REALISATEUR & SCENARISTE
Larry Cohen
DISTRIBUTION
David Carradine, Michael Moriarty, Candy Clark, Richard Roundtree…
INFOS
Long métrage américain
Genre : thriller/fantastique
Titre original : Q
Année de production : 1982
Le scénariste et réalisateur Larry Cohen a fait ses armes à la télévision pendant les années 60 en écrivant à la chaîne pour de nombreuses séries, avant de créer la sienne en 1967, un feuilleton de science-fiction qui deviendra célèbre : Les Envahisseurs. Au début des années 70, il fait ses débuts de réalisateur au cinéma en surfant sur la vague de la Blaxploitation (Bone et Black Caesar, le parrain de Harlem) et en signant un petit classique du bis horrifique, Le Monstre est Vivant (qui sera suivi de deux suites). Citons aussi le très bon Meurtres sous contrôle et une biographie de J.Edgar Hoover, The Private Files of J. Edgar Hoover.
En 1982, Larry Cohen a débuté le tournage de J’aurai ta peau, une adaptation d’un roman de Mickey Spillane écrite par ses soins avec Armand Assante dans le rôle de Mike Hammer, avant de se faire virer au bout de quelques jours suite à des désaccords avec ses producteurs. Décidé à ne pas se retrouver sans boulot, Larry Cohen s’est enfermé dans sa chambre d’hôtel et en est ressorti quelques jours plus tard avec un script prêt à tourner qu’il a proposé à Samuel Arkoff, célèbre producteur de séries B des années 50 et 60 qui venait de fonder sa nouvelle société de production, Arkoff International Pictures (qui eut une durée de vie assez courte puisqu’Arkoff dut mettre la clé sous la porte en 1985).
Financé pour un tout petit peu plus de un million de dollars et en grande partie improvisé sur le tournage (la pré-production dura à peine une semaine), Epouvante sur New-York (Q dans sa version originale) est une étonnante rencontre entre le polar urbain et le film de monstres vintage, avec une touche de gore.
Le titre original de Epouvante sur New-York est Q. Q pour Quetzao…Quetzalca…Quetzalcoatl, le monstre ailé inspiré par la divinité mésoaméricaine (un concept venu à l’esprit de Larry Cohen lorsqu’il s’est dit que le sommet du Chrysler Building serait parfait pour y abriter un nid). Mais Q est aussi l’initiale du personnage principal, Quinn, un pauvre poissard en quête d’une vie meilleure et qui se laisse embarquer dans les pires plans. Quinn est joué par le très bon Michael Moriarty, qui deviendra l’acteur fétiche de Larry Cohen pendant une grande partie des années 80 et qui porte le film sur ses épaules.
Le scénario suit également deux flics interprétés par David « Kung-Fu » Carradine et Richard « Shaft » Roundtree qui enquêtent sur des sacrifices rituels (l’occasion de quelques plans gores de victimes écorchées) qui pourraient être liés à ces témoignages étranges de disparitions impliquant une mystérieuse créature. Deux intrigues portées par des dialogues savoureux qui mettent tout de même un petit peu de temps à se mettre en place, mais qui deviennent de plus en plus intéressantes quand tous les éléments finissent par se recouper.
Larry Cohen fait un bon travail sur les personnages et arrive à ancrer une situation délirante dans un décor urbain bien exploité.
Bien conscient des limites de son budget, Larry Cohen ne dévoile son monstre que progressivement. Le réalisateur opte pour la suggestion lors des premières attaques, avant la révélation complète dans le dernier tiers. La bête est joliment animée image par image par Randy Cook (qui travaillera plus tard sur la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson) et Dave Allen (spécialiste de cette technique sur les productions Charles Band).
Malgré quelques trucages rudimentaires, l’affrontement final entre le monstre et les forces de la police est assez généreux et l’ensemble a ce petit côté « hommage à Ray Harryhausen » qui est loin d’être déplaisant !