FANTASTIC FOUR #1-48 (Dan Slott / collectif)

à quel moment?

Les FF de Hickman de mémoire

Tiens je t’ai retrouvé ce passage de fou :

Dans une lointaine période, à l’époque où les séries ne redémarraient pas tous les douze mois et où les équipes reprenaient le titre sans fanfare ni trompette, c’était souvent une manière polie de procéder. Gerry Conway, quand il a quitté Fantastic Four, il a rangé les jouets. Pareil quand il a quitté Amazing. Pareil pour ses Spectacular. Et j’aime bien l’idée.
Alors bien sûr, ça ne marchait pas à tous les coups, parfois les gens étaient lourdés précocement, parfois ils ne se dépatouillaient pas et l’histoire était conclue par quelqu’un d’autre, mais assez fréquemment, quand le scénariste partait, il bouclait les affaires courantes.

Jim

Je déteste profondément cet immobilisme qui ne fera jamais avancer de tels univers…

Ah c’est sûr que l’univers avance, en ce moment : ils ont vachement avancé, les Vengeurs. La période Aaron, c’est en gros la négation de la période Waid (on recrute une nouvelle génération), de la période Hickman (on monte les enjeux), de la période Bendis (on change le concept) et elle renoue avec quoi ? Une formule qui correspond à ceux de Busiek ?
Rien ne bouge réellement, dans ces univers. Les « changements » sont très rares. Chez Batman, c’est quoi, le dernier grand changement bien cimenté dans la continuité ? Ah, il a un fils. Ça date de treize ans. Depuis, son entreprise mondiale a été effacée, son remplacement par Gordon annulé, ses nouveaux acolytes dispersés et oubliés, etc etc. Le travail de Tom King a au moins l’honnêteté de jouer sur les apparences : il sait qu’il ne pourra rien changer, et ce n’est d’ailleurs pas ça qui l’intéresse, ce qui l’intéresse, c’est justement la marge de manœuvre à l’intérieur de cet immobilisme. Intellectuellement, c’est intéressant. Dans les faits, c’est tout de même hypocrite.
C’est pour ça qu’en plus de toutes les qualités que je trouve à la prestation de Tynion IV sur Detective, je trouve sa conclusion d’une grande élégance : il range les jouets, après avoir nous avoir embarqué dans une envolée incroyable (dans une autre mesure, Slott a fait pareil sur Spider-Man, alors que du changement, il en a apporté). Il n’est pas dupe de son matériau, et il sait que ses lecteurs ne sont pas dupes non plus. Mais comme on dit, « c’était super tant que ça a duré ».

Jim

Bah je trouve ça d’une tristesse sans fond et je déteste ça (et au moins avec Bendis, à chaque fois , il essaie d’amener quelque chose aux franchises qui laisse une vraie marque)

J’ai pas lu ses Superman, qui ont bonne presse, mais sur pas mal de ses titres Marvel, il se fout totalement de la continuité et de la caractérisation, et je trouve ça complètement irrespectueux pour le public.
Je veux dire, on lit ces séries notamment pour retrouver de vieilles connaissances. Si on croise des personnages qui ne leur ressemblent pas, une partie du plaisir est foutu en l’air. Il a par exemple géré Spider-Woman comme un con. Rétrospectivement, y a deux trois passages qui pourraient laisser croire que ce sont des indices pour montrer qu’il ne s’agit pas du bon personnage, mais si tu veux mon avis, c’est un truc monté a posteriori, du genre « je vais dire que c’est un Skrull, ça justifiera certains dialogues pourris ». C’est rien moins que ça, il n’a pas construit ses intrigues, pas fait monter son suspense, rien, tout simplement parce qu’il s’en foutait.
A contrario, que Cyclops deviennent un militant fanatique, ça passait très bien parce que ça a fait l’objet d’un travail de longue haleine entre Brubaker, Fraction et Gillen (en s’appuyant sur Morrison). Tout l’inverse du boulot de Bendis, qui n’a pas su travailler au long cours, sans doute parce qu’il n’avait pas de projet précis, qu’il avançait à tâtons.
Et tu remarqueras que, quand les choses avancent réellement, l’éditorial rétro-pédale. Peter et Mary-Jane ont un enfant ? Paf, on le zappe, et on l’enterre sous des tonnes d’intrigues. Ils sont mariés ? Paf, on fait intervenir Mephisto (parce que bon, un divorce, c’est sale, mais le diable, ça va). Et pour l’essentiel, c’est souvent mal fait, arbitraire et violent (à la décharge de Fraction, il faudra reconnaître que son « effaçage » du Tony Stark précédent a réellement nourri le « moteur à histoires »). C’est toujours comme ça. Quand la version du personnage s’éloigne des besoins et des visions de l’éditeur, le recadrage est violent.
Regarde Superman : la version « slipless » a finalement été intégrée à une version plus proche du canon classique. Des exemples comme ça, tu en as plein. Les choses n’avancent pas.

