REALISATEUR
John Guillermin
SCENARISTES
Ronald Shusett et Steven Pressfield
DISTRIBUTION
Linda Hamilton, Brian Kerwin, John Ashton, Peter Elliott…
INFOS
Long métrage américain
Genre : aventures
Titre original : King Kong Lives
Année de production : 1986
Histoire de se rafraîchir la mémoire, King Kong 2 démarre par un résumé du final du King Kong de 1976, le premier remake du classique de Ernest Schoedsack et Merian C. Cooper. Encerclé par les militaires au sommet du World Trade Center, Kong dépose délicatement la jolie Dwan (Jessica Lange) sur le toit et affronte les hélicoptères en lançant un dernier rugissement. Mortellement atteint, Kong fait une chute de plus de 400 mètres et rend son dernier souffle sous les flashs crépitants des journalistes. Enfin, c’est ce qu’on croyait…
Divertissant malgré son lot de défauts, le King Kong de John Guillermin (La Tour Infernale) a connu le succès au box-office. Mais contrairement à ce qui s’est passé dans les années 30 (la RKO a rapidement commandé une suite qui a été produite en à peine 9 mois…ce qui a donné Le Fils de Kong), le mogul Dino de Laurentiis ne s’est pas pressé pour poursuivre l’aventure. Il s’est finalement rappelé qu’il avait encore les droits du personnage en 1986 et a donné le feu vert à un King Kong 2, mais pour un budget deux fois moins important que le précédent. John Guillermin a repris sa place derrière la caméra, pour ce qui fut sa toute dernière réalisation pour le grand écran (il a ensuite signé un téléfilm avant de prendre sa retraite).
Dans cette histoire, qui n’est pas franchement ce que Ronald Shusett (Alien, Total Recall…) a (co-)écrit de mieux, on découvre que Kong a survécu à sa chute. Depuis 10 ans, le grand singe est plongé dans un coma artificiel. Le docteur Amy Franklin (Linda « Sarah Connor » Hamilton) cherche à le sauver en lui transplantant un gigantesque coeur artificiel, mais pour que l’opération réussisse, Kong a besoin d’un donneur compatible pour une transfusion de sang. Le problème, c’est que les singes géants ne courent pas les rues…
Par le plus grand des hasards, l’explorateur Hank Mitchell, un Indiana Jones du pauvre (Peter Weller a été approché pour jouer ce rôle, mais il a préféré accepter Robocop à la place…c’est ce qui s’appelle avoir du nez), découvre une Lady Kong dans la jungle de Bornéo (ce qui donne une situation inversée par rapport au précédent film, Blondin prenant la place de Jessica Lange). Moyennant finances, Mitchell accepte d’amener la femelle en Amérique, juste à temps pour que se déroule l’une des plus étranges scènes de l’histoire des films de monstres, une sorte de version surdimensionné d’un épisode d’Urgences, avec des effets plutôt convaincants malgré l’énormité de la situation.
Love is in the air…
Quand Kong se réveille, ce que craignait le Dr Franklin arrive. Excité par l’odeur de la femelle qui se trouve sous bonne garde dans un hangar proche, le grand primate s’échappe et vient sauver sa belle. Là, au milieu des voitures qui explosent et des militaires qui paniquent, c’est le coup de foudre, « love at first sight » comme disent les américains. Kong soulève sa Lady comme un gigantesque marié poilu le soir de sa nuit de noces et les amoureux disparaissent pour rejoindre les étendues sauvages de l’Amérique.
Pendant que les Kongs batifolent (grand moment de comique involontaire, aussi gênant que bizarrement touchant par moments), c’est le branle-bas de combat. L’armée commandée par le lieutenant Nevitt, pour qui un bon singe est un singe mort, poursuit les grandes bébêtes tandis que Amy et Frank courent d’un endroit à l’autre sans servir à grand chose. Suivant l’exemple des grands singes, les humains se rapprochent et passent du bon temps dans leur sac de couchage.
Nevitt finit par capturer Lady Kong, tandis que Kong passe pour mort après l’attaque de l’armée. Mais même s’il a le coeur fragile, il est très difficile de se débarrasser de Kong. Après un premier acte au ton un peu trop sérieux (et ennuyeux), King Kong 2 embrasse enfin ses racines bis avec une suite de péripéties délirantes. Ca ne rend pas le film meilleur autant, juste plus divertissant, avec les habituelles déplacements de foules en panique à la vue de Kong et des idées bien barrées comme une scène tournée selon le point de vue…d’une grenouille (!). J’avoue une petite préférence pour le passage où un Kong bien énervé se venge de chasseurs éméchés en faisant une pause Kit-Kat avant de se curer les dents pour en retirer une casquette.
King Kong 2, c’est le genre de film où le stupide touche au sublime. Le final est ridicule et émouvant à la fois et King Kong réussit à conserver les éléments qui font de lui une créature majestueuse et attachante malgré l’absurdité de l’histoire (qu’est-ce que c’est con, tout de même!). Tout passe dans le regard de Peter Eliott, l’acteur sous le costume, qui est d’ailleurs crédité (tout comme George Antoni qui joue Lady Kong) avant les autres comédiens dans le générique de fin.