CAT'S EYE (Lewis Teague)

REALISATEUR

Lewis Teague

SCENARISTE

Stephen King

DISTRIBUTION

James Woods, Alan King, Robert Hays, Kenneth McMillan, Drew Barrymore…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur/thriller/comédie
Année de production : 1985

Après Creepshow de George Romero, Cat’s Eye est le deuxième long métrage de la filmographie de Stephen King à emprunter la forme du film à sketches. Comme pour l’hommage réussi aux EC Comics, Stephen King a lui-même écrit le scénario de Cat’s Eye, composé ici de 3 histoires : deux récits tirés de nouvelles publiées dans le recueil Danse Macabre et un segment écrit spécialement pour l’écran, le tout relié par un fil rouge. Sorti la même année que Peur Bleue, Cat’s Eye fait partie de la série d’adaptations des écrits de King produites par l’italien Dino De Laurentiis dans la première moitié des années 80.

À la réalisation, on retrouve Lewis Teague, qui n’était pas étranger à l’univers de Stephen King puisqu’il venait de signer le très bon Cujo, au suspense implacable. Cette bonne première partie de carrière placée sous le signe de l’horreur (on lui doit aussi L’Incroyable Alligator sorti en 1980) ne fut pas confirmée par la suite et après un décevant Le Diamant du Nil (suite de À la poursuite du Diamant Vert de Robert Zemeckis) en 1985, Lewis Teague passa le reste de sa carrière à travailler principalement pour le petit écran.

Loin de l’atmosphère anxiogène de Cujo, « Desintox Inc. », la première histoire, est une savoureuse comédie noire. James Woods (Vidéodrome) campe un fumeur invétéré qui compte bien perdre sa mauvaise habitude. Un ami lui recommande alors une clinique spécialisée, aux méthodes extrêmement radicales !
Les effets fonctionnent sur le décalage constant entre le but du personnage principal et les méthodes sadiques du directeur de Desintox, Inc. Le face-à-face entre un James Woods de plus en plus parano et un Alan King hilarant en psychopathe en costume-cravate tient ses promesses et ce segment ménage aussi bien la tension (celle que procure la peur que quelqu’un fasse du mal à un être aimé) que l’humour grotesque (voir la cartoonesque scène de l’hallucination).

Dans La Corniche, Johnny Norris, un ancien champion de tennis joué par Robert Hays (Y-a-t’il un pilote dans l’avion ?), est enlevé par un mafieux d’Atlantic City (Kenneth McMillan, le baron Harkonen dans Dune de David Lynch), qui n’apprécie pas vraiment que le sportif fricote avec sa femme. Mais le bonhomme est joueur…et vicieux : il propose à Norris de lui laisser la vie sauve s’il parvient à faire le tour de son immeuble en progressant sur la petite corniche qui longe l’édifice…

Dès que Norris pose les pieds sur la corniche, le suspense ne se relâche plus et grâce à une interprétation solide, des effets spéciaux convaincants et des péripéties bien dosées tout au long du périple du sportif à déconseiller aux acrophobes, cette deuxième histoire se révèle redoutablement efficace.

Dès les premières minutes de Cat’s Eye, la caméra suit les tribulations d’un chat errant qui échappe au Saint-Bernard de Cujo et manque de se faire écraser par la voiture de Christine (clins d’oeil tout de même un peu trop appuyés) avant de recevoir un message psychique d’une petite fille en danger. Pendant son voyage, le greffier se fait témoin de l’action et passe par l’immeuble de Desintox Inc. avant d’atterrir entre les mains du mafieux de La Corniche…un fil rouge artificiel qui nous amène au troisième et dernier récit, « Général ».

La petite fille en question, interprétée par Drew Barrymore (E.T., Charlie…), est terrorisée chaque nuit par un lutin qui vient se nourrir de sa force vitale. Le chat, enfin arrivé à destination et tout de suite adopté par la gamine qui le surnomme Général, va tenter de la protéger, malgré l’incrédulité des parents. Le changement de ton est un peu abrupt comparé aux deux premiers segments mais cet affrontement au sommet entre un matou courageux et un monstre tenace (créé par Carlo « E.T. » Rambaldi) ne manque pas de bonnes idées, notamment grâce à une utilisation inventive des possibilités du décor de la chambre, et permet de terminer cette anthologie de manière divertissante.

Enzo Sciotti :

occhi-del-gatto-510x713

Tiens, en italien, le titre passe au pluriel : il devient « Les yeux du chat ».

Tori.

Comme pour Star Wars en France.

Pour Star Wars, c’est l’inverse : on passe d’un pluriel à un singulier… Des guerres stellaires à la guerre des étoiles.

Tori.