ÉVOLUTION DU MARCHÉ COMICS

Lorsque je suis intervenu dans cette discussion c’était à propos de ce que disait **Kab **:

Tout en sachant que tout ça allait partir en sucette, chaque intervenant reprenant ici une phrase, interprétant là des propos au petit bonheur la chance, bref pour moi je jette l’éponge.

Il m’apparaît - oui il m’a fallu du temps - qu’aucune discussion n’est possible via un forum ou plutôt que je suis trop vieux pour ça, et ça me prend trop de temps.

Je vais me cantonner du moins essayer à commenter©™ ce que je lis, ça sera déjà bien suffisant. :wink:

(cela dit ce n’est pas faute de ne pas m’être déjà laissé avoir, en rédigeant mon petit bout de commentaire je me disais que je faisais un choix dont l’issue m’apparaissait déjà comme inextricable - bon je ne m’attendais pas à ça quand même)

Désolé d’avoir attisé une discussion que je quitte en cours de route, mais je suis certain que vous allez vous débrouiller sans moi. :slight_smile:

C’est pas ça une discussion ?

je me demande ce que serait une discussion possible alors.

mais je repose ma question :

[quote=« n.nemo »]pourquoi pas pour le constat mais alors que faire de tous ces titres s’il devait en avoir moins ? Ne pas les publier ?

Est ce à dire que la qualité baisse à tant produire ? et dans le cas contraire où il y aurait de plus en plus d’auteurs compétant voulant publier, diminuer les publications se ferait alors sur quel critère ?[/quote]

Même autour d’un verre ou d’un café, une discussion dévie, embraye sur d’autres sujets, entame une idée sans la conclure… C’est le principe, je crois.

Bah, il suffit de citer le nom de la personne dont on met un extrait des propos, afin de savoir de quoi on parle et à qui on répond.

Ah ça, c’est un autre sujet.

Jim

Oui ce n’est pas impossible, j’ai déjà vu ça dans le manga aussi.

Excuse moi Jim, mais je ne suis pas du tout d’accord, aujourd’hui le lecteur lit avant tout du super héros ! avec le cinéma / séries TV de super héros, on voit pleins de nouveaux lecteurs qui veulent lire du super héros avec les films, combien j’en vois me poser des questions sur les comics Suicide squad en ce moment avec la sortie imminente du film

Ah ça serait pas mal de lire en entier ce que j’écris. J’ai dit que la courbe de baisse de lectorat n’était pas une fatalité, et qu’il y a sans doute un peu plus de lecteurs qu’il y a douze ans. Mais il demeure vrai qu’il y en a moins qu’il y a trente-cinq ans.
Une offre plus large, mais un public réduit : n’est-ce pas l’illustration de notre discussion ?
La tendance semble inversée, récemment (disons, depuis cinq ans), mais encore faut-il qu’elle se confirme. Les nouveaux lecteurs attirés par l’actualité cinématographique resteront-ils à long terme ?

Jim

Vaste débat, j’ai tendance à dire oui masi certains me certifient le contraire mais quand je vois les propos d’auteurs tel que Mark Millar, il semble que les films ont eu un réel effet positif

Facilement. Quand je vois des clients rentrés dans la lib pour noel pour offrir un cadeau à un passionné, ils ouvrent de grands yeux de voir des BD jusqu’au plafonds hallucine encore plus de voir que c’est pas forcément plusieurs fois le même et reparte avec le tourni quand on leur dit que c’est juste les sorties de noel avec un fond de stocks.

Le resenti n’est pas le même. Un passionné y voit souvent du choix sans limites et de la frustration de voir sa petite série s’arrêter (moi c’est le cas pour C.H.A.O.S. team qui n’aura pas de fin) faute de vente et d’exposition (mais j’y reviendrais tout à l’heure).

Chez une personne qui ne met les pieds quasiment jamais voir pas du tout il y a une impression de voir une énorme vague arriver, c’est juste trop.

Car avant avec moins de sortie les librairies étaient moins chargés, laissait de la place à des objets promo ou simplement à de l’espace des zones de respiration (comme en dessin ou autre).

Il faut comprendre que le publique BD n’a pas augmenté des masses, il est sensiblement le même et la jeune génération n’est pas si présentes (sauf dans le comics avec visiblement, mais sans info ou sources un passage du manga au comics).

Par contre la production est elle passé de 1563 BD (dont 1137 nouveautés) en 2000 à 5255 BD (dont 3924 nouveautés) en 2015.

