REALISATEUR & SCENARISTE
Jerry Lewis
DISTRIBUTION
Jerry Lewis, Alex Gerry, Bob Clayton, Bill Richmond…
INFOS
Long métrage américain
Genre : comédie
Titre original : The Bellboy
Année de production : 1960
En décembre 1959, Jerry Lewis termine le tournage de Cendrillon aux grand pieds, produit par ses soins et écrit et réalisé par Frank Tashlin. La Paramount voulait sortir le film à l’été 1960 mais pour Jerry Lewis, ce pastiche du conte de fées était plus adapté à une période de fêtes. Le studio a alors accepté de le repousser à Noël 1960, à la seule condition que l’acteur aux multiples casquettes leur livre un nouveau long métrage pour l’été 1960. Les délais étaient très serrés et Lewis en a profité pour s’occuper lui-même de la mise en scène, signant ainsi ses débuts derrière la caméra pour le grand écran (après un court-métrage et deux émissions spéciales pour la télévision).
Jerry Lewis avait signé pour se produire sur la scène du nightclub de l’hôtel Fontainebleau à Miami en compagnie d’autres comiques. Il a alors imaginé un pitch qui lui permettrait de tourner le jour avant de faire son numéro le soir. La production de The Bellboy (Le Dingue du Palace en V.F.) s’est donc étalée du début février au début mars 1960, pour une sortie fixée au 20 juillet 1960. Le film débute par un message d’un exécutif (fictionnel) de la Paramount, qui nous prévient que le spectacle qui va débuter n’a ni histoire, ni scénario avant d’éclater de rire.
Le Dingue du Palace n’a en effet aucune ligne directrice. Jerry Lewis joue Stanley, un groom dans un hôtel de luxe. Stanley est très zélé, il ne perd jamais une occasion de rendre service mais sa maladresse et son côté lunaire font qu’il se retrouve dans une escalade de situations de plus en plus délirantes. Le métrage consiste donc en une suite de saynètes dans lesquelles Lewis laisse exploser son goût pour le slapstick, le pantomime (avec un hommage appuyé et drôle à son ami Stan Laurel)…bref le cartoon vivant…
La structure même du Dingue du Palace le rend un brin inégal, certains gags tombant un peu à plat selon leur durée ou leur chute. Mais ces petites réserves s’effacent devant les nombreuses idées savoureuses (Jerry Lewis allant même jusqu’à jouer son propre rôle dans cet hôtel où un groom lui ressemble étrangement) de ce divertissement qui est à son meilleur lorsqu’il repousse les limites de l’absurdité (voir le concert imaginaire et la photo nocturne pour ne citer que deux exemples).
S’il avait de la matière pour plus de deux heures, Jerry Lewis a su (heureusement) réduire sa première réalisation à un peu de moins de 70 minutes. Et s’il n’y a pas vraiment d’histoire et de scénario, il y a bien une morale à la fin d’une scène finale amusante de simplicité, surtout après la folie qui a précédé.