Et moi, je ne trouve pas ça tellement triste. C’est comme ça. Tu veux un super-héros qui avance ? Tu lis Savage Dragon. Voire Invincible. Mais si tu lis Marvel ou DC, alors tu as des personnages dont les avancées sont soit extrêmement rares, soit temporaires. Ou alors tu t’intéresses à des héros secondaires. Ce qui se passe autour de Black Panther est intéressant : entre la version McGregor, la version Priest et la version Coates, là on a des évolutions. Mais elles existent parce que, justement, l’histoire éditoriale du personnage est saccadée, et que, entre deux périodes d’oubli, il est redéfini.
Mais les héros perpétuellement publiés, non, ils n’évoluent pas.

Jim

Mais c’est pour ça que c’est surement ma série de super héros préférée aujourd’hui (bien aidé par un dessinateur extraordinaire mais ça tu le sais déjà).

Et je ne parlais pas forcément de la qualité des runs de Bendis mais reste que quand il a fait les avengers, eh bien Spider man et Wolvi sont des avengers, sur Daredevil, tout le monde se doute de son identité, Les X-men ils laissent les jeunes mutants, Iron Man => Riri, Ultimate spider-man => Miles… Au final y’a que les gardiens… p’tet les klintars et encore… Enfin bref il essaie de bouger les choses, et je trouve qu’il a au moins une belle intention sur ce point là

Si l’intention te suffit (faire ramener les vieux X-Men en mode jeune, je ne vois en quoi ça fait bouger)

Je ne parle que d’intention pas de la qualité de ses choix (car oui c’était une idée bien nulle à ce niveau)

Oui, d’intention de faire bouger. mais je ne vois pas en quoi les jeunes X-Men, ça fait bouger !

Et en quoi mettre Wolvie et Spidey chez les Vengeurs, ça fait bouger les choses ?

Bah imagine sans, et tu verras :joy_cat:

Perso, je me fous qu’un scénariste range ses jouets ou pas.
Un auteur qui vient sur un titre dont il n’est pas le créateur doit s’adapter à la matière qu’on lui propose. Point barre.
En revanche, le manque de travail - ou d’intelligence - d’un auteur qui se contrefout de la caractérisation (Jim en a donné un exemple connu) ou qui ne voit pas quand il pousse ses concepts trop loin, c’est naze.

Pas la peine, j’ai déjà lu et pendant des années !

Difficile de faire mieux comme hameçon à fanboys.

Bendis et Quesada en mode :

Oui, mais artistiquement, ça ne fait pas bouger le cocotier des vengeurs !
Note d’intention d’un publicitaire, c’est tout !

Faire de Franklin une puissance, ça n’a rien de fou.
Marvel nous a longtemps préparé à cette idée.

Mais c’est sans commune mesure avec la conclusion de SW.
Là, on ne parle plus d’une puissance, mais de LA puissance ultime, absolue.
À côté, Thanos et le Gant de l’Infini, c’est du pipi de chat (j’essaye de trouver une formule pour t’atteindre).
C’est mettre un niveau de conscience humain au-delà du divin. C’est proprement débile.
Y a pas plus fort que refaçonner le Multivers. Tu fais quoi quand tu es au bout du tunnel ?
C’est quand même dingue que les paradoxes de la reprise par Slott ne te sautent pas à la tronche. C’est creux, mal branlé, d’une facilité qui frise l’indécence.

Son Wolverine et son Spider-Man ?
J’imagine facilement les Avengers sans.
Ils sont inexistants sous la plume de Bendis.
Zéro caractérisation, dialogues à pleurer…
Comme tous les autres personnages, remarque.

Sauf que…

… Encore devancé xD