HERCULE ET LA REINE DE LYDIE (Pietro Francisci)

V1

REALISATEUR

Pietro Francisci

SCENARISTES

Ennio de Concini et Pietro Francisci

DISTRIBUTION

Steve Reeves, Sylva Koscina, Gabriele Antonini, Sylvia Lopez…

INFOS

Long métrage italien/français/espagnol
Titre original : Ercole e la regina di Lidia
Genre : aventures
Année de production : 1959

En 1958, l’immense succès des Travaux d’Hercule fut le déclencheur d’une vague de péplums musculeux marquée par une production pléthorique (plus d’une centaine de films !) en à peine six ans (avant de laisser la place au western spaghetti). À peine quelques mois plus tard, l’équipe du premier long métrage s’est donc réunie pour tourner la suite : le scénariste et réalisateur Pietro Francisci (Attila, le Fléau de Dieu), le prolifique scénariste Ennio de Concini (Guerre et Paix), le directeur de la photographie Mario Bava (qui allait s’attaquer peu de temps après à son premier film en tant que metteur en scène, Le Masque du Démon) et les acteurs Steve Reeves, Gabriel Antonini et la belle Sylva Koscina qui reprennent les rôles de Hercule, Ulysse et Iole.

Si le personnage du fils de Zeus a fait de lui une star et un véritable sex-symbol, Steve Reeves ne voulait pas se laisser emprisonner par le rôle qu’il incarna pour la dernière fois dans Hercule et la Reine de Lydie. Il n’abandonna pas le péplum pour autant tout en passant à d’autres styles d’aventures (comme dans Capitaine Morgan et Le Voleur de Bagdad…il fut aussi Sandokan dans deux pelloches d’Umberto Lenzi) avant de se retirer prématurément des écrans au milieu des années 60 à cause d’une blessure qui l’handicapait beaucoup trop dans les scènes d’action (et de s’acheter un ranch pour se lancer dans l’élevage de chevaux, sa grande passion). Avec son physique impressionnant, Steve Reeves est celui par lequel tout un pan du cinéma populaire italien fut revitalisé à la fin des annés 50 et au début des années 60 et il a servi de modèle à de nombreux représentants du genre action dans les années qui ont suivi, et notamment Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger.

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Le scénario de Hercule et la Reine de Lydie puise à plusieurs sources : le mythe d’Omphale (reine dont Hercule fut l’esclave), qui a connu plusieurs variations; les Sept contre Thèbes (la tragédie d’Eschyle) et Oedipe à Colone de Sophocle. Alors qu’ils se rendent à Thèbes après un long voyage avec les Argonautes, Hercule, son épouse Iole et le jeune Ulysse font un arrêt imprévu à Colone. Là, Hercule retrouve le vieux Oedipe et apprend le conflit qui oppose ses deux fils Eteocle et Polynice : les deux frères devaient régner sur Thèbes à tour de rôle, mais Etéocle, grisé par le pouvoir, refuse de céder son trône. Une guerre couve, qui menace de détruire Thèbes. Hercule se propose de servir de médiateur pour éviter le conflit, mais alors qu’il apporte avec Ulysse la réponse de Etéocle à Polynice, il est drogué et enlevé par les soldats de la reine de Lydie, Omphale…

Un premier acte efficace (avec un amusant premier combat qui oppose Hercule au gigantesque Antée, incarné par le colosse Primo Carnera, ancien boxeur et catcheur) avant une suite qui ralentit le rythme mais qui est loin d’être inintéressante. Après avoir bu les eaux d’une fontaine magique, Hercule perd la mémoire et c’est alors à Ulysse d’employer toute sa ruse pour que le fils de Zeus retrouve ses esprits. Cette épreuve a une certaine tonalité horrifique. La reine Omphale (la française Sylvia Lopez, décédée tragiquement la même année des suites d’une leucémie alors qu’elle n’avait que 26 ans) garde ses amants jusqu’à ce qu’elle se fatigue d’eux. Lorsqu’elle jette son dévolu sur un nouveau prétendant, elle fait tuer le précédent et le transforme en statue avant de l’entreposer dans son macabre « musée » personnel. Cette partie de l’histoire annonce en quelque sorte les délires visuels et scénaristiques des Hercule suivants et l’atmosphère qui s’en dégage est magnifiée par la splendide photographie du maestro Mario Bava, qui a apporté sa contribution aux aventures du demi-dieu en réalisant Hercule contre les Vampires en 1961.

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L’action est relancée dans un dernier acte palpitant, une bataille finale qui ne manque pas de morceaux de bravoure (et aussi de petites touches humoristiques apportées par la présence des argonautes) et solidement réalisée par un Pietro Francisci qui fait oublier que son film n’avait pas le budget d’un Quo Vadis ou d’un Ben Hur avec des combats dynamiques et des plans spectaculaires comme celui où Hercule renverse à lui tout seul les tours de siège de l’assaillant !

Après Hercule et la Reine de Lydie, Steve Reeves a donc dit adieu au fils de Zeus et a passé le relais à ses compères acteurs/culturistes, les titans du cinéma de quartier, de Reg Park à Gordon Scott en passant par Brad Harris, Alan Steel, Mark Forrest, Kirk Morris et Dan Vadis.

Hercule et la Reine de Lydie a été adapté en comic-book par Dell Comics.
Par Paul S. Newman au scénario et Reed Crandall et George Evans à la partie graphique.

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(L’intégralité ici).

Merci merci merci.

Jim

Et en fouinant sur ce blog, j’ai découvert que l’adaptation du précédent film, Les Travaux d’Hercule (1958), a été dessinée par John Buscema !

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Rhôô merci.

Et l’épisode est entier ici :

Jim

Reynold Brown :

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Gilbert Allard :

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