Oui, mais pas que. Il y a des grosses facilités, dans le scénario mais aussi une réalisation qui abuse des jeux d’ombres et est très chiche en action.
C’est bien sûr un très bon film ; mais si on gratte, on trouve.
Convenons que ce sont de beaux moments mais des bagarres rapides ou, à mon sens, piètres.
Voilà encore ce qui m’agasse : l’interdiction d’être un minimum exigeant avec le cinéma de divertissent. Le film aurait un budget de série B et ferait tout son possible pour être généreux et respectueux, ça ne me dérangerait pas.
Ce qui m’amuse en fait, c’est qu’il y a une sorte d’amnésie qui ne veut pas reconnaître que des films comme Indiana Jones, les Aventures de Jack Burton, Robocop, Predator ou Shaun of the Dead, s’ils avaient eu cette approche : « le spectateur veut du film pop corn, pourquoi se casser le cul à proposer quelque chose de » qualité ? ", n’aurait été que des produits opportunistes comme il y en a eu à l’époque. Heureusement que ces réalisateurs n’ont pas eu la fainéantise de poser leur caméra et de prendre le genre sous l’angle de la rigolade, parce que tu comprends, un flic robot, un alien contre des soldats, bah, 2 ou 3 explosions ça fera l’affaire, et faudrait pas se prendre trop au serieux ! Le public ne pourrait pas comprendre (ce qui est arrivé en son temps pour certains). Près tout on est là pour vendre du pop corn!
En réalité, ça m’agace autant que ça me fait sourire, parce que cet argument est celui que les pro-Michael Bay adressaient à ses détracteurs. Sauf qu’aussi couillons puissent être les Transformers ou autres Armageddon, c’était spectaculaire, ce que Deadpool & Wolverine n’est jamais !
Déjà : oui. On passe d’une période de défrichage où tout le boulot (ou presque) reste à faire et que, donc, il faut mettre la main dans le camboui pour arriver à faire quelque chose de bien. Donc avoir de l’ambition. Et ça, l’ambition, c’est pas une question de budget ou d’origine du projet. C’est, et tu le rappel avec certains exemples plus bas, une volonté artistique.
Et quand ça paye il y a un mouvement qui est enclenché et qui peu à peu rentre dans le paysage et les habitudes au point qu’on n’y fait plus gaffe et qu’on en arrive à un Deadpool & Wolverine qui n’a plus vraiment le besoin de se casser le cul pour fonctionner un tantinet.
Perso je n’y vois rien d’exceptionnel ou d’anormal. C’est un cycle qu’on a déjà vu. Ta cité plusieurs films plus bas mais faut bien voir que tout cela à engendrer une multitude de suites ou de copies de plus en plus médiocre et plongeant les genres issus dans un trou sans fond. Tiens prenons l’horreur : En une décennie on passe des 70’s avec Massacre à la tronçonneuse pour arriver dans les 90’s avec des suites de suites de suites et des trucs débiles à foison. L’amateur du genre est sacrément désespéré à cet époque (perso, heureusement qu’il y avait X-Files).
Dans les 90’s on passe du Batman de Burton à Batman & Robin aussi. Même dévaluation de l’artistiques et même justification « balec c’est du divertissement »
J’aime pas ce terme d’ailleurs. Divertissement c’est diversion.
Bref oui mais est-ce nouveau ou étonnant je ne crois pas.
edit :
Alors après t’a aussi la perception personnel. Parce que, perso, Armageddon c’est déjà l’éloge de la médiocrité au sein d’un genre qui a montré beaucoup plus d’ambition
C’est la me’e chose avec D&W, j’acceptais le scénario prétexte, parce que je n’en n’attendais rien, mais je n’ai même pas eu de scènes d’action mémorables. La bagarre dans la voiture ? j’ai déjà vu ça dans Kingsman, John Wick, ou un Jason Bourne je sais plus.
Le plan séquence avec les Deadpool ? Déjà vu dans Old Boy ou 300, avec une intention et un résultat pour le coup "inédit. Ça melevete repris dans la 1été vu dans la 1ère saison de DD. Donc voir des cascadeurs cet autres doublures numériques se batte sans enjeux, bof bof ! (pourquoi le Deadpool corps veut se batte contre Deadpool & Wolverine, j’ai pas compris, ou je m’en fichais depuis bien longtemps !)
Donc, en fait, chaque film devrait révolutionner le cinéma, proposer autre chose ?
Reprendre ou citer autrui, ça ne me paraît pas une faute morale, il me semble.
Edit : Je pense pas que ca dérange beaucoup de monde que McKay aligne plusieurs comédie de suite sur la base du talent de Ferell parce qu’a chaque fois c’est bien fait.
