ESCALE À HOLLYWOOD (George Sidney)

Comédie musicale
Long métrage américain
Réalisé par George Sidney
Scénarisé par Isobel Lennart d’après une histoire de Natalie Marcin
Avec Gene Kelly, Frank Sinatra, Kathryn Grayson, José Iturbi, Dean Stockwell, Pamela Britton…
Titre original : Anchors Aweigh
Année de production : 1945

Dès l’avènement du parlant, la comédie musicale est devenue un genre prédominant à Hollywood avec notamment les productions réalisées et chorégraphiées par Busby Berkeley et les grands succès de Fred Astaire et Ginger Rogers. Même les Marx Brothers incluaient au moins un numéro musical dans leurs comédies. Les comédies musicales ont eu une place importante jusque dans les années 60 avant d’être considérées comme un peu passées de mode dans les années 70 mais elles n’ont jamais disparu, la musique faisant par exemple partie intégrante des longs métrages Disney.

Dans les années 30 à 50, le studio le plus associé au genre musical était la Metro-Goldwyn-Mayer avec des titres comme Le Magicien d’Oz (1939), Parade de Printemps (1948), Un Jour à New-York (1949), Un Américain à Paris (1951), Chantons sous la pluie (1952) ou encore Escale à Hollywood (1945) dont il est question ici. Dans les années 40, le divertissement proposé par ces spectacles enjoués et colorés était plébiscité par les spectateurs pour une légèreté qui remontait le moral dans une époque compliquée.

Le réalisateur George Sidney était l’un des spécialistes des films musicaux puisqu’on lui doit, entre autres, La Parade des Etoiles, Le Bal des Sirènes et Zigfield Follies (en co-réalisation avec quatre camarades dont Vincente Minelli). Le meilleur de sa filmographie reste tout de même ces chefs d’oeuvre du film de cape et d’épée que sont Les Trois Mousquetaires (pour lequel il a à nouveau dirigé Gene Kelly) et Scaramouche (avec Stewart Granger). Dans Escale à Hollywood, il magnifie les numéros musicaux grâce à de très belles idées de mise en scène, des cadrages précis et des mouvements virtuoses.

Escale à Hollywood réunissait pour la première fois le duo Gene Kelly et Frank Sinatra, reformé ensuite dans Match d’amour et Un Jour à New-York, tous deux sortis en 1949. Kelly joue le marin sûr de lui-même, à l’aise avec les mots et les femmes, tandis que le personnage de Sinatra est plus timide. Une dynamique qui fonctionne bien, aussi bien dans la comédie que dans le chant et les danses minutieusement chorégraphiées par Gene Kelly, certaines ayant nécessité plusieurs semaines de répétitions et de tournage. Les deux compères sont rejoints par la jolie Kathryn Grayson, vue aussi la même année dans Zigfield Follies, bonne actrice mais je suis moins emballé par son chant opératique que je trouve un peu vieillot…

Le scénario de Escale à Hollywood tient sur un timbre-poste…deux marins en permission aident une jeune actrice rencontrée par hasard à obtenir une audition auprès du célèbre musicien et compositeur José Iturbi (qui joue son propre rôle)…et arrive à faire tenir ce pitch tout simple sur 2h20. Le résultat est juste un poil trop long et décousu dans son déroulement mais l’énergie qui se dégage de cette flamboyante (b)romance musicale aussi sympathique que pleine de charme est communicative.

La scène la plus célèbre de Escale à Hollywood est celle du conte raconté par Gene Kelly à un groupe d’enfants (avec un Dean Stockwell âgé de 9 ans dans son deuxième rôle à l’écran) dans lequel il danse avec Jerry la souris (les producteurs auraient aimé avoir Mickey Mouse mais Walt Disney a refusé de le prêter). Un segment amusant et enchanteur…et un beau tour de force technique pour l’époque…

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