Je le vois mal quitter le titre avant d’avoir atteint le cap de l’anniversaire du quatuor en août 2021, sans oublier le #700 assez proche (moins de 40 numéros restants pour y arriver).
Pour ASM, c’est un cas particulier et avec différentes étapes : Slott revient chez Marvel au mitan des années 2000, à la mi-2004 (après son premier passage durant la 1ère moitié des années 90, où il a pu écrire entre autres Marvel Comics Presents, une mini-série Doc Samson et surtout pas mal de séries « jeunesse », adaptées de dessins animés comme Ren & Stimpy* (avec son histoire sur les patients de l’asile d’Arkham chez DC en 2003, il a eu ensuite l’occasion de prouver qu’il était capable d’oeuvrer dans un tout autre registre, plus noir et moins « kids-friendly »).
Par la suite, et à chaque fois qu’il en a l’occasion, il case Spider-Man dans ses différentes séries** (le monte-en-l’air est déjà un des principaux dénominateurs communs de ses oeuvres), pour bien afficher son intérêt envers le personnage et attirer l’attention des editors du pôle arachnéen tant qu’à faire, et manifestement ça a fini par payer sur le long terme.
S’ensuit alors la mini-série Spider-Man/Human Torch, où comment faire d’une pierre deux coups avec le tisseur ET les FF, le tout sur différentes périodes (des années 60 jusqu’aux années 2000) puisque tous les numéros couvrent chacun une décennie distincte ; seul les années 90 passent à l’as, mis à part une allusion à la seconde Saga du Clone et l’évocation d’une « untold story » sur un vilain apparu chez les FF de DeFalco (le team-up de Ben Reilly et Johnny Storm contre un Occulus en possession des tentacules d’Octopus).
Il atteint enfin son Graal tant convoité avec les tout premiers numéros du lancement de l’ère Brand New Day, quand bien même la rotation des équipes créatives et le rythme soutenu de publication fait qu’il n’écrit que quelques arcs et des numéros épars (les plus mémorables étant sans nul doute les épisodes illustrés par Marcos Martin et Romita JR, avec Paper Doll, les Thunderbolts d’Osborn ou encore les débuts de l’Anti-Venom).
Au moment de The Gauntlet (le retour successif des ses vilains « classiques » les plus iconiques de sa rogue gallery des années 60, là où BND privilégiait les nouveaux venus*** comme Menace) il se fait un peu plus rare (l’arc sur Mysterio), mais c’est probablement parce qu’il était plus occupé par sa fin de run sur Mighty Avengers, et surtout à préparer avec l’éditorial sa reprise à plein temps du titre à partir de Big Time (à partir du #648, soit une centaine de numéros après son tout premier numéro d’ASM avec le #546 ; la boucle est pour ainsi dire bouclée avec d’un côté la première rencontre de Peter Parker & Carlie Cooper dans le #545 et de l’autre leur début en tant que couple dans le #647).
https://www.marvel.com/articles/comics/how-to-read-the-longest-run-in-spider-man-history
*Dès cette période, Slott s’arrange pour placer Spidey là ou on ne l’attend pas.
**notamment un très bon numéro de She-Hulk, abordant le conflit entre Jonah & Spidey sous un autre angle.
***parmi cette floraison de nouvelles têtes, c’est de loin la greffe de Mister Negative qui aura le mieux fonctionné sur la durée (son apparition en tant que membre des Sinister Six dans un jeu vidéo récent ne fait que le confirmer).
https://twitter.com/DanSlott/status/1256581688035102722