DE LA TRADUCTION...

Mouais, je sais pas… La forme des bulles et leur emplacement sont géneralement choisies avec soin par l’artiste et des retouches risqueraient souvent de nuire a la composition etc.

Je crois de moins en moins à ce genre de choses : la BD dans pas mal de pays est une industrie et le lettrage est une étape pratiquée par des gens externes qui font ce qu’ils peuvent avec le lot d’automatismes qu’on imagine. C’est comme ça dans les comics (là où s’expriment le plus les personnalités fortes), où les bulles sont souvent mal calées quand elles ne sont pas placées sur des endroits fâcheux. J’imagine que c’est pareil au Japon. Quant à la France, le lettrage est l’enfant pauvre, sans originalité, sans invention.

Jim

Comme le dit Jim, c’est de moins en moins vrai. Et quand on voit un mot coupé en trois pour pouvoir entrer dans une bulle verticale, on se dit qu’une bulle horizontale serait vraiment plus efficace.

Concernant l’exemple d’au-dessus, le pire, c’est qu’ils ont mis le mot « mail » en évidence, en le mettant en gras et italique !
Il devait vouloir dire qu’il avait reçu de la maille… ~___^

Tori.

En franco-belge, il arrive encore (Sylvain C. nous dirait que c’est de moins en moins…) que le dessinateur trace la bulle sur sa planche, et que le lettrage soit fait par quelqu’un d’extérieur. Ça arrive quand le dessinateur est étranger, par exemple. Auquel cas il n’a pas une idée précise de l’encombrement nécessaire, ce qui peut donner des trucs aberrants. Et ce qui bloque pas mal les possibilités de changements, de rajouts, de suppressions…
Je suis pour ma part en faveur de l’emploi de lettreurs externes, des studios dont c’est le métier et qui créent les polices et les bulles. Mais bon, ça veut dire un budget en plus. Et ça, les éditeurs, en général, ils rechignent. Le résultat, c’est que le lettrage est parfois effectué en interne par des stagiaires. Rares sont les responsables éditoriaux conscients du fait que le lettrage fait partie de la narration.

Jim

Rigolo !
Sinon, il y a encore eu un « Mur de feu » dans un mag de ce mois-ci (ou de juillet, je ne sais plus).

Comme quoi, y a des gens qui travaillent dans la BD qui ne vont vraiment pas sur internet …

Moi, récemment, j’ai vu passer des « glue » (pour « glu », donc) et « connection » (pour « connexion », évidemment), ainsi qu’un « cave » (pour grotte : j’imagine mal trouver un ours dans une cave, moi… à la limite un mec bourré et bourru) et un « librairie » pour « bibliothèque » (classique)…
Ah, les faux amis et les orthographes proches…

Tori.

« connection », c’est une faute que je fais tout le temps. Mais je l’ai repérée, donc je parviens à écrire « connexion », désormais, sans trop me trouver souvent. « glue », j’ai dû le faire aussi, et si c’est le cas, je me demande si je suis capable de le voir.
Oui, les faux-amis sont de vrais ennemis. Et en tant que tels, ils reviennent tout le temps.

Jim

sur la cave, y a les problème de la batcave qui brouille aussi un peu les pistes.

C’est vrai… Mais elle ressemble peu à une cave à vin ou à la cave de monsieur Tout-le-monde…

Au passage, j’ai écrit que j’avais vu « glue » pour « glu », alors qu’on devrait avoir « colle »… Mais c’était dans la phrase « collé à la glue » (au lieu de « collé à la glu »), où il pouvait difficilement être remplacé par « collé à la colle »… Mais après avoir posté, j’ai réalisé qu’on aurait pu avoir « collé », tout simplement (d’autant qu’en anglais, c’était probablement « glued »)…

Tori.

Alors ça me fait penser que moi, en tant que traducteur, j’essaie d’éviter d’écrire « j’ai réalisé ». Mais d’employer à la place « j’ai compris », « j’ai su », « je me suis rendu compte ». C’est un anglicisme qui est en train de passer dans les habitudes, et si les dictionnaires attestent de l’usage, ils le citent en général parmi les derniers exemples, preuve que c’est un emploi récent.
Les anglicismes, c’est super enquiquinant, parce que c’est très invasif (et celui que je déteste, c’est « juste »). La perméabilité de l’anglais dans notre langue est telle qu’on ne se rend pas toujours compte de ce qu’on écrit, dans le feu de l’action. Récemment, j’ai encore repéré un anglicisme, je ne sais plus lequel, dans une de mes traductions en cours. Hop, j’ai changé, mais c’est diablement pernicieux, quand même.