(ou pour remonter à plus loin quand Edwards fait la série Panthère Rose ou Lubitch plein de comédie)
(marrant en terme de répétition je pense tout de suite à ce genre)
Bien sur que ce n’est pas nouveau. C’est même cyclique. Ce qui me semble « nouveau », c’est cette acceptation de la médiocrité. Bon, je pense que c’est la consommation du divertissement aujourd’hui : un plaisir immédiat qui sera balayé par le suivant. Et je me pose la question depuis quelques temps sur l’envie de revoir des films, de les faire revivre émotionnellement. Est-ce que ça a encore lieu avec la multitude de proposition qui nous est offerte ? J’adore les séances rétro, emmener mes enfants et leurs amis voir ou revoir des films qu’ils ont vu jeunes ou pas. Quel plaisir parce qu’ils se rendent comptent qu’un film change en fonction de notre âge, de notre expérience, et de ce que nous pouvons comparer en replaçant un peu dans le contexte.
Meilleur séance ciné de mon fils cette année : il faut Sauver le Soldat Ryan. Moi-même j’en avais un souvenir lointain, et j’ai redécouvert le film !
Donc ce qui est nouveau, c’est peut être cette manière de revoir des films (ou pas).
Ha mais oui. Les critiques négatives sur ce type de cinéma sont totalement justifiées ! Mais tu en avais plein les yeux. La forme ne prenant pas le pas sur le fond bien sûr, mais il y avait un sentiment que ça construisait quelque chose : repousser les limites de l’acceptable au profit d’une stimulation des sens ? N’est-ce pas ce que l’on vit actuellement avec les blockbusters quels qu’ils soient (sans pour autant avoir cet aspect « repoussons certaines limites techniques » )
Oh la la, moi je l’ai revu il y a quelques années, et je l’ai trouvé d’un chiantissime… C’est mou à tous les niveaux. C’est mou dans la présentation, c’est archi mou dans les combats, y a rien qui va.
Et pourtant j’étais comme un gosse quand il est sorti, j’avais des étoiles plein les yeux malgré le massacre du personnage de Cyclope et certains dialogues qui me faisaient vraiment penser à une sous-série. Mais je me disais, c’est mieux que rien.
Je te rassure, je le trouvais déjà chiant à l’époque, sauf la 1ère demi-heure, que je trouve toujours réussie, parce que ça présente de nombreux personnages (charismatiques et incarnés pour les plus importants) , des enjeux que le publique devait accepter. Et encore aujourd’hui, je trouve que c’est une sacrée performance. Mais le reste, Singer n’est pas un réalisateur de films d’action.
Pour rebondir sur X-Men 2, seule la scène d’intro et le siège de l’école sont cools, le combat avec Lady Deathstrike avait ce (gros) défaut de montage d’être entrecoupé d’autres scènes de groupes qui tuent le rythme (dans mes souvenirs).
Pour Armageddon ? Je trouve pas justement, c’est un film de feignasse par un mec qui déploiera beaucoup plus de talent quand il sortira de l’égide de Bruckheimer. Pour moi c’est un représentant de ce que tu pointe aujourd’hui.
Pour entendre (et dire ou avoir dit) les mêmes réactions du style « balec c’est fun » depuis plus de trente ans je pense qu’au contraire c’est clairement pas nouveau*. C’est comme le produit qui chasse l’autre, rien de nouveau. Replongez vous dans les revues des années 80/90 c’est déjà ça. Au cinéma et à l’exploitation vidéo.
Tu réponds à la question. La redécouverte (au ciné ou chez soi) fonctionne. Je pense même qu’elle prend plus d’importance avec la diversification massive des supports de diffusion. On a des rétro toutes les semaines chez nous pour différent public (La cinémathèque le lundi, les séances « jeunes » du samedi etc) et ca fonctionne très très souvent. En terme de nombre de spectateurs mais aussi de plaisir. Dans notre ciné-club jeune on à un mome de 13 ans qui bouffe de la peloche et qui une affiche de New-York 1997 dans sa chambre.
Après ce qui compte pour cela c’est d’éditorialisé et contextualisé. Tu peux pas balancer un film comme ça. Soit tu profites d’une actu, sois c’est au sein d’un rendez-vous qui devient perenne, soit tu impliques le spectateurs etc.
Tiens par exemple là on va faire notre Soirée de l’horreur. Sixième édition et donc on a des fidèles que ce soit des jeunes ou des plus vieux et on arrive à leur faire kiffer tout autant un truc récent (genre cet année Terrifier 2) qui passe après un chef d’oeuvre plus ancien (Carrie cette année, bien hâte de voir les réactions)
edit :
*ce qui change en fait c’est nous. Moi je m’amuse plus à lire les mêmes choses en super-slips dans la productions récentes et pareil pour les films. Est-ce que c’est plus naze qu’avant, perso je pense que oui dans la majorité mais je me trompe peut-être. Surtout c’est peut-être pas là le souci mais une certaine lassitude face à des cycles ou normalement le vieux il est allez voir ailleurs. Et du coup je vais voir ailleurs et je reprends plaisir au truc d’une façon différente
(oui pareil avec le sexe vous avez pas idée)
Y a une (légère) différence entre ne pas révolutionner le cinéma et assembler mécaniquement des poncifs déjà faisandés y a 20 ans. Avoir du Madonna sur absolument toutes les scènes d’actions pour les « sublimer » c’est un indice assez fort qu’il n’y a pas de vrais humains (avec un cœur qui bat, qui mangent, qui font dodo et tout) qui ont travaillés sur le film, juste des algorithmes pas mis à jour depuis 2007.