ÉVOLUTION DU MARCHÉ COMICS

[quote=« KabFC »]
Donc oui la surproduction nuit à la rentabilité de la BD. Certains titres auraient pu trouver leur publique si présent plus longtemps si le libraire avait eu le temps de le lire…[/quote]

Alors attention à ce qu’on veut dire quand on parle de « la rentabilité de la BD ».
Le marché de la BD est très rentable, notamment parce que certains groupes sont à la fois éditeurs, diffuseurs et distributeurs, et gagnent à toutes les étapes.
Là où la rentabilité est menacée, c’est à l’échelle du bouquin lui-même. Comme dit plus haut, plus de bouquins dans autant d’espace, ça fait moins de visibilité pour chacun (ou plus précisément, moins de visibilité pour beaucoup, et autant de visibilité pour les plus vendeurs).

Jim

[quote=« n.nemo »]

[quote=« KabFC »]

Je ne comprends pas ton propos ?

et bien, déplorer que la suproduction empêche les nouvelles séries de s’imposer peut paraitre paradoxal puisque sans surproduction ces séries n’existeraient juste pas.[/quote]

Mais à un moment il faut bien de la nouveautés, c’est la production. Mais il en faut moins pour pas être en sur.

[quote=« n.nemo »]Et bien je me dis que si il y a plus d’auteur mais pas assez de personne pour, en achetant, leur fournir un revenu substantiel, alors il faudrait peut être dissocier les revenus des auteurs de la vente de leur album.

C’est la cas pour les intermittents du spectacle qui sont payés du moment qu’ils ont fait temps d’heures de prestations.

on pourrait parler de subvention, je vois pour ma part un autre modèle économique.[/quote]

C’est un vaste débat, mais une bonne idée. cependant certains n’y souscriront pas.
Car Quid des droits d’auteurs ? A qui appartient la BD si tu es payé comme « salarié » ?
Et si tu fais un carton comme WD, ou Asterix tu t’assois sur un bon paquet de fric.

Mais je trouve que c’est intéressant et une idée à creuser.

[quote=« KabFC »]

comme Arty
qu’il pense qu’il y en a beaucoup sans doute, trop j’en suis moins convaincu. et il se peut même que ce client ressorte en se disant « c’est bien les amateurs ont du choix »

dans l’absolu c’est comme n’importe quelle autre boutique dans laquelle tu rentres et où tu n’es pas soit connaisseur soit intéressé,on peut du coup se dire à chaque fois qu’il y en a trop

[quote=« n.nemo »]
Il me semble que l’idée comme quoi nous allons de plus en plus vers une société de l’écrit (la première ?) dans le sens où de plus en plus de gens écrivent après une période où l’on a vu augmenter la lecture, est l’idée qui doit sous tendre la lecture du phénomène.

Une société où de plus en plus de personnes produisent des écrits de qualité, ne peut fonctionner économiquement sur le modèle de l’achat je crois. C’est du coté du modèle des intermittents du spectacle qu’il faudrait regarder non ?[/quote]

Des « écrits de qualité », je veux bien, mais on sait que ce n’est pas le cas.
De plus en plus de gens écrivent, mais ils écrivent mal.
Et les éditeurs de littérature ont bien démontré que ce n’est pas parce que les gens écrivent que ça mérite d’être lu. Nabila, Chabal et tant d’autres ont écrit leur livre (enfin bon, on se comprend…) c’est pas pour autant des « écrits de qualité ».
Là encore, je n’y crois pas. Mais je me trompe peut-être.
Selon moi, les outils informatiques et les réseaux sociaux, qui ont ont démocratisé la « production d’écriture », n’ont pas pour autant annuler les tamis permettant de sélectionner ce qu’on veut publier et ce qu’on ne veut pas publier. Tout le monde écrit, et tout le monde n’est pas publié.
Ce qui me semble assez sain, au demeurant.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]
Alors attention à ce qu’on veut dire quand on parle de « la rentabilité de la BD ».
Le marché de la BD est très rentable, notamment parce que certains groupes sont à la fois éditeurs, diffuseurs et distributeurs, et gagnent à toutes les étapes.
Là où la rentabilité est menacée, c’est à l’échelle du bouquin lui-même. Comme dit plus haut, plus de bouquins dans autant d’espace, ça fait moins de visibilité pour chacun (ou plus précisément, moins de visibilité pour beaucoup, et autant de visibilité pour les plus vendeurs).