Jim

Tu en avais déjà parlé, il me semble… Mais je l’utilise dans ce sens depuis tout petit, et je n’avais pas réal… pris conscience que c’était un anglicisme… Et, après vérification, il semble d’ailleurs qu’il ne date pas d’hier puisque des auteurs des XIXe et XXe siècle l’utilisent.
Mais le dictionnaire de l’Académie Française met effectivement en garde :

C’est juste « juste ».
Moi, celui qui m’agace, c’est « digital » pour « numérique »…
Quand on me parle de film en version digitale, je pense à Thumb wars

Tori.

Un film en version digitale, c’est un film réalisé avec des doigts ?
(les rayons digitaux du super-bouffon m’ont trop marqué)

C’est possible.
Un vieux traumatisme d’école, sans doute : c’était le genre de truc que les profs chassaient dans les versions.

Alors qu’en fait, c’est Juste Leblanc.

Jim

Un petit exercice pour les apprentis traducteurs, et les pros si ça les amuse, tiré de Alex + Ada vol. 3.

Ada vient de rêver pour la première fois, mais n’est pas sûr qu’il s’agit d’un rêve. Alex lui demande ce qu’elle a ressenti lorsqu’elle rêvait et elle répond : « I was conscious of being aware I wasn’t conscious ».

Comment traduire ce qu’on portait appeler un « cas de conscience » ? Je donne ma langue au chat.

Tiens c’est marrant The Wicked + the divine fait un peu du franglais. Ca y est on y arrive !

C’est un gage de qualité ?

JCVD fait aussi du franglais …

Non pas du tout, je pense que c’est plus une volonté de se caler à une mode actuelle, mais je sens que ça ne va pas plaire à tous.

Vais peut être me l’acheter rien que pour râler … :mrgreen:

Qui est le traducteur ? (mais pour moi, l’éditeur est au moins aussi fautif)

… mais j’y pense : ils font peut être parler un cacou ou un beauf ? :mrgreen:

Tu as des exemples à donner ? J’ai les TPB v.o. donc je pourrais comparer…

J’ai jamais compris l’acharnement envers cette traductrice. Je parle bien d’acharnement pas de critiques posées. Je ne te cible pas mais rebondi plus sur cette phrase pour exprimer un ressenti que je traîne. Je me doute bien qu’elle est devenue une cible facile et repérable en partie suite à un article de merde sur un blog qui fait fréquemment le tour du web et excite les feignasse du vocable.

Il n’en reste pas moins que tout en reconnaissant que son boulot n’est pas parfait (enfin bon perso les volumes de Thor de Walter Simonson ont une musicalité assez magnifique je trouve) je pense pour ma part qu’elle ne mérite pas le tombereaux de merde qu’elle reçoit ou les réactions automatiques de rejet.

D’une part je pense qu’il y a des traducteurs qui font un travail bien plus sujet à critique qu’elle et surtout la majorité des reproches qu’on peut lui faire (et même à d’autres) sont soit l’expression d’une incompréhension même du métier, de ses spécificités, de la langue, du contexte ou bien (là c’est plus excusable) une opposition quand à l’approche du travail; Soit d’avantage imputable aux conditions de travail de l’éditeur et au mauvais travail de relecture qu’il se doit d’effectuer.

Je suis mille fois plus énervé de voir encore passer des horreurs comme « mur de feu » (ou le fameux « j’ai reçu un mail » dans une histoire datant des années 70 que j’ai posté ici il y a quelques temps) qui devraient être corrigées à la relecture que par le travail de Geneviève Coulomb qui, si je ne dis pas de bêtise, ne fait plus de traduction pour Panini depuis un moment.

Ceci étant dis je te rejoins totalement sur la traduction des Marvel Icons de Daredevil qui auraient mérité une révision de la traduction. Pour ma part ce point et l’absence des épisodes de Roger McKenzie ont fait que je suis passer à la VO pour l’intégralité du cycle de Frank Miller.