REALISATEUR & SCENARISTE
Larry Cohen
DISTRIBUTION
Eric Roberts, James Earl Jones, Megan Gallagher, Janine Turner, Red Buttons, Eric Braeden, James Dixon, Nick Chinlund, Stan Lee…
INFOS
Long métrage américain
Genre : action/comédie/thriller
Titre original : The Ambulance
Année de production : 1990
« Quand vous entendez ou voyez une ambulance dans la rue, c’est en général considéré comme quelque chose qui va vous sauver, qui va prendre soin de vous…un véhicule de compassion. Dans cette histoire, l’ambulance est en fait un véhicule de mort. »
C’est ainsi que Larry Cohen (Le Monstre est vivant, Epouvante sur New-York…) explique le concept à la base de L’Ambulance, qui fut en 1990 son avant-dernier long métrage (après deux décennies bien remplies, son activité de réalisateur s’est sérieusement ralentie dans les années 90…il s’est ensuite principalement illustré en tant que scénariste). L’idée qu’une ambulance arrive de nulle part pour vous emmener dans un endroit où on pratique d’étranges expériences avait tout pour être le matériel idéal d’un thriller paranoïaque…ce qui n’est pas vraiment la route choisie par le scénariste/réalisateur.
Même si Larry Cohen cite La Mort aux Trousses de Alfred Hitchcock comme inspiration, son scénario ne propose pas vraiment un suspense maîtrisé de main de maître. Et si il y a de bonnes idées d’éclairage pour donner une présence inquiétante à l’ambulance qui emmène ses infortunés occupants vers un médecin psychopathe (Eric Braeden, le Victor Newman des Feux de l’Amour, bien louche comme il faut en trafiquant de corps et d’organes humains), cet aspect horrifique est très peu exploité. Ce qui fait par contre de L’Ambulance une série B aussi absurde que divertissante, c’est son ton décalé, qui s’exprime notamment par le rythme qu’imprime Larry Cohen à son métrage et par une distribution savoureuse.
En dessinateur de comics qui risque sa peau pour retrouver une fille qu’il draguait dans la rue, et qui à cause d’un malaise du à son diabète se retrouve embarquée par l’ambulance, Eric Roberts (Runaway Train), affublé ici d’une superbe coupe mulet qui rivalise avec celle de Jean-Claude Van Damme dans Chasse à l’homme de John Woo, livre une performance frénétique, qui ne baisse jamais d’intensité. Et son sens de la répartie est à l’avenant (Larry Cohen cisèle des dialogues croustillants).
À ses côtés, on retrouve notamment James « Dark Vador » Earl Jones en flic dédaigneux et accroc au chewing-gum (mais vraiment accroc jusqu’à son dernier souffle) et Red Buttons (L’Aventure du Poséïdon) en reporter de la vieille école (il a l’air de sortir tout droit d’un film noir des années 50) qui forme un duo détonnant avec Eric Roberts.
J’ajoute que ce que je trouvais vraiment cool quand j’ai découvert le film au début des années 90 (et je l’ai revu plusieurs fois à l’époque)…c’est que Josh Baker, le personnage joué par Eric Roberts, est dessinateur pour Marvel Comics. Larry Cohen a obtenu la permission de tourner dans les bureaux de Marvel et ce grâce à son ami Stan Lee à qui il a offert son premier rôle au cinéma…celui du responsable éditorial de Marvel (avant cela, Stan avait fait le narrateur pour des dessins animés et un film d’Alain Resnais) ! Avant sa ribambelle de cameos, Stan The Man a donc donné la réplique à Eric Roberts dans deux scènes, dans lesquelles on aperçoit furtivement Larry Hama et Jim Salicrup.
Josh Baker travaille sur un comic-book intitulé Dr Strong…des pages qui portent la signature distinctive de Gene Colan ! Il y aussi deux références à l’univers d’Archie Comics, dont l’une est l’occasion d’un amusant running gag.
Excelsior !