THE STUFF (Larry Cohen)

REALISATEUR & SCENARISTE

Larry Cohen

DISTRIBUTION

Michael Moriarty, Andrea Marcovicci, Garrett Morris, Scott Bloom, James Dixon, Paul Sorvino, Danny Aiello…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie/horreur/science-fiction
Année de production : 1985

Moi, quand j’étais jeune, il y avait une chose dont je raffolais…c’était l’ice cream. J’aurais tout fait pour en avoir, je pensais que ça durerait toute la vie. Et bien pas du tout. Il y a mieux, bien meilleur. Et ça s’appelle le Stuff !
Et foi de gourmande, je n’en ai jamais assez. Alors faites comme moi…et goûtez !

Comme le dit la publicité, il est impossible de se passer du Stuff. Et qu’est ce donc que le Stuff ? Un nouveau yaourt révolutionnaire, sans calories, doux, crémeux, nourrissant, si bon qu’une fois goûté, il devient absolument impossible de s’en passer. Mais gare aux effets secondaires ! Car une fois que le Stuff est ingurgité, il prend possession de vous…corps et âme ! Pour résumer, est-ce que vous mangez le Stuff…ou est-ce que c’est le Stuff qui vous mange ?

Ce dont les gens ne se doutent pas, c’est que ce produit suinte carrément des entrailles de la Terre…et qu’il est récolté, conditionné et directement envoyé aux grandes surfaces de tout le pays, prêt à être consommé. Larry Cohen ne s’attarde pas trop sur les origines du stuff. On apprend juste au détour d’une réplique que cette substance est un organisme conscient qui vient d’une autre planète…

The Stuff (In-Natural) (1985) 1

Quand New World Pictures (fondé par Roger Corman dans les années 70 avant que le roi de la série B le vende au début des années 80) accepte de financer le nouveau concept de Larry Cohen (Epouvante sur New-York, L’Ambulance), le studio pense avoir affaire à une série B d’horreur classique, un film de monstres jouant sur l’effroi et le gore. Le résultat final ne leur a donc pas tellement plu : s’il contient de nombreux éléments horrifiques, The Stuff est en fait une comédie satirique sur le consumérisme, une charge délirante contre ces corporations qui dépensent des sommes énormes rien qu’en publicité pour faire avaler de la « junk food » au consommateur.

Le récit fait la part belle à une distribution frappadingue, Michael Moriarty, l’un des acteurs fétiches de Larry Cohen en tête, irrésistible en ancien agent du F.B.I devenu espion industriel. Dans des rôles secondaires, souvent tordus et servis par des dialogues décalés, on retrouve notamment des valeurs sûres comme Danny Aiello (Il était une fois en Amérique, Hudson Hawk, gentleman et cambrioleur…), qui doit affronter son propre chien accroc au Stuff, et surtout Paul Sorvino (Les Affranchis, Les Aventures de Rocketeer…) qui sort carrément de nulle part en milicien dinguo, misogyne et raciste dont la puissance de feu sera bien utile pour combattre le Stuff.

Larry Cohen a du couper plusieurs scènes pour satisfaire aux exigences de New World. D’après lui, le rythme s’en est trouvé amélioré, mais ces coupes sont un peu trop visibles par endroits. Le développement des relations entre les personnages n’est pas toujours convaincant et le déroulé de l’enquête menée par Michael Moriarty manque de fluidité. Mais si le résultat final est décousu et part un peu dans tous les sens, l’idée est savoureuse et Larry Cohen en exploite bien les possibilités.

The Stuff rappelle des séries B des années 50, comme L’Invasion des Profanateurs de Sépultures (pour le comportement des accrocs au Stuff) et bien évidemment Le Blob (Danger Planétaire en version française)…un Blob crémeux et onctueux ! Si certains plans à effets spéciaux n’ont pas résisté à l’épreuve du temps (normal pour un budget très modeste de moins de 2 millions de dollars), d’autres demeurent encore très efficaces (comme les transformations physiques causées par le Stuff et une chouette scène d’attaque dans une chambre d’hôtel).

Bref, The Stuff, douzième film de Larry Cohen, tourné entre Special Effects et Les Enfants de Salem, est plutôt fauché…mais c’est aussi et surtout une bisserie très goûtue !

THE STUFF ! ENOUGH IS NEVER ENOUGH !

1 « J'aime »

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Je suis en train de le regarder, et la scène du tenancier d’épicerie qui a des gargouillis m’a fait penser aux Slitheens du Doctor Who.

Jim

Graham Humphreys :