Horreur
Long métrage italien
Réalisé par Aldo Lado
Scénarisé par Aldo Lado, Roberto Infascelli, Renato Izzo et Ettore Sanzo
Avec Flavio Bucci, Macha Meril, Gianfranco de Grassi, Marina Berti…
Titre original : L’ultimo treno della notte
Année de production : 1975
Lisa, une jeune italienne qui étudie en Allemagne, va passer les vacances de Noël chez ses parents en compagnie de son amie Margaret. Après un générique se déroulant sur fond d’une insipide chanson de Demis Roussos (créant un certain décalage avec ce qui va suivre), on suit les préparations des jeunes femmes en parallèle avec les déambulations de deux petits truands surnommés Blackie et Curly campés par Flavio Bucci (vu ensuite dans le Suspiria de Dario Argento) et Gianfranco de Grassi. Poursuivis par la police, les hommes montent sans billets dans le même train que vont prendre Lisa et Margaret…
L’exposition de La Bête tue de sang-froid (également connu sous de nombreux titres alternatifs, dont Le dernier train de la nuit) est un brin ennuyeuse et n’échappe pas à un petit côté carte postale. Le réalisateur Aldo Lado, révélé en 1971 par Je suis vivant !, peine à dynamiser cette entame, en alternant entre le quotidien des parents de Lisa et l’attente des étudiantes dans le train…
Lisa et Margaret ne tardent pas à faire la connaissance de Blackie et Curly. D’abord naïves, elles sympathisent mais elles sont vite dégoûtées par leurs manières, surtout lorsque Blackie s’envoie en l’air avec une mystérieuse passagère dans les toilettes. Pendant la nuit, un problème technique oblige les filles à changer de train. Soulagées, elle pensent être tranquilles et sont même les seules occupantes de leur wagon…mais les deux voyous et la femme pénètrent dans leur cabine. Le début d’une longue nuit d’horreur…
Sur une musique entêtante signée Ennio Morricone (pas la meilleure bande originale du maestro mais un air à l’harmonica qui participe bien à l’ambiance), ce deuxième acte fait monter progressivement le malaise. La française Macha Méril, alors dans sa période italienne (elle était la même année dans Les Frissons de l’Angoisse), incarne une bourgeoise nymphomane, sadique et manipulatrice. Et elle le fait très bien…mais son personnage est tout de même grossièrement esquissé…
Le réalisateur sait bien utiliser son décor exigu, en faisant notamment un bon usage des lumières. Ce qui n’était pour le trio qu’un jeu sexuel déviant (avec l’ajout un peu ridicule d’un vieux pervers voyeur) va tourner au meurtre au cours d’une scène difficilement supportable. Le dernier acte va amener Blackie, Curly et la femme à croiser le chemin des parents de Lisa…et quand ces derniers vont comprendre ce qui est arrivé, le sang va à nouveau couler…
Structure classique du sous-genre souvent crapoteux qu’est le rape and revenge. Et pour cause, La Bête tue de sang-froid a été mis en chantier par des producteurs qui voulaient leur propre version de La Dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven, dans lequel des maniaques torturent et tuent des adolescentes avant d’affronter la colère des parents de leurs victimes. Malgré l’efficacité de certains passages, l’inégal long métrage d’Aldo Lado n’échappe donc pas au déjà-vu…