CARTOONS : FLEISCHER, WARNER & Cie

I’ll Be Glad When You’re Dead You Rascal You
Court-métrage américain
Réalisé par Dave Fleischer
Année de production : 1932

Betty Boop est apparue pour la première fois en 1930 dans le dessin animé Dizzy Dishes produit par le studio des frères Fleischer. Devant le succès rencontré par le personnage, Betty Boop a eu droit à sa propre série à partir de 1932. Huit cartoons sont sortis dans les salles cette année-là, I’ll Be Glad When You’re Dead You Rascal You étant l’avant-dernier.

Betty a pourtant un rôle assez secondaire dans ce dessin animé puisqu’elle est vite capturée par des sauvages lors d’une expédition dans la jungle et ses compagnons Bimbo le chien anthropomorphique et Koko le clown se lancent à sa recherche. Si l’animation des Fleischer reste de qualité, ce n’est pas le cas d’une histoire aux éléments problématiques.

En effet, les tribus africaines étaient souvent représentées à l’époque de façon caricaturale…et elles étaient pratiquement toutes cannibales. À un moment, le chef utilise sa magie pour poursuivre Bimbo et Koko et sa tête géante est remplacée par celle de Louis Armstrong qui entonne sa reprise de I’ll Be Glad When You’re Dead You Rascal You, chanson plus connue chez nous sous le titre Vieille Canaille.

Dans les scènes de groupe, les habitants du village en transe se confondent avec les gestes frénétiques de l’orchestre de Satchmo. Bref, tout ceci se regarde avec un petit arrière-goût…et il se dit que Louis Armstrong en était bien conscient mais ces premières apparitions cinématographiques restaient tout de même pour lui une bonne vitrine pour son groupe et son entraînante musique…

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Snafuperman
Court-métrage américain
Réalisé par Fritz Freleng
Année de production : 1944

Pas le plus connu des personnages des dessins animés de la Warner, le soldat Snafu appartient à une période spécifique, la Seconde Guerre Mondiale, puisque ses 28 cartoons ont été produits entre 1942 et 1946 pour le compte de l’armée américaine. Le nom Snafu vient de l’argot militaire, il correspond à l’acronyme Situation Normal : All Fucked Up (Situation normale : c’est le bordel).

Le but de ces cartoons était de montrer la nécessité de respecter toutes les procédures en temps de guerre et ceci de façon amusante en suivant les gaffes du pire soldat de l’armée qui démontrait donc par l’exemple tout ce qu’il ne fallait pas faire. Les scénarios étaient contrôlés par l’armée et à la réalisation on retrouve des grands noms de l’animation comme Chuck Jones, Fritz Freleng, Frank Tashlin et Bob Clampett.

Sur les 28 Private Snafu, je n’en ai vu qu’un, le douzième intitulé Snafuperman. Comme son titre l’indique, Snafu reçoit les pouvoirs de Superman grâce à une petite fée qui ressemble à un soldat instructeur bourru. Il compte bien se servir de ces nouvelles capacités pour combattre les nazis…mais même avec une super-force, Snafu reste toujours l’éternel maladroit dont les actes mènent à la catastrophe, source de gags amusants à la réalisation dynamique. Rapide et efficace, car Snafuperman dure un peu moins de 5 minutes contre les 7/8 mn habituelles des autres cartoons de la Warner.

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Excellent !
Merci !

Jim

Les épisodes de Private Snafu sont tous accessibles depuis la page Wikipedia de la série (Rubrique « Filmographie ») :

À noter que c’est Mel Blanc (voix de Bugs Bunny) qui le joue.

Tori.

Super-Rabbit / Super-Lapin
Court-métrage américain
Réalisé par Chuck Jones
Année de production : 1943

Seizième cartoon officiel des aventures de Bugs Bunny (sans compter sa version « prototype » apparue dans quatre courts entre 1938 et 1940), Super-Lapin est une parodie très réussie de Superman et plus précisément de la série de cartoons produite par Max et Dave Fleischer de 1941 à 1943.