Jim[/quote]

Oui je parle de la rentabilité du bouquin. Mais Jim tu sais surement mieux que moi, que tout le monde dit que le milieu est dans une sorte de bulle spéculative à l’image de la bulle immobiliere. Et quand elle pêtera, elle fera mal (mais bon ça fait bien 6-7 ans que j’entends ça).

Il me semble quand même que c est un constat que l’on peut faire sur la totalité de la sphère « divertissement ».
La production augmente dans l édition, le ciné, la TV, la musique… avec une part dans chaque plus grande de l exploitation du « patrimoine ».
Mais je me pose aussi a question de savoir si c est pas un changement de public visé plutôt les 25-50 que ce qui se passait dans les 80’s avec les 7-25 ans… (je dis ça à la louche). Ils ont donc plus des thunes, acheter plus (tout en étant moins nombreux) et sensible aux rééditions de luxe avec suppléments…
Mais quid du renouvellement?

en tout cas, c était très intéressant de vous lire…

[quote=« Fred le Mallrat »]Il me semble quand même que c est un constat que l’on peut faire sur la totalité de la sphère « divertissement ».
[/quote]

c’est même certain

[quote=« KabFC »]
Oui je parle de la rentabilité du bouquin. Mais Jim tu sais surement mieux que moi, que tout le monde dit que le milieu est dans une sorte de bulle spéculative à l’image de la bulle immobiliere. Et quand elle pêtera, elle fera mal (mais bon ça fait bien 6-7 ans que j’entends ça).[/quote]

Entièrement d’accord avec toi.
Et moi, j’entends ça depuis quinze ans.

[quote=« Fred le Mallrat »]
Mais je me pose aussi a question de savoir si c est pas un changement de public visé plutôt les 25-50 que ce qui se passait dans les 80’s avec les 7-25 ans… (je dis ça à la louche). Ils ont donc plus des thunes, acheter plus (tout en étant moins nombreux) et sensible aux rééditions de luxe avec suppléments…[/quote]

Farpaitement.
Mais ce n’est pas d’aujourd’hui : Marvel a construit son succès au cinéma en s’adressant au public représenté par le père, qui lisait ça dans son enfance et qui emmène ses gamins voir les films. Dix ans ont passé, une nouvelle génération de consommateurs (les fameux gamins) est arrivée, mais on continue encore à s’adresser à l’ancien fan disposant aujourd’hui d’un certain pouvoir d’achat.
C’est la même chose pour le papier, selon moi.

Jim

[quote=« Fred le Mallrat »]La production augmente dans l édition, le ciné, la TV, la musique… avec une part dans chaque plus grande de l exploitation du « patrimoine ».
Mais je me pose aussi a question de savoir si c est pas un changement de public visé plutôt les 25-50 que ce qui se passait dans les 80’s avec les 7-25 ans… (je dis ça à la louche). Ils ont donc plus des thunes, acheter plus (tout en étant moins nombreux) et sensible aux rééditions de luxe avec suppléments…
Mais quid du renouvellement?[/quote]

Oui mais vous oubliez aussi une chose. Que ça soit le cinéma, la musique les séries TV, ils ont tous muté vers un nouveau mode de consommation à savoir les abonnements pour une consommation illimitée (carte ciné, netflix, Deezer, etc.)

Dans la BD, on est vachement en retard sur ce genre de consommation (signalons toutefois le marvel unlimited qui est peut être la solution ultime après tout) donc du coup faut sélectionner et donc des titres passeront forcément à la trappe ce qui ne serait pas forcément le cas dans l’autre mode de consommation.

Donc oui tout le monde évolue mais certains moins vites que d’autres malheureusement…

Non je ne suis pas d’accord.

Il n’y a pas de mutation, il y a une nouvelle proposition qui vient s’ajouter à un ensemble déjà présent et qui n’a pas disparu. Le jour où la VOD fera disparaître le mode de visionnage « classique » n’est pas encore venu* et le catalogue illimité est une illusion. D’une part les droits font que chaque fournisseur d’accès n’a pas la même proposition de catalogue et, au sein de celui-ci il y un turn-over basé sur la rentabilité de l’objet et ses droits de diffusion.

heu comment dire

(ta entendu parler des bibliothèque ? :mrgreen: )

  • et à mon sens cela ne risque pas d’arriver tant que que le système de production et de distribution sera ce qu’il est à l’heure actuelle. Netflix c’est un gros succès médiatique mais en terme de rentabilité et de bénéfice ce n’est encore pas grand chose face aux chaîne du câble ou les gros network.

edit : d’ailleurs une partie du succès de Netflix (peut-être même le plus gros) n’est pas basé sur le principe de la VOD

[quote=« Blackiruah »]
Oui mais vous oubliez aussi une chose. Que ça soit le cinéma, la musique les séries TV, ils ont tous muté vers un nouveau mode de consommation à savoir les abonnements pour une consommation illimitée (carte ciné, netflix, Deezer, etc.)[/quote]

Non je n’ai pas oublié, ce n’est pas le sujet, mais je vais quand même te répondre.

