, politiques et culturels des XXᵉ et XXIᵉ siècles. À travers ses pages, Lainé dissèque la relation tumultueuse entre super-héros, artistes rebelles et mouvements contre-culturels, tout en mettant en lumière les mutations du médium, des marges aux blockbusters hollywoodiens.
Sorte de road trip historique à travers l’Amérique des idées, ce livre plonge dans les grands tournants de la société : de l’émergence des comics comme exutoire face aux crises, jusqu’à leur appropriation par des générations de lecteurs engagés. Avec des anecdotes savoureuses et un esprit critique affûté, Lainé nous montre comment les capes, collants et discours des héros masqués reflètent – ou questionnent – notre monde.
Je ne l’ai pas encore terminé (on ne rigole pas, hein ?!), mais je peux déjà le recommander. C’est un peu comme un bon comic-book : dès les premières pages, vous êtes happé, même si vous ne savez pas encore si le héros triomphera. Mais une chose est sûre : Jean-Marc Lainé maîtrise son sujet comme un Stan Lee du commentaire social, et chaque page vous fait sourire, réfléchir, ou hocher la tête en mode « Ah ouais, pas faux, ça ! ». Bref, un livre aussi instructif qu’agréable, à dévorer comme une série qu’on ne veut pas binge-watcher trop vite pour en profiter pleinement.
J’ai dû le lire cinq fois plus.
L’un des premiers (peut-être le premier) gros roman que j’ai lu. Le premier que j’ai lu en anglais, également.
Tori.
Je l’ai acheté il y a quelques années, et je ne l’ai pas encore terminé non plus.
Pourvu que l’auteur n’en sache rien.
Tori.
Parce que c’est quand même le seul écrivain dont j’ai lu tous les bouquins, je vais terminer les derniers jours de ce sujet avec mes Stephen King préférés…et je commence cette sélection avec Différentes Saisons…parce que Le Corps (Stand By me), Un Elève Doué et Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank (Les Evadés) font partie de ses histoires les plus fortes…
Et il en a écrit quelques-uns !
Tori.
17 décembre
1er tome de la trilogie des Enfants du désastre et devenu aujourd’hui 1er tome d’une saga familiale couvrant tout le 20ème siècle, Au revoir là-haut est un coup de maitre pour un romancier qui avait jusque là arpenté les genre policier.
Deux anciens soldats, dont l’un devenu une gueule cassée, vont monter une énorme arnaque en vendant à des mairies des monuments au morts tout à fait fictifs. Vont graviter autour d’eux des membres de la haute bourgeoisie et ceux des classes populaires. Tour à tour brillant, malicieux, drôle et tragique, Au revoir là-haut est une formidable histoire que, chose rare, l’adaptation ciné transcende.
18 décembre
Presque 10 ans après Au revoir là-haut, nous retrouvons Madeleine Pericourt. De personnage secondaire (elle était la sœur d’Edouard, gueule cassée et maitre arnaqueur) elle passe principal au moment du décès de son père et de la tentative de suicide de son petit garçon. Ces événements seront le début d’une série de malheur la voyant perdre sa fortune à la suite de manipulations de son entourage. Mais quand elle découvre la raison de la tentative de son fils, la vengeance se met en place.
Revenge story incroyable, Couleurs de l’incendie dépend cette époque où tout les germes de la Seconde Guerre Mondiale et de la collaboration française se mettent en place, où les faibles se font marcher dessus par les forts. Seuls compte alors la lutte clandestine et les armes de fourbes. Ce qui en fait un roman très jubilatoire pour qui à envie de voir sur l’échafaud un paquet de connard.
Mon préféré de la trilogie, lu d’une traite. C’est digne du Comte de Monte-Cristo.
19 décembre
Après l’entre deux-guerre, passe à la drôle de guerre. On y suit deux soldats chargés de s’occuper des prisonniers à qui ont fait quitter Paris, un individu à l’identité flou capable d’être médecin, avocat, chargé de propagande ou religieux et puis il y a Louise Belmont la petite fille d’Au revoir la-haut qui tente de comprendre son passé alors que tout son futur est en passe d’être détruit par la guerre.