Le générique de Superman (Plus rapide que l’éclair, plus puissant qu’une locomotive, etc…) est ici habilement repris et détourné et après une rapide introduction qui explique les pouvoirs du super-lapin (des super carottes créés par un savant), Bugs s’envole pour affronter un texan (une sorte de Yosemite Sam avant l’heure) qui déteste les lapins.

Les gags sont excellents (Bugs y va même de son déguisement à la Clark Kent), le réalisateur Chuck Jones enchaînant les situations les plus délirantes avec son énergie caractéristique…jusqu’à un final très apprécié par le corps des Marines des Etats-Unis en ce temps de guerre…

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The Ducksters / Quitte ou Double
Court-métrage américain
Réalisé par Chuck Jones
Année de production : 1950

Parodie de Truth or Consequences, jeu radiophonique très populaire aux Etats-Unis (il fut à l’antenne pendant plus de 40 ans), Quitte ou Double (The Ducksters aux U.S., titre inspiré par le film The Hucksters avec Clark Gable) est un petit classique des aventures du duo Daffy Duck et Porky Pig.

Daffy a ici un rôle qui lui va très bien, celui d’un présentateur aussi insupportable que sadique. Le canard s’amuse à torturer le pauvre Porky si celui-ci ne répond pas à temps à ses questions. Avec son énergie habituelle, le génial Chuck Jones a orchestré une mécanique gaguesque implacable, avec ce petit côté teigneux propre aux Looney Tunes, qui finit par se retourner contre Daffy dans les dernières minutes…

À noter que le cartoon a connu un deuxième doublage dans les années 90, Quitte ou Double (titre qui faisait référence à un jeu radio diffusé en France pendant de nombreuses années) devenant pour l’occasion Questions pour un cochon !

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Souvenirs…

Je suggère un crossover entre lui, Super-Dingo, SuperMatou et Super Souris.

8 Ball Bunny / Le Petit Pingouin
Court-métrage américain
Réalisé par Chuck Jones
Année de production : 1950

Un an après Escapade Polaire (Fridig Hare, 1949), Bugs Bunny recroise la route du Playboy Penguin (c’est son nom officiel dans la liste des personnages des Looney Tunes) dans Le Petit Pingouin (8 Ball Bunny), que l’on doit à nouveau au duo Chuck Jones pour la réalisation et Michael Maltese pour le scénario…sauf qu’ici Bugs ne semble pas reconnaître le mignon pingouin coiffé d’un chapeau haut-de-forme qui lui tombe littéralement dessus en chutant dans son terrier…

Parce qu’il est ému par les larmes du pingouin, Bugs promet de le ramener chez lui au Pole Sud…mais il ne sait pas que Playboy est en fait un pingouin élevé en captivité qui appartient à un spectacle basé dans le New Jersey. Commence alors un voyage mouvementé autour du monde, sept minutes bien denses et riche en péripéties, Bugs et son petit protégé devant notamment échapper à un clochard affamé, à une tribu de cannibales et aux difficiles conditions climatiques.

Chuck Jones mène cette aventure avec le talent qu’on lui connaît et le scénariste en profite aussi pour glisser des clins d’oeil cinéphiles avec les fréquentes apparitions du Humphrey Bogart du Trésor de la Sierra Madre. Et tout ceci se termine sur un savoureux gag final !

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Falling Hare / Lapin et Lutin
Court-métrage américain
Réalisé par Robert Clampett
Année de production : 1943

Popularisé pendant la Seconde Guerre Mondiale, le Gremlin est un terme utilisé pour désigner une créature espiègle, avec une prédilection pour tout ce qui touche à la mécanique. Les pilotes de l’armée britannique l’utilisaient pour expliquer les dysfonctionnements de leurs appareils, il existe même une campagne d’affiches sur la sécurité les mettant en scène. L’écrivain Roald Dahl a écrit un roman sur les gremlins en 1942 et Walt Disney voulait produire un dessin animé basé sur ce livre, ce qui ne s’est pas fait…

Disney avait même demandé à ce que les autres studios n’emploient pas le mot gremlin. Leon Schlesinger de la Warner a accepté et Bugs Bunny and the Gremlin, alors en production, a donc été retitré Falling Hare. Dans ce cartoon réalisé par Robert Clampett (le créateur du canari Titi), Bugs, mascotte d’une base militaire, a fort à faire avec un gremlin bien décidé à saboter un avion et tout son armement.

