REALISATEUR
Anthony Hickox
SCENARISTES
Peter Atkins et Tony Randel
DISTRIBUTION
Terry Farrell, Paula Marshall, Kevin Bernhardt, Doug Bradley…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Hellraiser III - Hell on Earth
Année de production : 1992
Si le développement de Hellraiser III a débuté pendant le tournage du II, il aura fallu attendre quatre ans pour que Pinhead fasse son retour sur grand écran. La franchise a connu quelques bouleversements en interne : les droits sont passés de New World Pictures au nouvellement formé Trans-Atlantic Pictures et Miramax s’est chargé de la distribution sous la bannière de sa jeune structure dédiée aux films de genre, Dimension. La production est ainsi donc devenue pour la première fois totalement américaine et si Clive Barker est toujours crédité en tant que producteur exécutif, son implication fut cette fois-ci beaucoup plus limitée (d’après lui, il était « trop cher » pour le studio).
Tony Randel et Peter Atkins, les auteurs de Hellraiser II, ont signé l’histoire et le scénario de ce troisième volet. Il était un temps question que Randel rempile derrière la caméra mais les producteurs n’étaient pas convaincu par sa vision du projet (et ils voulaient apporter un autre ton à la série). Comme Peter Atkins n’était pas assez expérimenté, leur choix s’est porté sur le britannique Anthony Hickox, une annonce qui a un peu fait grincer des dents Clive Barker qui, contrairement à moi, n’aime pas vraiment les Waxwork.
Dans Hellraiser III, Pinhead prend plus d’importance et le lien avec l’épisode II se fait avec le Pilier des Âmes, apparu dans le dernier plan des Ecorchés. Pinhead a été séparé en deux entités. Son incarnation maléfique est prisonnière du Pilier acheté par J.P. Monroe, décadent propriétaire d’une boîte de nuit. Pour en sortir, le Cénobite a besoin de force vitale et il convainc Monroe de lui amener des victimes. Le capitaine Elliott Spencer, sa partie humaine, est dans les limbes. Bien décidé à renvoyer Pinhead en enfer, Spencer contacte Joey Summerskill, une journaliste qui enquête sur la mystérieuse « Boîte de Lemarchand », par l’intermédiaire de ses rêves…
Le changement de l’unité de lieu et une distribution presque entièrement renouvelée (il ne reste que Doug Bradley et Ashley Laurence dans un caméo) amènent une ambiance totalement différente. On ne retrouve pas le côté oppressant des deux premiers Hellraiser mais l’intrigue progresse plutôt bien, notamment avec des scènes oniriques qui enrichissent le passé du plus célèbre des Cénobites. Au sein d’une distribution inégale, Doug Bradley est très bon dans les différentes facettes de ce double rôle.
Pinhead est bien entendu libéré du Pilier juste à temps pour la séquence la plus forte du film, le massacre de la boîte de nuit, quatre/cinq minutes de carnage déchaîné, où la chair se mêle au métal pour des mises à mort douloureusement imaginatives. La suite divise les fans de la saga : à la poursuite de Joey et de la boîte, Pinhead et ses nouveaux Cénobites sèment le carnage en ville. La priorité est donnée à l’action, Pinhead se prend Freddy Krueger et les créatures ont un côté comic-book prononcé par rapport à celles des deux premiers opus.
Tout en reconnaissant que Hellraiser III est inférieur au I et au II, j’apprécie toujours autant cette bonne petite série B réalisé par un habile faiseur alors dans la partie la plus intéressante de sa carrière (qui a vite décliné après 1993). Pour beaucoup, Hellraiser III représente le début américanisé de la fin de la franchise…mais pour moi ce moment précis arrive au chapitre suivant, le très mauvais Hellraiser IV sorti en 1996.