Alors que la précédente histoire courrait sur plusieurs années, Miroir de nos peine va quand à lui se focaliser sur une courte période et raconter le périple de personnages entre le mois d’avril et le mois de juin 1940. De récit de vengeance, on passe au road-movie (si je puis dire) avec toujours cette maitrise dans la fusion du tragique et du comique.
Et pour aujourd’hui
1er tome de la série Les années glorieuses dans laquelle Lemaître veut décrire les fameuses Trente glorieuses. Changement sur la forme également puisque les protagonistes sont la famille Pelletier. Les parents Louis et Angèle vivent à Beyrouth et s’occupent d’une savonnerie prospère et voient leurs enfants partir chacun vivre leur vie. L’ainé Jean part tenté sa chance à Paris, le cadet, François également, pour devenir (en secret) journaliste, Etienne part à Saïgon dans l’espoir de retrouver son amant et Hèlene, la dernière, se morfond et cherche aussi à partir.
Débutant en 1948, on suit donc toute cette famille à la fois en France, au Liban et dans l’Indochine Française. L’occasion pour Lemaître de mettre en lumière une histoire coloniale et financière peu connu. S’il s’agit d’une premier tome d’une nouvelle série, il s’agit aussi d’un nouveau tome d’une vaste saga familiale du XXème siècle que Lemaître à l’ambition de créer en s’inspirant de Zola. En effet parmi les multiples secret cultivé par les membres de cette famille, il y en a un qui est tout de même révélé à tous : Louis Pelletier est en fait Albert Maillard, l’ancien soldat qui est arrivé à amasser une petite fortune en vendant des monument aux morts fictifs dans Au Revoir La-haut.
Je vous avoue que j’étais déjà capté par le roman mais cette révélation à laquelle je ne m’attendais pas et qui est pourtant si logique m’a enthousiasmé.
Et j’ajouterai que j’aime beaucoup les adaptations BD.
je m’en sers régulièrement.
2001 : L’Odyssée de l’Espace d’Arthur C. Clarke est une œuvre mythique qui mêle science-fiction, exploration spatiale et questionnement sur l’origine de l’humanité. Publiée en 1968 en parallèle du film de Stanley Kubrick, ce roman se distingue par ses vastes thématiques, notamment l’évolution humaine, l’intelligence artificielle et la rencontre avec des entités extraterrestres. L’intrigue suit l’équipage d’un vaisseau spatial en mission vers Jupiter, après la découverte d’un mystérieux monolithe noir, qui semble être un artefact alien.
Depuis la sortie du film, le monolithe est devenu un symbole incontournable dans la culture populaire, souvent utilisé pour évoquer des concepts d’évolution, de mystère et d’inconnu. Notons d’ailleurs qu’une différence notable entre le film et le livre réside dans la nature du monolithe : dans le livre, il est décrit comme transparent, une caractéristique absente du film de Kubrick, où il est noir et impénétrable, renforçant l’aspect de mystère et de fascination autour de cet objet énigmatique.
Le monolithe, qui incarne cette idée d’entité supérieure, apparaît même dans d’autres œuvres de la culture populaire. Il est, par exemple, une référence marquante dans Le Grand Pouvoir du Chninkel, une bande dessinée de Jean Van Hamme et Grzegorz Rosiński, où un monolithe mystérieux et imposant joue un rôle central dans l’intrigue et dans la quête du héros. Cet hommage montre à quel point l’imagerie du monolithe est devenue iconique, traversant différentes formes de narration et résonnant avec l’idée d’une influence divine ou extraterrestre qui guide l’évolution des civilisations.
À travers cette œuvre, Clarke invite le lecteur à réfléchir sur l’avenir de l’humanité et son rôle dans l’univers, tout en utilisant des éléments de science-fiction qui restent pertinents même des décennies après sa publication. De nombreuses références à ce monolithe noir continuent de nourrir l’imaginaire collectif, tant dans les œuvres dérivées que dans les discussions philosophiques sur le destin de l’humanité.
