REALISATEUR
Charles E. Sellier Jr
SCENARISTE
Michael Hickey
DISTRIBUTION
Robert Brian Wilson, Lilyan Chauvin, Gilmer McCormick, Toni Nero…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Silent night, deadly night
Année de production : 1984
Douce nuit, sanglante nuit. Dans les rues, les proies fuient. Le carnage annoncé s’accomplit…
Sorti le même week-end que Les Griffes de la Nuit , le slasher Douce Nuit, Sanglante Nuit avait réussi à passer devant le classique de Wes Craven (à une centaine de milliers de dollars près) en enregistrant un solide démarrage (plus de deux millions de dollars de recettes pour un budget de 750.000 dollars). Exploitation stoppée au bout de 10 jours puisque le film a été retiré de l’écran après 10 jours suite aux pressions de diverses associations de parents, alors que ce n’était pas la première fois que les fêtes de Noël étaient utilisées dans un contexte horrifique (voir le Tales from the crypt de 1972 et le méconnu Christmas Evil en 1980).
Douce Nuit, sanglante nuit se distingue dans un premier temps de la plupart des slashers de l’époque en consacrant la première moitié de son histoire à la description des tourments du personnage principal. Et cette longue exposition est marquée par une certaine noirceur. Juste avant Noël, le petit Billy se rend avec ses parents à l’hospice où vit son grand-père. Alors que Billy est laissé seul avec lui, le vieillard sort de sa catatonie et explique à son petit-fils avec un air sadique que le Père Noël ne donne des cadeaux qu’aux enfants qui ont été sages et qu’il punit tout ceux qui ont été méchants, sans exceptions.
Sur le chemin du retour, Billy assiste au meurtre sauvage de ses parents par un maniaque déguisé en Père Noël. Trois ans plus tard, on retrouve Billy dans un orphelinat, où il a été placé avec son petit frère (bébé au moment des faits). Toujours traumatisé, le gamin subit les méthodes expéditives de la mère supérieure qui préfère soigner les « problèmes de comportement » de ses pensionnaires à coups de trique. Elle pense avoir réussi avec Billy qui quitte l’orphelinat à l’âge de 18 ans pour travailler dans un magasin de jouets.
Tout semble aller bien pour Billy…mais il y a bien quelques indices qui montrent que son équilibre psychique est toujours fragile. Et il finit par péter un cable le jour où il doit enfiler un costume de Père Noël pour remplacer un employé malade. Le scénario reprend alors un schéma de slasher classique, en enchaînant les morts violentes, avec plus ou moins de variations pour éviter les répétitions (comme lorsqu’un ado qui dévale une pente sur une luge est décapité ou quand une Linnea Quigley topless est empalée sur les bois d’un cerf empaillé).
L’interprétation a ses limites (Robert Brian Wilson en tête), il y a des facilités (le réalisateur n’hésite jamais sur les plans nichons) et un brin de comique involontaire (les « méchants ! » lancés par le tueur) mais l’atmosphère du premier acte est pesante et les assauts du tueur en costume de père noël souvent efficaces. Après la controverse, Douce nuit, sanglante nuit a connu une seconde vie en VHS et donné naissance à une franchise, avec quatre suites entre 1987 et 1991 (dont deux qui n’ont rien à voir avec le film originel) et un remake en 2012.