Lapin & Lutin porte bien la marque de fabrique de Bob Clampett, avec sa réalisation énergique et ses gags débridés. Cette fois, c’est un autre protagoniste qui prend le dessus sur Bugs Bunny…ce qui n’arrivait pas si souvent que ça…et le rythme est diablement enlevé jusqu’à une chute vertigineuse pour le mangeur de carottes !

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D’où le titre (qui n’est donc pas là que pour le jeu de mots).

Tori.

Super-Team Family : Bugs Bunny & Le Seigneur des Anneaux

The Butterfly Ball and the Grasshopper’s Feast / Love is All
Court-métrage britannique
Réalisé par Lee Mishkin
Année de production : 1974

Everybody’s got to live together
All the people got to understand
So love your neighbour like you love your brother
Come on and join the band

En 1973, Roger Glover a quitté le groupe Deep Purple, notamment à cause de tensions avec Richie Blackmore. Avec Jon Lord, il s’est alors mis à réfléchir à un projet solo, un opéra rock centré sur le livre The Butterfly Ball and the Grasshopper’s Feast de William Plomer et Alan Aldridge. Mais comme Lord était occupé et n’avait pas l’intention de quitter Deep Purple, leur oeuvre est devenu un concept album avec plusieurs chanteurs et musiciens invités. The Butterfly Ball and the Grasshopper’s Feast est composé de 20 titres, le plus connu étant Love is All.

Ce qui a contribué au succès de Love is All, c’est aussi son clip, un court-métrage animé d’un peu plus de trois minutes. L’animation a été confiée au studio anglais Halas & Batchelor et parmi l’équipe de créateurs, il y a Lee Mishkin et Harold Whitaker, qui ont ensuite participé au long métrage Metal Hurlant.

Dans des décors très détaillés aux couleurs luxuriantes, un batracien ménestrel chante l’amour universel, invite les animaux qu’il rencontre à le suivre pour une fête dans la forêt, le fameux Butterfly Ball qui se terminera très tard dans la nuit. Cet air entraînant est chanté par le regretté Ronnie James Dio, qui fit partie de plusieurs groupes comme Elf, Black Sabbath, Rainbow ou encore sa propre formation Dio.

Si Love is All est ancré dans la mémoire des gens de ma génération, c’est aussi parce que le clip fut régulièrement diffusé sur la deuxième chaîne dans les années 70 et 80. Dès qu’il y avait du retard dans les programmes ou un incident technique, Antenne 2 lançait Love is all pour faire patienter…on se rendait donc souvent au Butterfly Ball en ce temps-là…

'Cause love is all, well, love is all
Love is all, can’t you hear the call
Oh, well love is all you need
Love is all you need at the butterfly ball

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Ah ah … je me regarde régulièrement le clip (que tu appelles court-métrage :wink: ). J’adore ce titre, qui me mets une patate d’enfer !

C’est pour faire raccord avec les autres présentations de ce sujet. ^^
Après, il y a des clips qui racontent des histoires et qui sont de véritables courts-métrages musicaux (j’avais déjà fait un sujet sur Thriller dans le club)…et celui-là en fait partie, je trouve…

En fait, j’ai cru au début de la lecture, qu’il existait plus que le clip… j’ai presque failli te demander où cela était dispo :wink:

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j’aime bien que love is all soit fait par de gros métalleux, et notamment Dio au chant qui à inventé le signe des métalleux et qui a basé toute sa carrière sur des textes un peu « sataniques »

Et je pense qu’il y a ça aussi :

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