La musique à mis des années à muté et c’est seulement depuis un an ou deux qu’ils arrivent enfin à trouver la solution avec le streaming. Mais dans tout ça les artistes ne s’y retrouvent toujours pas et sont donc obligés à des tournées éprouvantes et bien trop longue pour après enchaîner un album pour repartir sur les routes pour continuer à y arriver. Même les plus grands.

La Télévision c’est un cas assez spécial. Vu que la majorité regardent des séries US et si Netflix est un carton aux US avec 1 américain sur 3 le possédant, c’est pas le cas en france. Les services de streaming type AOS ou Netflix émergent doucement comprenant ce que souhaites les dévoreurs de TV c’est avoir la série le lendemain de la diffusion VO, voir en même temps, seulement voilà c’est difficile de le faire pour toutes les séries et certains ne veulent pas payer un service supplémentaire en plus de la redevance TV. Donc le sysytème qui fonctionne très bien aux US à plus de mal à trouver sa place en france.

Pour le ciné je ne referais pas la longue discussion très intéressante au demeurant sur l’état du cinéma qui pour moi est très loin d’avoir trouvé la solution. Je te laisse donc aller voir dans le topic sur je sais plus quel film pour y voir cette discussion. Juste pour rappel, tu es parisien comme moi donc pour toi le pass semble une évidence, mais c’est très loin d’être le cas surtout pour les familles visiblement.

[quote=« Blackiruah »]Dans la BD, on est vachement en retard sur ce genre de consommation (signalons toutefois le marvel unlimited qui est peut être la solution ultime après tout) donc du coup faut sélectionner et donc des titres passeront forcément à la trappe ce qui ne serait pas forcément le cas dans l’autre mode de consommation.

Donc oui tout le monde évolue mais certains moins vites que d’autres malheureusement…[/quote]

Tu oublies un truc dans ta proposition. La musique, le cinéma, les séries sont des supports immatériel. Tu as besoin d’une TV pour faire les 3 maintenant pas plus, voir un ordi. Mais pour le livre il y a l’objet. Et là, la majorité des lecteurs n’est pas prêt à faire le passage au numérique. Le besoin d’avoir l’ouvrage l’envie d’une belle collection tout ça est plus important (on retrouve ce même besoin chez les fans de musique et de cinéma d’ailleurs qui continue d’acheter du CD et des DVD).

Donc oui c’est sympa pour du produit de consommation de masses, mais pas pour des aficionados. Et dans la BD je pense plus qu’ailleurs le public est massivement des aficionados.

Enfin c’est plus dur d’avoir une dédicace de Jim ou Niko sur leur bouquins quand ledit bouquin est numérique.

[quote=« Jim Lainé »]

[quote=« n.nemo »]
Il me semble que l’idée comme quoi nous allons de plus en plus vers une société de l’écrit (la première ?) dans le sens où de plus en plus de gens écrivent après une période où l’on a vu augmenter la lecture, est l’idée qui doit sous tendre la lecture du phénomène.

Une société où de plus en plus de personnes produisent des écrits de qualité, ne peut fonctionner économiquement sur le modèle de l’achat je crois. C’est du coté du modèle des intermittents du spectacle qu’il faudrait regarder non ?[/quote]

Des « écrits de qualité », je veux bien, mais on sait que ce n’est pas le cas.
De plus en plus de gens écrivent, mais ils écrivent mal.
Et les éditeurs de littérature ont bien démontré que ce n’est pas parce que les gens écrivent que ça mérite d’être lu. Nabila, Chabal et tant d’autres ont écrit leur livre (enfin bon, on se comprend…) c’est pas pour autant des « écrits de qualité ».
Là encore, je n’y crois pas. Mais je me trompe peut-être.
Selon moi, les outils informatiques et les réseaux sociaux, qui ont ont démocratisé la « production d’écriture », n’ont pas pour autant annuler les tamis permettant de sélectionner ce qu’on veut publier et ce qu’on ne veut pas publier. Tout le monde écrit, et tout le monde n’est pas publié.
Ce qui me semble assez sain, au demeurant.