Avec donc un nombre de lecteurs constant, des tailles de librairies similaires, mais une production augmenté par 5 ans sans compter que ton fond augmentent avec les années et les bonnes séries, la place vient à manquer dans la librairie premièrement et en présentation nouveautés aussi. Donc à partir de là une nouveautés qui vend rien n’est pas reconduit d’une semaine sur l’autre et se voit donc dans le joli colis retour.
Donc le produit n’a pas sa chance dû à un temps de présence trop réduit et au fait que le libraire même avec toute la bonne volonté du monde ne peut lire toutes les nouveautés à l’année.

Donc oui la surproduction nuit à la rentabilité de la BD. Certains titres auraient pu trouver leur publique si présent plus longtemps si le libraire avait eu le temps de le lire…

Y a une faille logique dans ton propos, puisque ces « certains titres » existent précisément dans le modèle de « surproduction » que tu dénonces.

Il me semble que le premier leçon à tirer n’est pas la « surproduction », mais le fait qu’il y ait de plus en plus d’auteurs, non ?

Le modèle économique actuel créant la surproduction.

Il me semble que l’idée comme quoi nous allons de plus en plus vers une société de l’écrit (la première ?) dans le sens où de plus en plus de gens écrivent après une période où l’on a vu augmenter la lecture, est l’idée qui doit sous tendre la lecture du phénomène.

Une société où de plus en plus de personnes produisent des écrits de qualité, ne peut fonctionner économiquement sur le modèle de l’achat je crois. C’est du coté du modèle des intermittents du spectacle qu’il faudrait regarder non ?

Ca sort d’où ça ? Mr chiffre tu en as à l’appuie ?

bon c’est la journée des ronchons donc j’y vais aussi :wink:

je suis toujours étonné que pour 2 exemples perso on en soit à tirer des « vérités » sur le marché

J’ai tendance à penser pareil, à cause de la proximité des dates : les chiffres (kiosques ou librairies, France ou États-Unis…) remontent depuis une dizaine d’années, et ça correspond grosso modo à l’édification de l’univers cinématographique Marvel. Je pense que la fidélisation dans les salles a généré une fidélisation chez les libraires.
En revanche, je n’ai aucune idée des chiffres, je pense que c’est périphérique. Mais assez pérenne. Sans doute vaut-il mieux avoir dix lecteurs de plus, mais dix lecteurs fidèles.

Jim

Je ne comprends pas ton propos ?

Alors non et oui.

Je vais tenter de m’expliquer du mieux que je peux avec les infos que j’aie.

Il y a plus d’auteurs, mais pas que. Il y aussi plus d’auteurs qui font plus de série. Par exemple un type comme Lupano sort 4 BD par an. il en va de même pour Ronan (auteur de Chaos Team ou Roy des ribaud et Block 109) fut une époque.

Et là oui c’est lié au modèle économique qui veut qu’en dehors d’une avance les auteurs sont payés en droits d’auteurs lié aux ventes et comme les ventes ont diminués, les droits d’auteur et donc le salaire aussi. Du coup les auteurs sortent plus de BD pour pouvoir mieux vivre.

Maintenant les techniques modernes et la volonté de vouloir faire plus de BD de la part des éditeurs à augmenté le nombre d’auteurs malgré le fait que le gâteau n’est pas changé. Là ou un Obelix garde sa grosse part, Asterix et Panoramix doivent se battre pour conserver la même part avec plus de gens.

Donc oui c’est lié aux nombres d’auteurs, mais pas forcément. Quand tu as 1000 nouveautés par an, la lisibilité en rayon est plus forte et donc il y a plus de chances pour avoir des ventes et donc mieux vivre. Si tu en as ne serait-ce que 2000 tu as deux fois moins de chances de vire il te faut donc trouver une solution et vu que ce n’est pas au niveau des éditeurs que ça va se jouer il te faut sortir plus pour arriver à la même part.

J’espère que je me suis fait comprendre car je me suis un peu embrouiller moi-même :mrgreen:

[quote=« n.nemo »]Il me semble que l’idée comme quoi nous allons de plus en plus vers une société de l’écrit (la première ?) dans le sens où de plus en plus de gens écrivent après une période où l’on a vu augmenter la lecture, est l’idée qui doit sous tendre la lecture du phénomène.

Une société où de plus en plus de personnes produisent des écrits de qualité, ne peut fonctionner économiquement sur le modèle de l’achat je crois. C’est du coté du modèle des intermittents du spectacle qu’il faudrait regarder non ?[/quote]

Je n’ai pas compris le premier paragraphe et du coup le rapprochement avec le statut d’intermittent. Peux-tu t’expliciter ?

