COMANCHE STATION (Budd Boetticher)

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REALISATEUR

Budd Boetticher

SCENARISTE

Burt Kennedy

DISTRIBUTION

Randolph Scott, Nancy Gates, Claude Akins, Skip Homeier…

INFOS

Long métrage américain
Genre : western
Année de production : 1960

Simples, mais jamais simplistes. Les westerns du duo Randolph Scott / Budd Boetticher ont souvent été décrits de cette façon. Et c’est vrai qu’il y a un certain minimalisme dans Comanche Station, leur dernière collaboration (et avant-dernier film de Randolph Scott avant le très beau Coups de feu dans la Sierra de Sam Peckinpah). Cinq acteurs principaux, des figurants indiens, une seule cabane (dont on ne verra pas l’intérieur) et de splendides décors naturels. On peut voir aussi des similitudes entre l’intrigue imaginée par Burt Kennedy et celles d’autres entrées de ce cycle non officiel (qui a été appelé le cycle Ranown, d’après la société de production formée par Randolph Scott et Harry Joe Brown).

Mais s’il y a bien des points communs (des variations sur le même thème), les répétitions sont évitées…

Randolph Scott joue Jefferson Cody, un homme dont l’épouse a été enlevée par les indiens il y a des années. Depuis, il sillonne l’Ouest Sauvage, en libérant quand il le peut des captives des comanches. Un jour, il obtient la libération de Nancy Lowe en échange d’armes et de tissus. Sur le retour, il croise la route d’un trio mené par une de ses vieilles connaissances, Ben Lane. Ben lui apprend que le mari de Nancy a promis une récompense de 5.000 dollars à qui la lui ramènerait. Une révélation qui va causer de nombreuses tensions au sein du petit groupe…

Dans ce film dépouillé et pessimiste, la caractérisation est d’une grande justesse. Jefferson Cody est un homme profondément honnête, taciturne et fatigué, qui s’accroche à un mince espoir. Les trois bandits tentés par la récompense, jusqu’à planifier la mort de Cody, ne sont pas unidimensionnels. Ben Lane, très bien interprété par Claude Akins, cultive une certaine ambiguïté. Les jeunes Frank et Dobie ont des états d’âme et réfléchissent sur leur situation, sur le chemin qui les a amené sur cette voie. Pour Cody, ils peuvent encore changer, surtout Dobie…mais c’est hélas un peu trop tard…

Se concentrer sur un cercle réduit permet de beaux portraits de personnages servis par une excellente distribution (aussi bien Scott et Akins que les moins connus Nancy Gates, Skip Hoemeier et Richard Rust). Et quand les balles sifflent, l’action est énergique et les affrontements poignants. Budd Boetticher utilise parfaitement le Cinemascope et livre une nouvelle fois des plans magnifiques, superbement composés avec ce sens de l’épure qui le caractérise.

Le final entre Cody et Nancy est touchant…et Budd Boetticher clôt son dernier long métrage avec Randolph Scott avec une ultime scène aussi sobre que belle en suivant Jefferson Cody avec un travelling latéral, le héros se fondant dans un plan d’ensemble avant de disparaître…certainement pour poursuivre inlassablement sa quête désespérée…

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