DUELLISTES (Ridley Scott)

Drame historique
Long métrage britannique
Réalisé par Ridley Scott
Scénarisé par Gerald Vaughan-Hughes, d’après une nouvelle de Joseph Conrad
Avec Keith Carradine, Harvey Keitel, Edward Fox, Tom Conti, Albert Finney…
Titre original : The Duellists
Année de production : 1977

Le duelliste exige réparation…il a soif d’honneur…cette histoire en est un exemple extravagant…

À peine sorti du Royal College of Art de Londres en 1963, Ridley Scott s’est mis à travailler pour le petit écran, sur des épisodes de séries de la BBC comme Z-Cars et Out of the Unknown. Il avait même failli participer aux débuts de Dr Who avec le serial qui marqua la première apparition des Daleks mais des petits soucis d’emplois du temps l’en ont empêché. Avec son jeune frère Tony, il a fondé en 1968 une société de production spécialisée dans les publicités, une activité qui l’a occupé pendant une bonne partie des années 70.

Après avoir réalisé, selon ses propres termes, des milliers de films publicitaires, Ridley Scott savait que l’étape suivante de sa carrière le tournerait vers le cinéma. Mais à l’approche de la quarantaine (il est né en 1937), les propositions de studios ne se bousculant pas, il a donc pris les devants. Après avoir envisagé une histoire sur Guy Fawkes et la Conspiration des Poudres de 1605, son choix s’est porté sur une nouvelle de Joseph Conrad tombée dans le domaine public. Avec l’appui de la Paramount en distributeur international, Scott a pu rassembler un modeste financement de 900.000 dollars.

J’ai été assez étonné par cette somme tant Duellistes semble avoir coûté plus cher. Ridley Scott a privilégié les décors naturels, somptueusement filmés (le travail du chef opérateur Frank Tidy, dont ce fut également le premier film, est admirable, plein de nuances), pour illustrer la rivalité insensée entre deux officiers de régiments de Hussards pendant les Guerres Napoléoniennes. Le Lieutenant Armand d’Hubert reçoit l’ordre de retrouver le lieutenant Gabriel Féraud pour le mettre aux arrêts après que ce dernier ait grièvement blessé le neveu du maire de la ville de Strasbourg pendant un duel. Féraud prend cet ordre pour un affront et provoque d’Hubert, simple messager, en duel…le début de face-à-face réguliers qui vont s’étendre sur plus de quinze ans…

D’Hubert est incarné par Keith Carradine, habitué des films de Robert Altman (il était dans John McCabe, Nous sommes tous des voleurs, Nashville). Il est raffiné, un brin mystérieux et représente en quelque sorte la raison même si les questions d’honneur qui régissent la vie des protagonistes peuvent pousser à des actes déraisonnables. Ce qu’est absolument le Gabriel Féraud campé par Harvey Keitel (loin des rues new-yorkaises de Mean Streets et Taxi Driver), querelleur, imprévisible, prisonnier de son obsession, d’une vision du monde qui se limite à tuer ou être tué…

Ridley Scott enchaîne les tableaux qui se concentrent sur les différentes périodes de la vie militaire de d’Hubert et Féraud et donne à chaque duel une identité, une dynamique dans la chorégraphie qui permet d’éviter la répétition qu’aurait pu avoir cette structure scénaristique. Un affrontement expéditif est ainsi suivi par un autre beaucoup plus intense et sanglant mais sans qu’un avantage se dégage entre l’élégant d’Hubert et l’animal Féraud. Les années passent, les modes opératoires des duels changent et il faudra toute la détermination de d’Hubert pour trouver une issue honorable à cet antagonisme dont la raison principale s’est perdue avec le temps…

Avec ce Duellistes, Ridley Scott signait un superbe premier long métrage, qui a été suivi par ces classiques de la science-fiction et de la fantasy que sont Alien, Blade Runner et Legend. C’est après que sa carrière commence à devenir un peu plus inégale…

2 « J'aime »

Koff Black Rain Koff

Après Legend, il y a d’abord Traquée. Je sais que je l’ai vu mais j’avoue que je ne m’en rappelle plus du tout…^^

Il est tombé dans le ravin avec la bagnole de Thelma et Louise.

Jim

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Je dois avouer que je ne suis pas vraiment convaincu par thelma et louise que j ai toujours trouvé bien gentillet.

Toujours associé ce film à Sailor et Lula et en defaveur de du film de Scott.

Je me demande s il n est pas tombé dans le ravin avant le film.

J’aime encore parce qu’il contient encore des étincelles du talent formel du bonhomme. Notamment la gestion des décors étriqués, qui avait fait merveille dans les espaces clos d’Alien ou Blade Runner. Ridley Scott, c’est vraiment un réalisateur du balancement intérieur / extérieur. Et dans Thelma & Louise, ça se sent encore : la scène de la conversation téléphonique dans la cuisine, c’est une fulgurance. Et le film, c’est un long élargissement du décor, la découverte progressive d’un univers de plus en plus grand en écho avec leur progression intérieure. Et ça, c’est la gestion de la caméra.
Et ça, ça va disparaître par la suite. Il va lentement cesser d’être Ridley Scott pour devenir un cinéaste de blockbuster. Y a deux trois spasmes de ça dans Tout l’argent du monde, et paradoxalement assez peu dans Seul sur Mars. C’est un technicien vertigineux, mais il n’a plus d’âme.

Jim

1 « J'aime »

du bonhomme ? ^^

Voui.
Décidément, faut que j’arrête d’écouter la radio en tapant.

Jim

Intéressant.

Mais la poesie du film ne fonctionne pas sur moi.

Ni sur moi. Comme la poésie de manière générale.

Pour moi c’était déjà un sursaut dans sa filmo me faisant croire et puis … non

L’affiche polonaise :

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et française :

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1 « J'aime »

Le film a inspiré le groupe Iron Maiden pour le titre The Duellists, sur l’album Powerslave :

He threw down a glove you made the mistake
Of picking it up, now you’re gone
The choosing of guns or fighting with swords
The choice of weapons is done
He’ll tear you apart, as soon as you start
You know you don’t have a chance