REALISATEURS
Jim Henson et Frank Oz
SCENARISTE
David Odell, d’après une histoire de Jim Henson
INFOS
Long métrage américain/britannique
Genre : aventures/fantastique
Titre original : The Dark Crystal
Année de production : 1982
Une autre planète, un autre temps. Il y a 1000 ans, le mystérieux Dark Crystal a été endommagé par un membre de la race semi-divine des Urskeks et ce fut le début d’une ère de chaos. Les Urskeks ont été divisés en deux espèces distinctes : les Mystiques, sages et pacifistes, et les Skeksès, monstrueux, matérialistes et despotiques.
Jen, un jeune Gelfling orphelin élevé par les Mystiques, découvre un jour qu’il est l’élu d’une prophétie : il doit retrouver le dernier éclat perdu du Crystal, afin de guérir la structure et précipiter la chute des Skeksès…
Tourné dans la foulée de La Grande Aventure des Muppets, avec la collaboration de Frank « Yoda » Oz à la co-réalisation et Gary Kurtz (Star Wars), Dark Crystal témoigne de l’ambition qu’avait Jim Henson de revenir au côté sombre que l’on pouvait trouver dans les contes des Frères Grimm. Car pour lui, il était évident que les enfants aiment se faire peur…et beaucoup ont en effet du être marqués par la vision des Skeksès et de leur armée carapaçonnée, les imposants Garthims.
Sorti en 1982, une année dominée par le E.T. de Steven Spielberg, Dark Crystal parvient à se rentabiliser, mais ne fut pas un gros succès pour autant (40 millions de dollars de recettes pour un budget de 15 millions) avant d’acquérir un statut culte avec les années et d’être décliné sur de nombreux supports.
La quête classique de Jen, bientôt rejoint par Kyra, une autre survivante du massacre des Gelflings perpétré par les Skeksès, et son animal de compagnie Fizzgig, prend place dans un univers d’une richesse visuelle incroyable, qui restitue avec force détails les recherches graphiques du concepteur artistique Brian Froud. La caméra s’attarde ainsi sur des paysages grouillant de vies, où ce que l’on peut prendre pour une simple formation rocheuse cache en fait une immense créature. Le bestiaire de Dark Crystal est incroyablement détaillé et recèle des créatures amusantes, poétiques, effrayantes et décadentes.
Parmi les représentants des forces obscures, j’ai une préférence pour l’aspect des Garthims, ces gigantesques crustacés, et leur façon particulière de se mouvoir. Du côté des gentils, j’aime beaucoup cette boule de poils de Fizzgig ainsi que les designs des Podlings, ces amoureux de la nature, fermiers à « tête de patate » selon Brian Froud, et les très beaux destriers que chevauchent Jen et Kira dans le dernier acte, les Landstriders. Aughra, la prophétesse bourrue, est également un personnage savoureux.
Le déroulement de l’histoire de Dark Crystal connaît quelques lenteurs, ce que je ne trouve pas gênant : certains passages ont par exemple une qualité contemplative qui sied bien à la nature des Mystiques. De pauses joyeuses (la soirée festive chez les Podlings) en péripéties plus lugubres qui mènent à un final mouvementé, il se dégage de ce conte ténébreux doublé d’une foisonnante aventure peuplée de marionnettes un charme qui a su traverser les années.
Dark Crystal a été adapté en comic-book par Marvel Comics dans la collection Marvel Super Special. En France, la bande dessinée de David Anthony Kraft et Bret Blevins a inauguré la collection TOP BD de Lug/Semic. Pour en savoir plus, j’ajoute un lien vers l’article écrit par Jim Lainé pour sa rubrique Viens dans mon comic strip :
comics-sanctuary.com/news/21793/viens-dans-mon-comic-strip-tous-des-pantins.html