CHANTONS SOUS LA PLUIE (Gene Kelly et Stanley Donen)

Comédie musicale
Long métrage américain
Réalisé par Gene Kelly et Stanley Donen
Scénarisé par Betty Comden et Adolph Green
Avec Gene Kelly, Debbie Reynolds, Donald O’Connor, Jean Hagen…
Titre original : Singin’ in the Rain
Année de production : 1952

I’m singing in the rain,
just singin’ in the rain
What a glorious feeling,
I’m happy again !

Les paroles ci-dessus sont pour l’éternité liées aux images d’un Gene Kelly au sourire contagieux, chantant et dansant avec entrain sous la pluie artificielle d’un studio hollywoodien. Mais si elle est indissociable du classique de 1952 qui porte son titre, la chanson Singin’ in the Rain avait déjà été utilisée à plusieurs reprises, la première remontant au long métrage Hollywood chante et danse en 1929. Judy Garland avait même chanté sa propre version en 1940 dans Little Nellie Kelly. Singin’ in the Rain est une chanson que l’on doit notamment à Arthur Freed, prolifique parolier de l’âge d’or d’Hollywood.

Au milieu des années 30, Arthur Freed est devenu producteur à la MGM, studio renommé pour ses comédies musicales à grand spectacle (comme Escale à Hollywood et Un Américain à Paris). Après plusieurs années à ce poste, Freed a eu l’idée de développer un projet autour du catalogue de chansons du studio, ce qui lui a permis de remettre en avant plusieurs de ses créations. Chantons sous la pluie est alors devenu l’une des toutes premières comédies musicales construites autour de titres déjà connus (Donald O’Connor aura tout de même droit à sa chanson créée pour l’occasion afin qu’il puisse avoir un numéro en solo).

Les scénaristes Betty Comden et Adolph Green (Un Jour à New York) ont d’abord failli refuser le film parce qu’il n’étaient pas inspirés par cette commande. C’est en se rappelant des dates de composition des chansons qu’ils ont décidé de les intégrer dans un scénario parlant de la période de transition entre le muet et le cinéma parlant, à travers les destins croisés d’artistes qui doivent trouver les moyens de s’adapter à l’évolution de l’industrie du septième art, têtes d’affiches qui se détestent dans la vraie vie, producteurs, compositeur (et meilleur ami du héros) et jeune star en devenir.

Exubérante satire de l’Hollywood des années 20, Chantons sous la pluie est une remarquable comédie portée par la fougue d’une excellente troupe d’acteurs, Gene Kelly (également co-réalisateur, chorégraphe…et véritable tyran ultra-perfectionniste sur le tournage), Debbie Reynolds et le fantasque Donald O’Connor (aux mimiques irrésistibles) en tête. Les savoureuses idées ne manquent pas (la star du muet Lina Lamont ne peut pas en placer une pendant les premières minutes du film…jusqu’à ce qu’on se rende compte que sa voix de crécelle est insupportable) et les anecdotes historiques nourrissent le passionnant contexte.

À une exception près (je trouve Broadway Melody un chouïa trop long…même si le ballet permet d’admirer Cyd Charisse et ses jambes interminables), les numéros musicaux sont entraînants, les romantiques comme les plus amusants. Singin’ in the Rain, Good Morning ou encore les très drôles Make 'em laugh et Moses supposes (basé sur un exercice de prononciation) sont juste géniaux et font partie intégrante de l’histoire de la comédie musicale et du cinéma américain en général (Damien Chazelle a notamment rendu un bel hommage à Chantons sous la pluie dans son superbe Babylon).

Come on with the rain, I’ve a smile on my face
I walk down the lane with a happy refrain
Just singin’, singin’ in the rain

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J’adore ce film. Une pure merveille.
Les chansons sont formidables et entraînantes (inoubliables), les chorégraphies sont magistrales, à la limite de l’inégalable, et le propos et l’intrigue sont très bien. Le film raconte la construction dans un projet dans les coulisses cruelles de Hollywood, et s’offre le luxe d’un propos méta en se plaçant dans le contexte houleux et mouvant du passage au parlant.
C’est succulent, les acteurs sont très bien (mention spéciale à Jean Hagen en Lina Lamont qui incarne à merveille le glissement de la ravissante cruche à la manipulatrice cruelle, certes prise à son propre jeu…) et il règne une sorte d’optimisme combattif qui fonctionne formidablement.
Et Gene Kelly est épatant : il est bâti comme un boxeur (là où Donald O’Connor est davantage dans la catégorie d’un Fred Astaire) et il est d’une souplesse et d’une légèreté incroyables.

Je partage cet avis, et j’en suis venu à me dire que la durée du numéro n’est peut-être pas la seule raison. C’est aussi une séquence onirique, symbolique, qui véhicule les attentes et les angoisses et qui, donc, revêt une dimension mélancolique qui contraste avec les séquences d’optimisme des autres morceaux.

Jim

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Un extrait de l’adaptation en comic-book dans la revue Movie Love #14 :

Adam Juresko :

Anthony Bikowkski :