Jim[/quote]

On passe tout de même d’une centaine de nouveauté pour la rentrée littéraire il y a deux décennies à plus de 600 aujourd’hui.

Les diplômés supérieur augmentent de façon massive également, le rapport à la politique est marquée aussi par des demandes de participations de plus en plus importantes (ne passerait on pas de l’idéologie/lecture à la participation/écriture). D’ailleurs la fracture se fait de plus en plus entre diplômé et non diplômé dans le champ politique avec une autonomisation des cultures de chacun. La culture start up, c’est aussi un « écris toi même » .

Les blogs pullulent etc.

Je sais pas j’ai l’impression d’une monté massive de l’écrit qui ne peut tout de même pas se faire sans une qualité qui augmente aussi de façon générale non ?

Aaaaaaaaah, un bon vieux HS passionnant qui pointe le bout de son nez. Remercions-en Nemo, le champion olympique (c’est de saison) de cette discipline dont j’avoue raffoler. :smiley:

Il me semble plutôt à moi que l’on sort en ce moment, précisément, de l’ère de l’écrit.
Cette ère de l’écrit était plutôt caractéristique de la « modernité » (si tant est que ça veuille dire quelque chose, comme terme ; trop vague) et commence sa montée en puissance au début des révolutions industrielles. C’est d’ailleurs à ce moment que des sociétés basées sur l’oralité, très performantes pour certaines dans la période pré-moderne, déclinent.

L’ère dans laquelle nous entrons, je la qualifierais plutôt de « l’ère du visuel ».
Le « penchant visuel » serait cette obsession de la représentation graphique des choses comme preuves irréfutables de leur validité ou leur existence ; on en parlait ailleurs pour les neurosciences et c’est exactement ça. On pourrait parler aussi de la production musicale qui passe de plus en plus par des compétences non-musicales (la représentation graphique du son sur des logiciels comme Pro-Tools en attestent : plus besoin d’avoir de l’oreille ou le sens du tempo puisqu’un graphique sur l’écran de l’ordi nous permet de caler tout ça comme aux plus grandes heures de Tetris…).

Non, vraiment, je crois que si on s’imagine que la forme écrite pète la forme, on se trompe de calendrier. Et le fait que tout le monde ou presque écrive (mal, le plus souvent) est précisément un symptôme de ça.
L’écrit devient une modalité (importante pour l’instant mais appelée à décliner à mon sens) du « visuel ».

[quote=« Blackiruah »]

Oui mais vous oubliez aussi une chose. Que ça soit le cinéma, la musique les séries TV, ils ont tous muté vers un nouveau mode de consommation à savoir les abonnements pour une consommation illimitée (carte ciné, netflix, Deezer, etc.)

Dans la BD, on est vachement en retard sur ce genre de consommation (signalons toutefois le marvel unlimited qui est peut être la solution ultime après tout) donc du coup faut sélectionner et donc des titres passeront forcément à la trappe ce qui ne serait pas forcément le cas dans l’autre mode de consommation.

Donc oui tout le monde évolue mais certains moins vites que d’autres malheureusement…[/quote]

Peut être mais ce qui me choque c est plutôt qu on a des générations certes numériques mais confronté à une panne de nouveautés en termes de fond et pas mal de forme… mais aussi des générations en accord avec leurs ainés… qui aiment la même chose qu’eux.
Les générations précédentes et leurs divertissements se construisaient contre celles de leurs lieux.

[quote=« n.nemo »]
Les blogs pullulent etc.

Je sais pas j’ai l’impression d’une monté massive de l’écrit qui ne peut tout de même pas se faire sans une qualité qui augmente aussi de façon générale non ?[/quote]

Les blogs ne pullulent plus autant qu’avant. Les anciens blogueur sont passé à autre choses. Nombre de trucs ont sautés ou ne sont plus utilisés. ceux qui sont restés ont plutôt fait du site/blog avec une plus grande place à l’image.

Ce qui fonctionnent le mieux, c’est Instagram/Snapchat… dans les trucs écrit ça va être Facebook. Le nombre de page créés à la place d’un site ou d’un blog, pour y donner un avis y faire une chronique… C’est plus court, plus rapide, moins contraignant, Twitter est une énorme carton car ça permet de l’ouvrir comme un blog, mais en 140 caractères, du coup c’est plus rapide et ça prend moins la tête.

