JERRY SOUFFRE-DOULEUR (Jerry Lewis)

Comédie
Long métrage américain
Réalisé par Jerry Lewis
Scénarisé par Jerry Lewis et Bill Richmond
Avec Jerry Lewis, Ina Balin, Everett Sloane, Phil Harris, Keenan Wynn, Peter Lorre, John Carradine…
Titre original : The Patsy
Année de production : 1964

Jerry Souffre-Douleur (The Patsy en V.O., argot pour un nigaud, une bonne poire) débute par un accident d’avion en pleine montagne (en fait un stock-shot du film La Neige en Deuil de Edward Dmytryk, histoire de faire quelques économies). Un célèbre comédien fait partie des victimes, laissant les membres de son équipe (son producteur, son dialoguiste, sa secrétaire…) s’interroger sur leur avenir. Après mûre réflexion, ils se disent qu’avec leur expérience ils peuvent faire de n’importe qui une star…oui, même le brave et très maladroit Stanley, le groom de l’hôtel…

Jerry Souffre-Douleur est le cinquième long métrage écrit, produit et réalisé par Jerry Lewis (entre Docteur Jerry et Mister Love et Les Tontons Farceurs). Le titre de travail de The Patsy était Son of Bellboy car Lewis avait initialement l’intention d’en faire la suite du Dingue du Palace (The Bellboy en V.F.), sa première réalisation. Au final, les deux films sont indépendants même si les deux personnages principaux se ressemblent, des grooms empotés qui ne peuvent s’empêcher de déclencher des catastrophes…et autre point commun, ils s’appellent tous les deux Stanley…

Jerry Lewis et son complice Bill Richmond ont signé ici leur version de Pygmalion, pièce qui fut l’inspiration de My Fair Lady. On peut même aussi penser à Une Etoile est Née…en plus burlesque…en suivant les efforts du naïf et sympathique Stanley pour se transformer en comédien aux multiples talents, même s’il ne sait pas chanter, danser ou apprendre un texte. Et c’est lorsqu’il reste tout à fait naturel qu’il arrive à faire rire son entourage…

S’il est un chouïa trop long (certains passages auraient mérité d’être raccourcis), Jerry Souffre-Douleur reste une belle démonstration du savoir-faire de Jerry Lewis dans sa branche particulière de l’humour. Comme souvent, Jerry est en effet un clown cartoonesque, aussi bien par sa voix nasillarde, ses mimiques, son art de la pantomime. Dans sa course vers le succès, son Stanley enchaîne les sketches dans lesquels il est aussi l’aise qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Certaines situations sont très drôles (la visite chez le professeur de chant par exemple), d’autres un peu moins efficaces…un brin inégal donc mais toujours inventif !

Jerry Lewis amène aussi de la poésie dans un très beau numéro qui sert de dernier acte…avant de retomber dans l’absurde pour le final. Il est très bien entouré, avec notamment la belle Ina Balin (Les Comancheros avec John Wayne), Keenan Wynn (Monte là-d’ssus) et les vétérans Everett Sloane (Citizen Kane), John Carradine et Peter Lorre. Ce fut d’ailleurs la dernière apparition au cinéma de l’interprète de M le Maudit, décédé quelques jours après le tournage.

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