Comédie/action/musical
Long métrage américain/britannique
Réalisé par Jim Henson
Scénarisé par Tom Patchett, Jay Tarse, Jerry Juhl et Jack Rose
Avec Kermit la Grenouille, Fozzie l’Ours, Le Grand Gonzo, Miss Piggy, Charles Grodin, Diana Rigg, Joan Sanderson, John Cleese, Jack Warden, Peter Falk, Peter Ustinov…
Titre original : The Great Muppet Caper
Année de production : 1981
The Great Muppet Caper (La Grande Aventure des Muppets en V.F.), le deuxième long métrage mettant en vedette les marionnettes de Jim Henson et cie, est sorti dans les salles américaines et britanniques à l’été 1981, un mois après la fin de la diffusion de la cinquième et dernière saison du Muppet Show. Les spectateurs français n’ont pu découvrir le film que tardivement en 1984 et seulement dans un nombre de salles limité…autant dire qu’il est passé inaperçu dans nos contrées. Globalement…et même si le divertissement était encore une fois au rendez-vous…les recettes de La Grande Aventure des Muppets furent moins importantes que celles de Les Muppets : Ca, c’est du cinéma.
Après l’expérience de travail peu concluante avec James Frawley sur Les Muppets : Ca, c’est du cinéma (ce qui n’a pas eu de conséquence sur les nombreuses qualités du film qui est très réussi), les Muppets suivants ont été réalisés par des membres de la Jim Henson Company…et pour La Grande Aventure des Muppets, c’est le grand patron lui-même qui s’y est collé. Le scénario brasse des références au cinéma des années 30/40 qui n’ont certainement pas du parler aux petites têtes blondes. La virée des Muppets dans la perfide Albion est un film de casse qui rappelle aussi bien les screwball comedies (dans la relation entre Kermit et Piggy) que les comédies musicales de l’âge d’or hollywoodien (Piggy s’imagine dans un génial numéro musical à la Busby Berkeley).
Les diamants de la créatrice de mode Lady Holiday (Diana Rigg parfaite en snobinarde) ont été dérobés. Parce qu’ils ont loupé l’information alors qu’ils étaient sur place, les reporters Kermit, Fozzie et Gonzo sont sur le point d’être virés par leur patron. Pour sauver leur place, ils sont parachutés (mais sans parachutes) en plein Londres. Ils s’installent dans le décrépit Hôtel du Bonheur (refuge de tous les autres Muppets) et partent à la recherche de Lady Holiday. Kermit la confond avec Miss Piggy, qui n’est autre que la secrétaire récemment engagée de Lady Holiday…le début de rebondissements qui vont amener les reporters de choc à découvrir que les voleurs font en fait partie de l’entourage très proche de la riche styliste…
L’histoire joue savoureusement sur les quiproquos, les péripéties s’enchaînent et le quatrième mur est régulièrement brisé. La dynamique entre les quatre principaux Muppets est excellente et les autres marionnettes ont aussi leurs moments pour briller dans les scènes qui se déroulent à l’hôtel, les sorties en bus et le grand final mouvementé, autant de démonstrations du talent des artistes de la Jim Henson Company qui ont imaginé des trouvailles techniques bluffantes pour faire évoluer les Muppets dans les différents décors.
S’il y a moins de caméos que dans le premier long métrage, on retrouve tout de même des visages connus aux côtés de Diana Rigg et de Charles Grodin (qui cabotine généreusement). Il y a notamment John Cleese et Joan Sanderson (qui avaient déjà joué ensemble dans la série Fawlty Towers) en couple fortuné dans un passage très drôle; Peter « Columbo » Falk en sans-abri vendeur de montre à la sauvette et Peter Ustinov en camionneur qui apprend à ses dépens qu’il ne faut jamais dire non à une Miss Piggy très énervée.