CAD ?

ben que ton exemple sur la librairie à Noël ou celui de Blackie sur les questions posées sur Suicide Squad ne sont pas plus parlant ou révélateurs qu’un autre

et bien, déplorer que la suproduction empêche les nouvelles séries de s’imposer peut paraitre paradoxal puisque sans surproduction ces séries n’existeraient juste pas.

Et bien je me dis que si il y a plus d’auteur mais pas assez de personne pour, en achetant, leur fournir un revenu substantiel, alors il faudrait peut être dissocier les revenus des auteurs de la vente de leur album.

C’est la cas pour les intermittents du spectacle qui sont payés du moment qu’ils ont fait temps d’heures de prestations.

on pourrait parler de subvention, je vois pour ma part un autre modèle économique.

Si l’on prend le chiffre donné plus haut de 5255 bouquins en 2015, ça veut dire qu’il y a 101 bouquins par semaine.
101 bouquins.
Si l’on s’arrête à la création franco-belge, ça laisse une concurrence sauvage. Mettons qu’il y ait vingt comics et vingt manga dans cette semaine. Ça laisse l’album qui sort face à soixante concurrent. Mettons que l’album, ça soit un truc genre aventure / SF / fantasy / thriller, on écarte donc les albums « gros nez » (allez, comptons large : vingt bouquins) et quelques albums plus expérimentaux / personnels / romans graphiques. L’album dont nous parlons va tout de même se trouver face à une vingtaine de concurrents susceptibles d’intéresser le même lecteur. Qui ne va pas acheter les vingt bouquins, c’est certain. Il a mille raisons de s’intéresser à autre chose, soit à une série qu’il poursuit déjà, soit à une « valeur sûre », etc etc.
Quand Omnopolis ou Grands Anciens sont sortis, j’avais fait un calcul similaire, et j’étais arrivé à la conclusion que mes bouquins se trouvaient face à soixante puis soixante-quinze concurrents hebdomadaires. Même si le créneau qui est le leur, mes albums voyaient leurs chances réduites.

Ce qui en soit est faux.
Il n’y a pas plus d’auteurs. Il y a même des auteurs qui quittent le milieu pour aller faire autre chose (de la littérature, du dessin animé, du jeu vidéo, de la pub et de la comm, de l’enseignement, ou carrément des métiers qui n’ont rien à voir).
Je crois que c’est Filipini qui relevait, il y a deux trois ans, un fait intéressant : la production augmente, mais pas la part des nouveautés franco-belges. En effet, les mangas restent stables, les comics sont plus nombreux, et dans la part du franco-belge, il y a de plus en plus de place consacrée aux rééditions, aux intégrales, etc etc. Le patrimoine franco-belge est effectivement très exploité, j’ai même l’impression que ça va croissant (mais là, c’est peut-être moi qui en achète davantage). De Bouloum-Bouloum & Guiliguili à Simon du Fleuve, les éditeurs proposent de constantes rééditions sous l’allure d’intégrales qui, pour intéressantes soient-elles sous le rapport quantité-prix, demandent à sortir 25 ou 30 euros par tome.
Filipini faisait donc le constat que la création d’œuvres originales demeurait constante. Mais comme le volume global augmente, la proportion diminue. Si l’on ajoute à cela le fait que de nombreuses séries patrimoniales sont relancées (Achille Talon, Bob Morane…), que d’autres génèrent des séries dérivées (Thorgal, XIII, Spirou…) et que ces projets sont confiés à des auteurs confirmés, on voit bien que la part des « nouvelles » créations diminue en proportion, et que l’avenir est plus gris si l’on n’est pas déjà installé.

Donc non, je n’ai pas l’impression qu’il y a plus d’auteurs.

Jim

Il n’y a pas qu’a Nöel, mais à Noel c’est là ou tu as le plus de personnes qui ne lisent pas de BD qui viennent et la sensation est plus que souvent la même :wink:

Surtout moins à noel maintenant que la lib est passé en relais colis.

[quote=« Jim Lainé »] on voit bien que la part des « nouvelles » créations diminue en proportion, et que l’avenir est plus gris si l’on n’est pas déjà installé.

Donc non, je n’ai pas l’impression qu’il y a plus d’auteurs.

Jim[/quote]

c’est le constat que font pas mal d’auteurs

a bah si y a pas plus d’auteur, je parle dans le vide.