Je ne m’offusque pas, je débats. Et je répète ce avec quoi je suis d’accord, pour dire que je suis d’accord. C’est-à-dire en l’occurrence un point et demi sur les six que tu soulevais.
En même temps si quand je répète tu me reproches de répéter, et quand je reformule tu me reproches de reformuler, le débat risque de ne pas aller loin.
Oui mon message initial faisait de la « prospective », mais je me permets de ne pas placer tout à fait sur le même plan une hypothèse uchronique purement théorique — tout le monde sait que le film n’est pas sorti en 2015 — et un argument « réécrivant le passé » en justifiant un point A par un élément de contexte B qui lui est, en fait, postérieur, en aplanissant le tout sous la même perspective. Maintenant, si tu considères que je te fais dire ce que tu n’as pas dit, je t’en prie, ne te gêne pas pour clarifier ton propos initial (ce que tu n’as pas fait dans ta réponse).
Histoire de balayer devant ma porte, ma formulation était effectivement maladroite quand j’évoquais Signes. Pour clarifier ce « court-circuit », ce que je voulais dire est qu’Incassable a été majoritairement accueilli à sa sortie comme une déception par rapport à Sixième Sens et que cet avis a été reconduit à la sortie de Signes avec un consensus pour saluer le retour d’inspiration de Shyamalan au niveau de Sixième Sens, Incassable se trouvant de facto, au moins pour un moment (la revalorisation est arrivée plus tard) relayé au rang de film mineur entre les deux.
Maintenant, dire qu’il y a eu déjà à l’époque « des journalistes très enthousiastes » n’est pas faux, strico sensu, mais ne veut pas dire grand chose non plus au niveau des grandes tendances. Les chiffres que j’ai donnés montrent qu’objectivement il y a eu nettement moins de journalistes enthousiastes que pour le film précédent, et que le public n’a pas suivi.
Quant à affirmer que « le genre super-héroïque était alors quelque chose d’inconnu », ce n’est absolument pas ce que j’ai dit (tu devrais un peu faire attention, etc., etc.) ; j’ai dit qu’à l’époque on n’était pas du tout dans les proportions de « la vague de films de super-héros qui allait déferler ». Techniquement, les films de super-héros existent depuis presque aussi longtemps que les super-héros. Mais leur domination sur le paysage culturel varie d’une époque à une autre, c’est l’évidence.
Deux films Batman dans les années 90, un X-Men à l’été 2000, ajoutons un Spawn entre les deux. Blade n’a pas vraiment été perçu par le grand public comme un « film de super-héros » (Matrix encore moins, et pour cause). Spider-Man n’était encore qu’un projet. Du coup, ouais, je pense pouvoir affirmer que la perception du genre, à l’aune de trois-quatre films sortis lors de la décennie précédente, n’était pas tout à fait la même qu’à l’heure actuelle, où sur une période semblable Hollywood a aligné plus de quarante adaptations à gros budget de DC et Marvel, avec les résultats au box office que l’on sait.
Je prends note.