LA CRYPTE DU VAMPIRE (Camillo Mastrocinque)

Horreur
Long métrage italien/espagnol
Réalisé par Camillo Mastrocinque
Scénarisé par Ernesto Gastaldi et Tonino Valerii
Avec Christopher Lee, Adriana Ambesi, Ursula Davis, Jose Campos…
Titre original : La cripta e l’incubo
Année de production : 1964

Au XIXème siècle, dans la région autrichienne de Styrie, le comte Ludwig Von Karnstein vit avec sa fille Laura et leurs domestiques dans la demeure familiale reculée du monde (un décor médiéval reconnaissable pour les amateurs de bisseries italiennes puisqu’il a été utilisé dans de nombreux films). Laura est chaque nuit la proie de terribles cauchemars et elle s’imagine être la réincarnation de son ancêtre, la comtesse Sheena Karnstein exécutée des siècles plus tôt pour sorcellerie.

Pour en avoir le coeur net, Ludwig fait appel à Friedrich Klauss, un restaurateur de tableaux, afin de retrouver un portrait de Sheena caché dans les archives des Karnstein. Klauss tente de tisser un lien avec Laura, sans succès. Celle-ci ne sort de sa torpeur qu’à l’arrivée de Ljuba, une jeune femme recueillie au château. Laura et Ljuba deviennent inséparables…mais l’ombre de Sheena pèse toujours sur les nuits de Laura…

Si ce n’est pas mentionné au générique, le scénario du prolifique Ernesto Gastaldi et de Tonino Valerii, qui se sont illustrés dans presque tous les genres, est clairement inspiré par la novella Carmilla de Sheridan le Fanu, plusieurs fois adaptée sur grand écran. On y retrouve des éléments comme le prénom de l’héroïne, le nom Karnstein, l’accident d’attelage et l’amitié entre les deux jeunes femmes qui évolue en passion amoureuse…bien que cet aspect soit ici assez sage et suggéré (l’érotisme sera plus explicite dans les Hammer des années 70).

Entre sorcellerie et vampirisme, l’intrigue de La Crypte du Vampire (le titre original est plus conforme à l’atmosphère du récit puisque incubo veut dire cauchemar) se révèle plutôt confuse et vaut surtout pour son onirisme, au centre de scènes à l’esthétique gothique saisissante et magnifiées par un beau noir & blanc. L’ensemble est donc décousu mais le réalisateur Camillo Mastrocinque, jusque-là habitué aux films romantiques et aux comédies avec Toto, a soigné l’ambiance (plus que la cohérence) avant de récidiver une dernière fois dans l’horreur en 1966 avec le plus réussi Un Ange pour Satan.

Dans les années 60, Christopher Lee faisait régulièrement des aller-retour entre l’Angleterre, l’Italie et l’Allemagne. Tourné entre Les Pirates du Diable et Le Château des Morts-Vivants, La Crypte du Vampire fait partie de ses quatre films sortis en 1964. Christopher Lee se montre ici très sobre dans son jeu en père inquiet et sans trop en faire, il arrive sans peine à éclipser le fade José Campos. Les actrices féminines n’ont pas connu une grande carrière, aussi bien Adriana Ambesi (Samson l’invincible) que la troublante Ursula Davis (Spartacus et les dix gladiateurs).

La Crypte du Vampire aurait pu être tourné par Antonio Margheriti, l’un des spécialistes de l’horreur gothique à l’italienne avec des titres comme La Vierge de Nuremberg et Danse Macabre, qui a finalement renoncé au projet à cause d’un emploi du temps chargé (cinq films en 1964).

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La couverture de l’adaptation en roman-photos dans la revue italienne Malia :

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Variante

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