L’ère de l’écrit j’ai du mal, on est à l’ère selon de la culture unique

La « monoculture », comme le prévoyait Warren Ellis à travers son Spider Jerusalem ?

il ne faudrait pas confondre la fin de la sacralité de l’écrit, avec l’hypothèse d’une fin du rôle de l’écrit. C’est précisément parce que l’ecriture n’est plus sacrée qu’elle peut être utilisé par beaucoup, là où elle s’est toujours caractérisée de n’etre l’apanage que de certains.

La monoculture c’est la culture du moyen age (un récit, une religion, un roi tout ça, au moins dans l’aspiration), on constate surtout aujourd’hui l’éclatement des cultures : à chacun la sienne.

La modernité est plutôt en lien avec une démocratisation de la lecture et non de l’écriture si on devait regarder les statistique.

enfin et surtout la promotion de l’image est souvent en lien avec une promotion de l’écrit comme peut en témoigner tout l’art religieux chretiens, contrairement à l’orale ou la lecture peut être.

L’écrit, les petites lettres, ne font pas monde, elles abrasent le sens. Que l’image soit promut comme régulateur cela ne serait pas incompatible.

Plus proche du sujet : si on compare le monde des comics d’aujourd’hui à celui des années 50, il y a quand même beaucoup plus d’auteurs aujourd’hui et de façon générale de meilleur qualité non ?. Je parle pas des génies, ni de la production d’oeuvre séminales. mais de qualité technique standard.

Que vient faire la sacralité là-dedans ? A ce stade ça fait longtemps que c’était joué. Sans compter qu’il faut présumer qu’il y ait bel et bien eu une période de sacralisation de l’écrit ; or, dès la transition Socrate/Platon, l’écrit est considéré comme « impur » au regard de la transmission orale.
La prépondérance de l’écrit me semble plus liée à l’essor de la technique et de son emprise sur les vies humaines. Tu sembles penser que l’écrit (et son utilisation restreinte et exclusive à une élite) était un outil de domination, mais il me semble que la démocratisation de cet outil est précisément devenu cet outil à l’ère de la technique.

[quote=« n.nemo »]
La monoculture c’est la culture du moyen age (un récit, une religion, un roi tout ça, au moins dans l’aspiration), on constate surtout aujourd’hui l’éclatement des cultures : à chacun la sienne. [/quote]

A chacun la sienne n’implique absolument pas que ce ne soit pas bel et bien la même pour tout le monde. Et personnellement j’aurais tendance à le voir comme ça.
Quant à la vision d’un moyen-âge « monoculturel », c’est très centré sur le pseudo « vieux Monde », comme conception, non ?

Rien n’est moins sûr ; l’iconographie abondante de l’art chrétien visait peut-être justement à pallier au nombre trop restreint d’adeptes maîtrisant l’écrit. Les concepts théologiques du christianisme étant très abstraits (trop pour une transmission orale ?), le recours à l’image était surtout didactique. Pas vraiment en lien avec l’écrit à mon sens, plutôt un palliatif.

[quote=« n.nemo »]
On passe tout de même d’une centaine de nouveauté pour la rentrée littéraire il y a deux décennies à plus de 600 aujourd’hui.[/quote]

Ouais, et alors ?
On a 600 meilleurs romans ?

J’ai du mal à comprendre ce que tu dis sur la politique.
Ce que je vois, c’est que je ne lis pas une quatrième de couverture, argumentaire de cinéma, un article de journal, une déclaration de responsable politique sans tomber au moins une fois par jour sur la démonstration flagrante d’un manque de maîtrise de l’écriture. Qui bien souvent témoigne d’une domination des pratiques orales (ponctuation confuse, expressions mélangées…) et donc d’une rigueur absente.
Cette profusion de l’écriture approximative ne fait qu’entériner un nivellement par le bas.

Et plein de gens font donc la démonstration publique qu’ils ne savent pas écrire.

Les adeptes du vélo sont plus nombreux aujourd’hui qu’il y a vingt ans. On n’a pas davantage de champions cyclistes pour autant.
Déjà, il y a l’écrit qui se commercialise et l’écrit « gratuit ». Ce qui implique un « contrôle qualité » différent.
Ensuite, je ne sais pas ce que les diplômés de 1950 pourraient penser de cette pléthore d’écrit qui déferle, aujourd’hui, vu le niveau en chute libre de l’éducation moyenne.

Jim