Fight Club, écrit par Chuck Palahniuk en 1996, est un roman qui s’inscrit dans la culture de la contre-culture des années 90, abordant des thèmes profonds de violence, d’aliénation, de masculinité et de quête d’identité. L’histoire est racontée à la première personne par un narrateur sans nom, qui mène une vie monotone et dénuée de sens, travaillant dans une compagnie d’assurances et souffrant d’insomnie chronique. Cherchant un moyen de se libérer de sa vie d’anxiété et de frustration, il finit par créer un groupe clandestin de combats : Fight Club.
Le protagoniste rencontre Tyler Durden, un homme charismatique, anarchiste et radical, avec qui il fonde ce club où des hommes se battent physiquement pour se libérer de leurs frustrations et ressentiments. Ces combats brutaux deviennent un moyen pour eux de se reconnecter à une forme de virilité primitive et de se libérer des chaînes de la société de consommation moderne. Ce club, qui débute dans une simple cave, se transforme progressivement en une organisation secrète plus dangereuse et plus extrême, connue sous le nom de Projet Chaos, cherchant à perturber et à démanteler les structures sociales et économiques de la civilisation.
Le roman, à la fois choquant et satirique, critique la superficialité de la société moderne et l’obsession de la consommation. À travers la relation entre le narrateur et Tyler Durden, Palahniuk explore l’idée de la masculinité perdue et la quête de sens dans un monde où les hommes sont souvent réduits à des rôles de consommateurs dociles. Fight Club interroge la notion de pouvoir, de liberté individuelle et la manière dont la violence, aussi cathartique soit-elle, peut devenir une forme de destruction collective.
Le twist final du roman, qui révèle la véritable nature du narrateur et de sa relation avec Tyler Durden, est l’un des plus célèbres dans la littérature contemporaine, donnant à l’histoire une profondeur psychologique inattendue. Palahniuk réussit à surprendre, déstabiliser et captiver le lecteur, tout en offrant une réflexion sombre sur l’autodestruction, la recherche de l’identité et la quête de sens dans une époque où la réalité et l’illusion se mélangent souvent.
En résumé, Fight Club est une œuvre provocante et radicale qui explore les aspects les plus sombres de la psychologie humaine et de la société contemporaine. Un roman qui pousse à réfléchir sur les mécanismes de la violence, du consumérisme et de l’identité masculine, tout en offrant une critique acerbe du monde moderne. C’est une lecture intense, choquante et profondément perturbante qui questionne la nature du pouvoir et de la liberté dans une société déshumanisante.
Deuxième volume de la série Les Années glorieuses. Celui-ci met principalement en avant la benjamine de la famille Pelletier, Hélène, devant à la fois gérer son 1er grand reportage et une grossesse non désirée. Comme toujours avec Pierre Lemaître je suis totalement embarqué dans le récit qui mélange fiction et histoire réelle.
J’aime comment chaque personnage est traité (puisque le personnage de la saga est la famille Pelletier dans son ensemble), j’aime Louis le patriarche, je suis terrifié par son fils Jean mais j’ai surtout envie de voir mourir sa femme, j’aime comment Lemaitre lie le reportage sur le barrage hydroélectrique qui va engloutir un village et les difficultés d’Hélène pour avorter. On est en 1952 et le personnage du fonctionnaire traqueur de celles qui ont du avortées et de ceux qui les aident rappelle le contexte passé et jamais très loin. J’aime l’ambiguïté des personnages, la multiplicité des récits (le tournoi de boxe, l’ouverture d’un magasin d’un nouveau genre, la maltraitance enfantine etc).
Bref j’ai encore adoré et j’attends la suite avec impatience
J’ai plus longtemps à attendre d’ailleurs vu qu’en préparant ce message je découvre qu’il sort à la fin du mois de janvier. Youhouuuuuuuu