LA CIBLE HURLANTE (Douglas Hickox)

REALISATEUR

Douglas Hickox

SCENARISTE

Alexander Jacobs, d’après le roman de Laurence Henderson

DISTRIBUTION

Oliver Reed, Ian McShane, Jill St John, Edward Woodward, Frank Finlay…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : thriller
Titre original : Sitting target
Année de production : 1972

La scène d’ouverture de Sitting Target (La Cible Hurlante en V.F.) s’attarde sur un homme enfermé en train d’enchaîner les exercices. La caméra ne rate rien de ses efforts et filme au plus près son visage rougi, ses rictus, sa sueur qui coule à grosses gouttes jusqu’à ne plus voir qu’une bête en cage. Et puis le détenu regarde par les barreaux de sa fenêtre et son regard s’adoucit. Une femme vient de franchir le portail. On comprend que c’est la sienne et que c’est une visite qu’il espérait depuis longtemps…

Harry Lomart est incarcéré depuis presque dix ans et son épouse Pat a attendu longtemps avant de venir le voir. Ils échangent des banalités, l’instant est d’abord assez calme et le réalisateur sait éviter de le rendre statique avec des choix de mise en scène intéressants, un jeu réussi sur les reflets dans les vitres des parloirs. Et puis Pat se fait fuyante et Harry comprend. Elle ne veut plus l’attendre, elle a trouvé quelqu’un d’autre, est tombée enceinte et veut divorcer. L’étincelle d’humanité en Harry disparaît, la bête réapparaît, brise l’hygiaphone d’un coup de poing et manque d’étrangler sa femme.

Harry est alors jeté au trou pour un temps indéterminé. Revenu dans sa cellule, il ne pense qu’à s’évader pour se venger et tuer sa femme. Avec deux complices, dont son meilleur ami Birdy, il monte un plan et parvient à sortir. Un bon moment de suspense comme point d’orgue d’une première partie maîtrisée, la suite étant un peu plus inégale. Malgré deux scènes d’action violentes et nerveuses, le déroulement du récit est marqué par un gros ventre mou dans sa deuxième moitié menant à un final tendu et sauvage même s’il est amorcé par un rebondissement que je n’ai pas trouvé particulièrement convaincant.

La Cible Hurlante a ses défauts, donc…mais Douglas Hickox (Théâtre de sang, Brannigan…et père de Anthony Hickox, le metteur en scène de Waxwork) a su créer une atmosphère sombre et dépressive (l’environnement terne dans lequel les protagonistes évoluent s’y prête bien), aidé en cela par la photographie de Edward Scaife (Le dernier train du Katanga) et le montage de John Glen (notamment connu pour ses participations à la franchise James Bond).

Oliver Reed (Chromosome 3) apporte toute sa puissance et sa bestialité à son interprétation d’un criminel qui pensait trouver la rédemption dans un amour qui n’existe plus et qui n’a donc plus rien à perdre. S’il crève l’écran, ses partenaires ne sont pas éclipsés pour autant. Ian McShane (que je ne crois pas avoir déjà vu dans un film des années 70…sa carrière est longue mais c’est surtout son rôle de Al Swearengen dans la série Deadwood qui lui a donné un nouvel élan alors qu’il avait déjà 62 ans) est très bon en complice de Harry et il y a aussi Jill St John (Les Diamants sont éternels) en épouse pourchassée (et pas si innocente que cela) et Edward Woodward (The Wicker Man) en flic tenace.

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Pas mal dans The Last of Sheila (une des fortes influences de Rian Johnson pour ses whodunit), même s’il éclipsé par d’autres membres du casting.

the last of sheila

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